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Burkina/Droits de diffusion TV : L’UBESTV propose de payer 36 millions de francs CFA au lieu de 88,5 millions

Lefaso.net

Publié le vendredi 5 novembre 2021 à 23h00min

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Burkina/Droits de diffusion TV : L’UBESTV propose de payer 36 millions de francs CFA au lieu de 88,5 millions

L’Union burkinabè des éditeurs privés de services de télévision (UBESTV) propose de payer 36 millions de francs CFA par an compte tenu de l’étroitesse du marché burkinabè au lieu des 88.5 millions arrêtés par la Société burkinabè de télédiffusion (SBT). La présente déclaration de l’UBESTV intervient suite à l’annonce de la coupure du signal des chaînes de télévision non à jour du payement de leurs redevances au niveau de la SBT. C’est au cours d’une conférence de presse animée le jeudi 4 novembre 2021 à Ouagadougou que l’UBESTV s’est prononcée sur la question.

Le Burkina Faso est l’un des premiers pays d’Afrique francophone à implémenter la télévision numérique terrestre. Mais sa gestion suscite beaucoup de problèmes d’ordre financier entre la SBT et les éditeurs des chaînes de télévision qui voient leurs charges s’alourdir.

Donner des éclaircissements sur la question de la redevance et la problématique existant entre les éditeurs et la SBT, telle était l’essence de la conférence de presse de l’UBESTV. En effet, la SBT a fait savoir qu’elle va procéder à la coupure du signal des chaînes de télévision non à jour du payement de leurs redevances à partir du 23 novembre 2021.

L’UBESTV n’a pas manqué d’affirmer que les télévisions du secteur privé sont dans l’incapacité de régler cette dette, jugée très élevée. De ce fait, elle propose de payer la somme de 36 millions de francs CFA au lieu des 88,5 millions proposés par la SBT. Il convient de noter que pour l’UBESTV, il s’agit d’un plaidoyer des chaînes de télévision, notamment privées pour une réduction du montant demandé.

Selon le président de l’UBESTV, Isoufou Saré, l’annonce publique de la coupure du signal s’est tenue dans des conditions où des négociations et des plaidoyers étaient en cours pour demander la réduction des coûts des redevances. « Le modèle économique des éditeurs privés de services privés de télévision repose essentiellement sur le marché publicitaire et celui des couvertures médiatiques institutionnelles. Le marché publicitaire burkinabè est l’un des plus étroits de la sous-région », a souligné le président.

A en croire l’UBESTV, l’investissement pour la TNT n’incombe pas aux seules chaînes de télévision. Elle estime que les chaînes de télévision burkinabè constituent le dernier rempart contre l’invasion culturelle des autres nations. Pour l’UBESTV, il est vrai que l’investissement pour réaliser le projet de la TNT au Burkina Faso aurait coûté la somme de 46 milliards de francs CFA et son fonctionnement annuel coûterait environ 2 milliards de francs CFA. Ces coûts sont généralement supportés par les différents bénéficiaires des retombées de la TNT. Il s’agit notamment des téléspectateurs, des chaînes de télévision, des compagnies de téléphonie mobile, des compagnies aériennes et l’Etat.

A la question de savoir comment résoudre cette problématique, l’UBESTV estime que les téléspectateurs pourraient souscrire à un abonnement mensuel pour le décodeur TNT ou que la taxe de soutien pour le développement des activités audiovisuelles soit mise à contribution. Une taxe qui permettra aux éditeurs de services de télévision de produire et de diffuser des programmes en quantité et en qualité afin de rendre le bouquet de la SBT plus attractif.

Les éditeurs de services de télévision assurent qu’ils ne demandent pas la gratuité, mais juste la réduction du montant proposé par la SBT.
Du reste, les éditeurs des services de télévision sont conscients qu’il faut payer, mais estiment que le montant est très élevé. Pour le président de l’UBESTV, il n’a jamais été question de ne pas payer les redevances, mais du coût élevé au regard des réalités de notre environnement médiatique.

Abdoulaye KIEKIETA
Correspondance particulière

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