« Une armée républicaine au service de la démocratie et du développement », c’est sous ce thème que les Forces armées nationales (FAN) ont placé la célébration de leurs 45 ans d’existence. Cela pour témoigner leur attachement aux valeurs républicaines. « En effet, explique le ministre de la Défense, Yéro Boli, la démocratie a besoin pour s’enraciner, d’un espace de paix et de sécurité, garanti par une armée républicaine, respectueuse du fonctionnement normal des institutions de l’Etat de droit ».

Pour la célébration de cette fête de l’armée nationale, un effectif de 1200 hommes composés de 20 officiers, 180 sous-officiers, 800 militaires du rang et de 200 paramilitaires a été mobilisé. Un hommage mérité a été rendu aux pionniers qui ont porté les FAN sur les fonts baptismaux et dont beaucoup ont quitté cette vie.

Le général Aboubacar Sangoulé Lamizana, le tout premier chef d’Etat-major général des armées (1960 à 1966) décédé en mai dernier fait partie de ces vaillants pionniers de l’armée burkinabè auxquels un hommage a été rendu au cours de cette fête.

La prise en compte de la question du genre

Le ministre Yéro Boli a dressé le bilan des activités de l’année écoulée avant d’en tirer des enseignements pour les actions futures. On retient l’organisation, l’instruction et l’entraînement des personnels, la participation aux tâches de développement socioéconomique, aux missions de paix à l’échelle internationale. A ce jour, une cinquantaine d’officiers et une centaine de sous-officiers sont déployés en mission des Nations unies et de l’Union africaine au Soudan, en Haïti, au Burundi et en République Démocratique du Congo.

Dans le domaine de la formation, une école nationale des sous-officiers d’active a été ouverte depuis le 9 octobre 2005 à Kamboinsé dans la province du Kadiogo. En outre, le ministre de la Défense se réjouit de la réalisation d’un laboratoire de langue anglaise pour une meilleure préparation des personnels militaires aux opérations de maintien de la paix et aux stages dans les pays anglophones.

Yéro Boli s’est, par ailleurs, félicité de la prise en compte désormais de la question du genre par la FAN. « Le métier de soldat sera, de façon permanente accessible aux jeunes filles dans un futur proche », a-t-il laissé entendre.

Toutefois, la grande muette fait face à des difficultés telles que l’insuffisance des infrastructures et de matériels spécifiques, le déficit en personnels et le manque de protection sociale. « Nos actions futures tendront donc, à trouver des solutions pour enrayer ces difficultés, afin de nous permettre de rendre de meilleurs services », a soutenu Yéro Boli. Déjà le ministère annonce des mesures urgentes relatives à l’amélioration de la couverture sociale au sein des armées.

La cérémonie du 45e anniversaire des FAN qui a connu la présence de fortes délégations du Mali et du Sénégal a aussi été l’occasion de distinguer des éléments chargés d’assurer la défense et la sécurité nationales. Ainsi, 24 militaires ont été décorés de la médaille d’honneur militaire, 30 autres médailles militaires ont également été décernées aux éléments de l’armée de terre, de l’armée de l’air et de la gendarmerie qui se sont distingués par la qualité de leur service.

Des médailles commémoratives avec agrafe Burundi, RDC ont été décernées à 9 militaires et enfin, 3 distinctions honorifiques (médailles d’honneur des sapeurs-pompiers) ont enfin été remises au cours de cette cérémonie. Dans les autres garnisons, des cérémonies similaires de décoration seront organisées.

La cérémonie s’est achevée par le défilé des troupes mobilisées et vêtues de leurs beaux uniformes.

Enok KINDO

Prise d’armes, défilé et décorations à Bobo

Le Burkina a célébré le 1er novembre 2005, le 45e anniversaire des Forces armées nationales sous le thème : « Une armée républicaine au service de la démocratie et du développement ». A Bobo-Dioulasso, cet anniversaire a été marqué par une prise d’armes et un défilé de troupes, place Tiéfo Amoro, sous le regard du commandant du Régiment central des armées (RCA), le colonel Kodjo Lougué, représentant le chef d’Etat major général de l’armée.

La prise d’armes a été marquée par la lecture du message du ministre de la Défense et des décorations. Lu par le colonel Kodjo Lougué, ce message a d’emblée campé le contexte dans lequel se célèbre le 45e anniversaire des Forces armées nationales. Cette commémoration intervient « au moment où notre peuple se prépare à se rendre aux urnes dans le cadre de l’élection du président du Faso le 13 novembre 2005 et dans la perspective des élections municipales de février 2006 « , précise le message.

Le thème de cette année aurait été choisi pour témoigner l’attachement des Forces armées nationales aux valeurs républicaines. « La démocratie a besoin, pour s’enraciner d’un espace de paix et de sécurité garantie par une armée républicaine, respectueuse du fonctionnement normal des institutions de l’Etat de droit », a poursuivi le représentant du chef d’Etat major général de l’armée. Pour cela, dit-il : « l’armée doit se prémunir d’une politisation corrosive de son personnel et de renforcer le sens civique dans ses rangs ».

Le message du ministre de la Défense a également rendu un hommage à feu le général Aboubacar Sangoulé Lamizana, père fondateur de l’armée burkinabè. Dans le registre des perspectives, le recrutement des jeunes filles dans les rangs de l’armée, l’initiation à la langue anglaise et une couverture sociale au sein des armées ont été annoncés. Par ailleurs, l’on a appris que l’école des sous-officiers de Kombissiri a reçu le 9 octobre dernier sa première promotion et que 150 militaires burkinabè (une cinquantaine d’officiers et une centaine de sous-officiers) sont actuellement à l’extérieur dans le cadre de missions de paix à l’échelle internationale.

Les Forces armées nationales ont également à cœur la lutte contre le grand banditisme. « Les Forces armées nationales, à travers des compagnies militaires d’appui à la sécurité, se sont pleinement investies aux côtés des forces classiques de sécurité pour lutter contre ce fléau », a dit le colonel Lougué. Leur engagement, dans la lutte contre un banditisme de plus en plus hardi sera dit-on, poursuivi dans le strict respect de la légalité.

71 décorations

71 récipiendaires ont été décorés avec des médailles militaires au cours de la cérémonie. Ainsi, 5 médailles d’honneur militaire, 63 médailles militaires, 2 médailles commémoratives et une médaille d’honneur des sapeurs-pompiers ont été décernées à ces éléments des Forces armées nationales. La décoration militaire est décernée pour « des actes exceptionnels de courage et de dévouement, d’efficacité exemplaire, de dévouement à la collectivité ».

La parade militaire a vu défiler devant la tribune officielle où se trouvaient notamment le secrétaire général de la région des Hauts-Bassins, le haut-commissaire du Houet et le maire de Bobo-Dioulasso, toutes les troupes représentatives de la 2e Région militaire.

Urbain KABORE

Sidwaya