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Manifestation anti-française à Ouagadougou : « Que le lieutenant-colonel Damiba fasse appel à la Russie »

Publié le dimanche 27 mars 2022 à 23h20min

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Manifestation anti-française à Ouagadougou : « Que le lieutenant-colonel Damiba fasse appel à la Russie »

« Nous ne comprenons plus rien. Que Paul Damiba s’explique devant le peuple pour dire exactement ce qu’il est venu faire », lance Mahamoudou Bassirou Sawadogo, un des manifestants. Le message est le même à tous les niveaux à cette manifestation initiée par Faso Lagam Taaba Zaka, contre la France ce dimanche 27 mars 2022 à Ouagadougou.

Insatisfaits des résultats obtenus jusqu’à présent dans la résolution de la crise sécuritaire au Burkina Faso, des Burkinabè donnent de la voix. Les manifestants, repartis au départ en deux groupes, l’un à la Place de la nation et l’autre au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), reprochent à la France de ne pas jouer franc jeu dans la lutte antiterroriste au Burkina Faso.

Ils réclament ainsi son départ du pays en cette journée du 27 mars 2022 depuis la capitale. « Nous demandons au président Damiba de collaborer avec le Mali. Qu’il soit comme Assimi Goïta », interpelle Mahamadou Sawadogo. Tous sont convaincus que la collaboration avec la Russie sera la solution à la crise sécuritaire au Burkina Faso.

« Nous demandons au président Damiba de collaborer avec le Mali. Qu’il soit comme Assimi Goïta », interpelle Mahamadou Sawadogo, un des manifestants

« Puisque nous croyons que la Russie sera capable de combler nos insuffisances. Parce que la Russie est un pays très honnête. Elle n’est pas hypocrite comme la France », disent-ils.
Après concertations, ceux qui protestaient du côté de la Place de la nation ont convergé vers le CBC pour rejoindre les autres. En ce lieu est organisé un meeting au cours duquel des slogans comme « A bas la France », « A bas l’impérialisme », « Vive la Russie », « La patrie ou la mort nous vaincrons » sont prononcés.

Les participants au meeting de la manifestation anti française de Faso Lagam Taaba Zaka dans la salle de conférence du CBC

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Lire aussi Marche-meeting contre le néocolonialisme : Les manifestants dispersés à coups de gaz lacrymogène à Bobo-Dioulasso

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Un hommage est rendu aux forces de défense et de sécurité, aux Volontaires pour la défense de la patrie mais aussi aux civils tombés sous les balles assassines des groupes armés. À l’issue de l’hymne national chantée en chœur par les “pro russes” une déclaration est faite à l’endroit des nouvelles autorités du pays.

La crise sécuritaire imputable au manque de bonne volonté des politiques

« Nous sommes là aujourd’hui pour réclamer notre liberté, notre pays, bref, éveiller le sens du patriotisme. Comme le disais Thomas Sankara : tuez Sankara et des milliers de Sankara naîtront. Nous savons qu’aujourd’hui, au Burkina Faso, sont en train de trembler tous ceux qui ont peur de cette jeunesse engagée pour sortir notre pays de cette situation alarmante et désespérante », a laissé entendre Soumaïla Nana, secrétaire général de Faso Lagam Taaba Zaka.

« Nous savons que sont en train de trembler au Burkina Faso, tous ceux qui ont peur de cette jeunesse engagée pour sortir notre pays de cette situation alarmante et désespérante », a laissé entendre Soumaïla Nana, secrétaire général de Faso Lagam Taaba Zaka

Pour lui, la situation que vit le Burkina Faso, est due à « l’incapacité, au manque de courage et de bonne volonté des hommes politiques et, partant, de l’ensemble des Burkinabè ».

Si jusqu’ici il n’y a pas eu de prise de position officielle sur cette question, des sources militaro-politiques contactées par Lefaso.net disent que le régime en place au Burkina Faso n’est pas prêt pour le moment à coopérer avec la Russie. Plusieurs offres de collaboration proposées par des intermédiaires des Russes auraient ainsi déjà été rejetées.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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