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Projet de loi sur les drones civils : « Nous espérons être consultés », souhaite Younoussa Sanfo, président de l’Association nationale des spécialistes des drones

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Publié le mercredi 7 avril 2021 à 23h00min

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Projet de loi sur les drones civils : « Nous espérons être consultés », souhaite Younoussa Sanfo, président de l’Association nationale des spécialistes des drones

L’information n’est pas passée inaperçue auprès des amateurs de drones. Le conseil des ministres, en sa séance du mercredi 31 mars 2021, a décidé de faire adopter à l’Assemblée nationale un projet de loi portant régime juridique applicable aux drones civils au Burkina Faso. A l’Association nationale des Spécialistes des Drones et autres Appareils civils volants, cette décision de l’exécutif est la bienvenue, car elle permettra d’assainir l’acquisition et l’utilisation des drones et permettre aux acteurs du domaine de travailler sereinement. Nous avons réalisé un entretien avec son président, Younoussa Sanfo, par ailleurs expert en sécurité informatique.

Lefaso.net : Présentez-nous l’Association nationale des Spécialistes des Drones et autres Appareils civils volants

Younoussa Sanfo (Y.S.) : Au Burkina Faso, le drone est une technologie à laquelle plusieurs personnes prédisent un grand avenir. Son usage professionnel et ludique en effet, fait l’objet d’une utilisation croissante ; ce qui présage un marché à fort potentiel pour les fournisseurs de services de drones.

Notre association, l’Association nationale des Spécialistes des Drones et autres Appareils civils volants (ANSDAV), a été créée en 2019 et officiellement reconnue le 11 mars 2020 par les autorités compétentes. Il s’agit d’une organisation nationale qui se veut être un rassemblement des professionnels du secteur. Son but principal est de renforcer l’esprit de professionnalisme, de respect de la législation en matière de drones et autres appareils civils volants, d’entraide entre les membres et également servir de réservoir de personnes ressources pour notre pays, le Burkina Faso, voire du continent africain.

Cette organisation nationale se veut donc être un rassemblement des professionnels du secteur afin de contribuer à la vulgarisation du drone et autres appareils civils volants par l’information et la formation et devenir un interlocuteur incontournable avec les organismes de sécurité et le gouvernement.

Au regard du nombre croissant des utilisateurs de drones au Burkina Faso, au regard des enjeux liés à la sécurité que nous constatons dans les grandes villes, et même dans les villages, cette association permettra à nous professionnels, de mieux nous organiser et, comme dit plus haut, être un interlocuteur de l’Etat pour participer à la vulgarisation des règles et des lois, mais aussi aider des plus jeunes à s’intéresser à la technologie des drones.

Lefaso.net : Combien de membres compte l’association ?

Y.S. : Nous comptons à nos jours environ 200 membres dans plusieurs secteurs d’activités qui font usage de ces appareils au niveau national. Nous profitons pour lancer un appel afin que tous ceux qui s’intéressent au drone, quelle que soit la branche de métier, à nous rejoindre car nous traitons du sujet du drone dans tout son ensemble. Nous sommes joignables sur les e-mails secgen@ansdav.org ou presi@ansdav.org.

Lefaso.net : Quelles sont les activités déjà réalisées par l’association ?

Y.S. : Il faut noter que les activités passées ou en cours ont ralenti pour les raisons sanitaires mais aussi récemment avec l’annonce du gouvernement sur la règlementation de l’utilisation des drones civils et de loisirs.

Les activités de formation ont été suspendues pour raison de COVID-19.
Il y a aussi les travaux de groupe pour des projets tels qu’un projet d’aérodrome en collaboration avec les autorités du ministère des Transports, mais aussi de la Sécurité et de la Défense. Nous envisageons également des projets scientifiques pour associer au drone des kits d’intelligence artificiels, en collaboration avec l’Académie de Création et d’Eveil Scientifique.

En termes d’activités de groupe, nous avons eu des sessions de rencontres pour échanger autour des opportunités et les défis de l’utilisation des drones civils au Burkina. La formation et la sensibilisation des membres sont constantes et nous utilisons toutes les occasions pour les organiser, parfois en ligne.

Lefaso.net : Avant d’entrer dans le vif du sujet, dites-nous ce qu’est un drone

Y.S. : Un drone est un appareil volant qui obéit aux instructions d’une personne munie d’une radiocommande. C’est un appareil qui occupe l’espace aérien qu’il partage avec les avions, hélicoptères et autres objets volants. Le drone est parfois muni de capteurs tels que camera pour des photos et des vidéos, mais aussi d’autres types de capteurs, selon l’utilisation qui en est faite. Il n’y a pas que les drones utilisés pour faire des clips vidéos. Il y a aussi des drones capables de voler pendant des jours, de parcourir de milliers de kilomètres et de transporter beaucoup de choses.

Dans le cadre des drones civils, il y a des applications pour l’agriculture, l’inspection des lignes électriques, la sécurité et encore plus vaste, la surveillance. Nous à ANSDAV, nous voyons le drone comme un moyen de capture de données qui seront analysées ou interprétées. Le traitement peut être différé mais il est possible de les exploiter en temps réel.

Chez ANSDAV, nous nous appliquons à comprendre le fonctionnement des drones, à maitriser la totalité des composants d’un drone, car nous envisageons le montage de drones en collaboration avec d’autres associations ou entreprises de la place.

Lefaso.net : Comment avez-vous accueilli la décision du gouvernement de faire adopter à l’Assemblée nationale un projet de loi portant régime juridique applicable aux drones civils au Burkina Faso ?

Y.S. : Nous l’avons apprise comme tout le monde après un conseil de ministres et nous apprécions cette décision. Elle répond à nos objectifs et nous pensions que l’acquisition et l’utilisation des drones devraient être règlementées. Mais bien que nous existions depuis 2019 et pensions être connus des autorités, nous n’avons pas encore été associés aux réflexions. Lire la suite sur Faso-tic.net

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