Présidentielle libyenne de décembre 2021 : Un espoir qui vacille
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Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye vit au rythme de conflits entre deux grandes coalitions armées qui s’affrontent pour le contrôle du pays. Le scrutin présidentiel annoncé pour le 24 décembre 2021 représente un espoir pour de nombreuses contrées, notamment les pays sahéliens, soumis aux menaces et tueries terroristes et dont la destructuration de la Libye est considérée comme la cause.
Le 15 mars 2021, un nouveau gouvernement de transition a été formé, avec comme mission d’organiser l’élection d’un président. Ce mercredi 11 août 2021, les 75 délégués libyens doivent se prononcer à l’ONU sur la formule constitutionnelle pour organiser l’élection présidentielle du 24 décembre 2021 (il sera couplé aux législatives). Seulement, l’espoir d’une réconciliation nationale entre Libyens vacille. Et pour cause, à quatre mois de l’échéance, l’incertitude plane toujours, tant les tensions qui déchirent le pays depuis dix ans restent vives.
En effet, le pays est soumis, d’une part, à un gouvernement installé dans la capitale, Tripoli, reconnu par l’ONU et soutenu militairement par la Turquie et, d’autre part, à un gouvernement basé à Benghazi, sous les ordres du maréchal Khalifa Haftar, avec l’appui de la Russie, de l’Egypte et des Emirats arabes-unis. Ce choc d’intérêts des puissances fait donc douter de la légitimité de croire à un retour d’une paix durable en Libye.
On se souvient que ce n’est pas la première fois qu’est annoncée la présidentielle. D’abord en 2018, ensuite en 2019. La présidentielle de décembre 2021 mobilise donc regards et prières.
Ce d’autant que nombre d’analystes et d’observateurs pensent que le phénomène terroriste dans l’espace sahélien vient de la crise libyenne et que les terroristes continuent de s’y alimenter en armes. De ce point de vue, la stabilisation de la Libye semble être un impératif pour amortir la furie terroriste au sahel.
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