AG de l’ASFB : Un volcan en sommeil
L’Association sportive des fonctionnaires de Bobo (ASFB) a tenu samedi dernier à l’hôtel Palace, son Assemblée générale ordinaire avec à l’ordre du jour, le rapport moral et financier et le renouvellement du bureau du Comité directeur.
Cette rencontre qui était pourtant très attendue par la grande famille jaune et noire, et qui a mobilisé les sages, les anciens joueurs, les dirigeants et les supporters, a finalement accouché d’une souris. Puisque la nomination du président du Comité directeur qui constituait le point d’achoppement n’a finalement pas eu lieu. Et pour cause.
La tension était perceptible en cette matinée du 19 novembre dernier autour de l’hôtel Palace où s’étaient déployés des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS).
A l’intérieur de l’établissement, le brouhaha indescriptible des supporters et des dirigeants du club jaune et noir massés devant la salle de conférences de l’hôtel et qui, visiblement, ne parlaient pas le même langage. Et à entendre les uns et les autres, plus rien ne va à l’ASFB, qui reste minée par d’interminables querelles de clochers et qui ont depuis belle lurette abouti à une fracture ouverte au sein de l’équipe.
Il y a d’un côté, les partisans du président du Comité directeur sortant, M. Basile Paré, et de l’autre, les "rebelles" que l’on dit être à la solde de l’ex-président Jonas Bayoulou. Et c’est presqu’une guerre ouverte entre les deux tendances qui se disputent le leadership de l’équipe.
C’est donc dans cette ambiance électrique que se sont ouverts les travaux de cette Assemblée générale où on dénombrait beaucoup plus de supporters que lors de certaines rencontres de championnat de l’équipe. Ici, il y a beaucoup plus de mercenaires préparés pour faire la casse que les supporters, nous apprend un membre de l’ex-Comité directeur qui avait l’air anxieux.
Car malgré la présence des forces de l’ordre pour dissuader les éventuels fauteurs de troubles et les dispositions prises pour filtrer les entrées par la présentation de la carte de supporter, cette Assemblée générale connaîtra une affluence inattendue par les organisateurs qui craignaient le pire.
Mais il y aura finalement plus de peur que de mal, même si cette rencontre n’a pu atteindre les résultats escomptés. Car le poste de président du Comité directeur que se disputent les deux tendances est demeuré vacant au sortir de cette Assemblée générale qui marque aussi le retour de Salif Yaméogo au sein de la famille jaune et noire.
Elu après une concertation à huis clos (il avait pour challenger Joël Ky) et donc par consensus au poste de président du Conseil d’administration (PCA) de l’ASFB, le PDG des hôtels Relax que l’on dit proche de Basile Paré a pour mission première de désigner son président du Comité directeur.
Et c’est bien à ce niveau qu’il y a blocage avec ces deux tendances qui ont chacun préparé leur candidat. D’un côté, Basile Paré, le président sortant et de l’autre, Joël Ky qui a d’ailleurs été désigné d’une manière circonstancielle au poste de PCA adjoint, mais qui, en réalité, serait un prétendant sérieux au poste de président du Comité directeur.
Face à la radicalisation des positions et les risques de dérapage qui étaient perceptibles dans la salle au cours de cette Assemblée, le nouveau PCA n’avait pas d’autre choix que de remettre à une date ultérieure le choix du président du Comité directeur.
Par cette décision, Salif Yaméogo venait alors de désamorcer une bombe au sein de la famille jaune et noire qui était pratiquement au bord d’un affrontement. Mais pour combien de temps, quand on sait que depuis cette Assemblée générale, c’est toujours la veillée d’arme dans chaque camp.
Et pour l’instant, tous les regards restent tournés vers le nouveau PCA qui devra prendre ses responsabilités. Car il s’agit désormais de sauver ce qui peut encore l’être à l’ASFB où tout est "gnagami". La solution passe nécessairement par la désignation d’un homme de consensus acceptable par tous et qui puisse travailler à ramener la sérénité au sein du club. Mais où trouver cet oiseau rare ? That’s the question.
Jonas Appolinaire Kaboré
Observateur Paalga