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Association ouest-africaine d’archéologie : Le 17e colloque va réfléchir sur les défis de l’archéologie ouest-africaine face à la crise sécuritaire

Publié le vendredi 29 octobre 2021 à 11h00min

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Association ouest-africaine d’archéologie : Le 17e colloque va réfléchir sur les défis de l’archéologie ouest-africaine face à la crise sécuritaire

Le 17e colloque international de l’Association ouest-africaine d’archéologie (AOAA) se tiendra à Ouagadougou du 3 au 6 novembre 2021. En prélude à cet événement biennal, les organisateurs ont déroulé le programme des différentes activités au cours d’une conférence de presse, jeudi 28 octobre 2021 à Ouagadougou

Ils étaient trois enseignants en archéologie à annoncer les couleurs de cet évènement biennal. Ce sont les Drs Jean-Baptiste Pon Coulibaly, Léonce Ki et Lassina Koté qui a été l’enseignant des deux premiers cités.

Placé sous le thème « Archéologie ouest-africaine, facteur de cohésion sociale face au défi sécuritaire », ce colloque servira de cadre de discussion sur l’archéologie en période de crise. « Il s’agira de discuter pour trouver des dispositions et stratégies pour sauvegarder les objets archéologiques (vestiges) en période de crise », a expliqué Dr Lassina Koté, membre du comité d’organisation. Pour lui, les crises sécuritaires ont un impact négatif sur la préservation des objets historiques. A en croire l’ancien président de l’AOAA, la destruction des vestiges dans ce contexte d’insécurité et l’inaccessibilité de certaines zones en conflits constituent des réelles menaces pour l’épanouissement de l’archéologie. A travers ce cadre de dialogue, a-t-il poursuivi, les acteurs vont réfléchir afin de se donner les moyens et de trouver d’éventuelles dispositions et stratégies pour la préservation des vestiges.

Dr Lassina Koté a salué la pertinence du thème

Tout en soulignant l’importance de ce rendez-vous, Léonce Ki, a fait remarquer que la crise sécuritaire n’est pas propice à la recherche archéologique. Par exemple, a-t-il cité, depuis les premières attaques au Sahel, les archéologues ne peuvent plus y aller pour faire la recherche archéologique. Au regard de cette situation qui réduit le champ de la prospection archéologique, soutient Lassina Koté, il était important d’axer le thème de ce 17e colloque sur cette problématique. « Comment pratiquer l’archéologie en période de crise ? Comment préserver le patrimoine culturel en période de crise ? Et comment faciliter le dialogue social des populations en pareille circonstance ? ». Ce sont, entre autres, les questions qui seront mises sur la table de discussions, à en croire les organisateurs.

« Les conflits constituent des menaces pour l’archéologie », Dr Léonce Ki

Plusieurs activités seront au menu, selon le Dr Pon Jean-Baptiste Coulibaly, membre du comité d’organisation de l’AOAA. Ce sont des communications scientifiques, des expositions d’objets archéologiques, une excursion touristique sur le site des gravures sur granite de Laongo.

A l’issue de ces activités, a-t-il confié, il y aura la tenue du congrès de l’AOAA. Au terme de ce congrès, un autre pays sera désigné pour accueillir la prochaine édition. A l’occasion, les acteurs procéderont aussi à un changement à la tête de l’association. L’actuelle présidente de l’AOAA est Dr Elise Thiombiano / Ilboudo , par ailleurs ministre de la culture au Burkina.

La visioconférence est l’innovation majeure de cette 17e édition, a indiqué Dr Jean-Baptiste Pon Coulibaly. En plus des pays concernés, l’évènement connaîtra la participation des ressortissants venus d’Amérique, d’Asie et d’Europe. 24 universités seront aussi représentées, à en croire le trésorier, Dr Pon Jean-Baptiste Coulibaly.

« Plus de 120 résumés de communications durant l’événement » (Dr Pon Jean-Baptiste Coulibaly)

Que représente l’AOAA ?

L’Association ouest-africaine d’archéologie (AOAA) a été créée en 1976 au Nigéria. Selon les conférenciers, cette association a pour vocation de réunir les spécialistes en archéologie des différents pays de l’Afrique de l’Ouest pour échanger sur leurs préoccupations. Ainsi, le Burkina Faso accueille cette activité pour la troisième fois, après 1992 et 2006, depuis sa création.

Le 17e colloque de l’AOAA à Ouagadougou est placé sous le patronage du président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé. Il est présidé par le Pr Alkassoum Maïga, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation ; et co-présidé par le Pr Stanilas Ouaro, ministre de l’éducation nationale.

L’archéologie, selon le Dr Lassina Koté, est une discipline historique qui cherche à reconstituer le passé mais en s’appuyant sur les preuves matérielles (vestiges) qui témoignent de l’existence de l’humanité à un certain moment ou à certains endroits.

Serge Ika Ki (stagiaire)
Lefaso.net

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