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Situation sécuritaire dans les Cascades : La région a subi plus d’une quinzaine d’attaques terroristes, d’octobre 2018 à mai 2021

Publié le mardi 25 mai 2021 à 15h15min

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Situation sécuritaire dans les Cascades : La région a subi plus d’une quinzaine d’attaques terroristes, d’octobre 2018 à mai 2021

Depuis 2015, l’environnement sécuritaire du Burkina Faso s’est fortement dégradé du fait surtout de la menace terroriste. Cette menace a connu une forte expansion géographique. Longtemps épargnée, la région des Cascades sera ainsi touchée par le phénomène en octobre 2018, avec l’attaque de la Brigade territoriale de Gendarmerie de Sidéradougou. Depuis lors, la menace est présente et se manifeste aussi bien par des attaques que par des alertes récurrentes. Le vendredi 21 mai 2021, au cours de la cérémonie de lancement du projet SECUCOM II à Banfora, la situation sécuritaire de la région des Cascades a été ainsi exposée dans un rapport, présenté par le gouverneur de ladite région, Joséphine Kouara Apiou/Kaboré.

Cette présentation a fait la situation sécuritaire de la région des Cascades en mettant notamment en exergue l’état des lieux des menaces à la sécurité, les initiatives locales développées et les recommandations dans le sens de contrer ces fléaux. Selon le gouverneur de la région, Joséphine Kouara Apiou/Kaboré, ces dernières années, la région des Cascades fait l’objet d’agressions ou de menaces d’agressions par des individus armés non identifiés. Elle voit, en outre, se développer certaines activités criminelles à savoir les trafics d’armes, la contrebande, les vols en bandes organisées de bétails, les attaques à mains armées, etc.

Au titre de la menace terroriste, elle a souligné dans sa présentation que plusieurs attaques terroristes ont été enregistrées dans la région des Cascades, notamment dans les départements de Sidéradougou, Ouo, Mangodara, Niangoloko. Des actes d’enlèvements, d’assassinats sont également enregistrés par endroits. A ces attaques s’ajoutent des alertes fréquentes de présences d’individus suspects, les découvertes d’écrits menaçants. « On retiendra que d’octobre 2018 au 10 mai 2021, la région a subi plus d’une quinzaine d’attaques terroristes qui ont occasionné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants », a-t-elle exposé.

A l’en croire, c’est dans la province de la Comoé que se localisent la plupart des attaques enregistrées jusque-là dans la région. Ainsi, la plupart des attaques et alertes sont signalées fréquemment dans les zones boisées qui, selon elle, semblent constituer des terreaux favorables aux activités des groupes armés. « Cette situation impacte négativement nos efforts de développement économique et social. Il est, par conséquent, impératif de renforcer les moyens et les stratégies qui permettront de venir à bout de l’insécurité sous toutes ses formes », a-t-elle dit.

Le public présent lors de la présentation du rapport sur la situation sécuritaire des Cascades

La région comptait au 31 mars 2021, 8 629 déplacés internes

L’ampleur de la menace sécuritaire dans les régions du Sahel et du Nord a engendré, entre 2019 et 2020, des mouvements importants de personnes (déplacées) vers la région des Cascades. Selon des données fournies par la direction régionale en charge de l’action humanitaire, la région comptait au 31 mars 2021, 8 629 déplacés internes qui, pour la plupart, sont accueillis dans des familles. Selon le rapport sur la situation sécuritaire de la région des Cascades présenté par le gouverneur de ladite région, ces mouvements n’excluent pas l’infiltration de terroristes, soit pour se réfugier (ceux qui sont traqués dans leurs zones de provenance), soit pour explorer de nouveaux terrains.

Elle a fait remarquer que la dégradation de la situation sécuritaire impacte négativement la vie économique et sociale de la région et compromet ainsi les efforts de développement. Comme il se dégage du point de vue relatif à l’état des lieux de la menace terroriste, les activités des groupes armés ont occasionné, entre autres, des pertes en vies humaines, des blessés, des dégâts matériels et infrastructurels importants, mais aussi un sentiment d’insécurité généralisé des populations des localités sur lesquelles plane constamment l’ombre terroriste.

Le gouverneur de la région a fait cas aussi, dans sa communication, des impacts structurels et le ralentissement des activités socioéconomiques (fermetures momentanées d’écoles, de CSPS, postes forestiers, etc.) ; d’impact environnemental qui se traduit par la dégradation voire des pertes de ressources naturelles notamment la faune pour les besoins alimentaires de ces groupes armés.

Cependant, elle a relevé que les établissements scolaires et sanitaires qui ont fermé par moments à cause de la menace terroriste, sont tous fonctionnels à ce jour. « Toutefois, il y a que certains CSPS (comme celui de Ouangolodougou) manquent de stratégies avancées. Chez d’autres, il y a eu une suspension des stratégies avancées et parfois de la garde. Il s’agit par exemple de Poïkoro, Sirakoro, Doutié », a-t-elle noté.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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