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Fait divers : un jeune adolescent battu à mort par un agent de la CRS

Publié le samedi 29 octobre 2005 à 07h43min

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Au moment où nous bouclions la présente édition, nous avons reçu à notre rédaction M. Ousmane Ouédraogo, venu nous informer de l’assassinat de son neveu par un CRS. Il donne ici, sa version des faits que nous vous proposons en attendant une éventuelle réaction de l’agent incriminé.

Selon M. Ouédraogo, son neveu Lassané Compaoré, un jeune adolescent résidant au secteur n°27, ex-quartier Wayalguin de Ouagadougou, a trouvé la mort suite à la bastonnade que lui a infligée un agent de la Compagnie républicaine de sécurité (C.R.S), dans la nuit du lundi 24 octobre aux environs de minuit. « Je m’étais rendu à la mosquée pour une veillée de prière à l’occasion du carême, lorsque je fus alerté par mes petits frères accourus pour m’annoncer la mauvaise nouvelle. C’est au petit matin que nous nous sommes rendu au domicile de Lassané pour constater qu’il avait effectivement rendu l’âme.

Nous avons trouvé son cadavre gisant au milieu de sa cour », a affirmé l’oncle de la victime. Ne sachant exactement pas pourquoi son neveu est mort. Selon les nouvelles rapportées par les petits frères de M. Ouédraogo, Lassané et trois (3) de ses camarades échangeaient en bordure de la rue, devant son domicile, savourant des tranches de pastèque.

Au même instant, une jeune fille de nationalité togolaise de passage a été interpellée par l’un deux en ces termes : « Nous allons te trancher comme cette pastèque ». La jeune fille qui n’aurait pas apprécié la plaisanterie, informe son copain élève-gendarme. Celui-ci se serait rendu sur les lieux pour identifier les auteurs de ce propos.

Toujours selon M. Ouédraogo, l’élève-gendarme aurait, à son tour, rapporté l’information à un agent de la CRS résidant dans le quartier. L’homme de tenue aurait réagi en se jetant aux trousses de Lassané et de ses trois compagnons qu’il ne retrouvera finalement que le lendemain. Mis aux arrêts, celui-ci aurait été contraint de citer les noms de ses camarades et d’indiquer leur domicile.

Tous les trois logeraient dans une même cour avec leur aîné. L’agent CRS ne les ayant pas trouvés aurait intimé l’ordre à ce grand-frère, de les conduire immédiatement chez lui à domicile.

Ce que l’homme aurait exécuté sans rechigner. Pour M. Ouédraogo, son neveu Lassané aurait été battu avant l’arrivée de ses trois camarades, à tel point qu’il était complètement essoufflé et gisait au sol. Un autre homme de tenue qui habitait dans le même célibaterium aurait assisté passivement à cette scène. Après s’être rendu en ville, il aurait, à son retour, constaté que la scène se poursuivait et à un moment, il a voulu lui aussi prêter main forte à son collègue.

Il aurait été empêché par son épouse, qui l’a convaincu de ne pas se mêler à cette bastonnade. M. Ousmane Ouédraogo dit, par ailleurs, ne pas savoir comment le cadavre de son neveu a été transféré du célibaterium au domicile de la victime. M. Ouédraogo qui affirme détenir toutes ces informations de ses frères, se serait rendu en compagnie de ceux-ci chez Lassané, pour constater les faits. « Nous avons retrouvé son corps sans vie, gisant au milieu de la cour et je me suis rendu au commissariat de police de Nongr-Massom pour porter cette information à leur connaissance.

Les responsables du commissariat de Nongr-Massom m’ont demandé d’avertir le service d’hygiène de la mairie, afin que des agents soient désignés pour faire partie d’une équipe d’enquête qui se rendra sur les lieux. Après le constat, nous avons été autorisés à enlever le corps et procéder à l’inhumation ». L’oncle de la victime affirme cependant qu’au moment du constat, les reporters du journal « Le Pays » qui étaient sur les lieux ses sont vu refoulés pour des raisons de commodité.

Sidérés par le comportement des agents de sécurité, ils ont su garder leur patience, attendant après le constat de la police. L’information qui leur a été communiquée par les agents dépêchés sur les lieux serait que Lassané aurait été accusé de vol par des résidants du secteur qui ont trouvé là une belle occasion pour en découdre avec lui. Il serait donc victime de la vindicte populaire.

L’oncle de la victime ajoute cependant que les populations qui réfutent cette accusation ont décidé de saisir les autorités pour démentir cette accusation qu’ils ont qualifiée de mal fondée. M. Ousmane Ouédraogo qui dit détenir certaines informations sur l’agent de la CRS en question, soulignerait que celui-ci n’est pas à son premier forfait, et souhaiterait que la lumière soit faite sur la mort de son neveu Lassané et qu’il compterait saisir la justice.

Sidgomdé
Sidwaya

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