Le Programme régional de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS) est une initiative conjointe du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), du Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) et sept de ses pays membres pour engager des actions vigoureuses destinées à renforcer la résilience des ménages ruraux sahéliens. Conçu dans une approche régionale à long terme (20 ans) soit quatre phases de cinq ans, la première phase s’achève en juin prochain.

Durant cette première phase, le projet a développé une plateforme régionale d’information et de diffusion des bonnes pratiques sur la résilience face aux chocs climatiques, environnementaux et socio-politiques pour servir d’outil cartographique d’aide à la décision à travers une interface webmapping. C’est dans le but de renforcer les capacités de gestion de la plateforme des différentes parties prenantes qu’a été organisé cet atelier régional de formation.

En outre, cette plateforme régionale vise le suivi-capitalisation des actions à travers la mise en commun des acquis et expériences déjà disponibles, une mutualisation des efforts et une synergie des avantages comparatifs pour valoriser un outil d’envergure régionale au détriment d’outils éparses pour une économie d’échelle et de temps.

Khalil Sangaré, expert en gestion des connaissances au CILSS

À en croire Khalil Sangaré, expert en gestion des connaissances au CILSS, cette plateforme est née du constat selon lequel les projets s’accumulent et engrangent des résultats notables mais par la suite ces résultats sont très peu ou pas du tout capitalisés. « La première phase du P2RS prend fin bientôt, mais cette plateforme va demeurer. Donc, il faut former les acteurs à pouvoir utiliser la plateforme, à pouvoir mettre à jour les informations sur la plateforme, de sorte à ce que tout le monde puisse y accéder », a-t-il expliqué.

Ainsi, durant quatre jours, sept pays à savoir le Burkina Faso, le Sénégal, la Mauritanie, le Niger, le Mali, la Gambie et le Tchad, ainsi que des membres CILSS renforceront leurs capacités en ce qui concerne l’utilisation de la plateforme, les fonctionnalités, l’alimentation continue et les stratégies de communication pour susciter l’adhésion des populations.

À l’issue de cette formation, il est attendu que la plateforme soit alimentée avec des données mises à jour issues des expériences et bonnes pratiques du P1-P2RS et qu’une stratégie soit disponible pour accompagner les pays dans la formation des autres acteurs.

De surcroit, comme retombées, il est prévu que les bonnes pratiques soient mises à jour et qu’elles puissent aider les populations sahéliennes à pouvoir s’adapter aux chocs auxquelles elles font face. C’est-à-dire les changements climatiques, les conflits entre agriculteurs et éleveurs, le conflit de sécurité, les maladies.

Nado Ariane Paré
Lefaso.net