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Fait divers : Tango tango raté !

Publié le samedi 8 octobre 2005 à 08h32min

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Les enfants trop couvés sont souvent des lâches, des méchants et des fourbes, ce qui le plus souvent, se vérifie. Ainsi Jules, seul enfant de sa mère, était entretenu par cette dernière. Les simples désirs devenaient des ordres. Un soir, mal lui en prit. Car il passa la nuit dans la cellule du commissariat de police...

Il y a des gens, dès que vous les voyez physiquement, ils inspirent respect soit par la blancheur de leurs cheveux soit leur âge avancé, leur musculature ou leur épaisseur. Jules était de la dernière catégorie, rond comme un œuf. Son dada était de fréquenter les débits de boissons et il raffolait de ces jeunes filles à la forme ligniforme comme la coquette Adja qu’il se permettait de soulever comme de la paille. Jules ne savait rien faire de ses dix doigts.

Tous ceux qu’ils fréquentaient faisaient dans l’informel. Sa mère qui l’avait couvé, choyé, dorloté, faisait de la restauration. C’est dire que Jules avait les sous tous les jours. Sa mère avait acheté un terrain qu’elle avait viabilisé et Jules y habitait car sa mère vivait avec un autre homme. Dans ses fantasmes, Jules tomba la fille de son voisin et lui fit un enfant. Sa mère pensait qu’il allait enfin se ranger, mais c’était une erreur. La maman et le bébé après leur sortie de l’hôpital vinrent vivre chez sa mère et ce, depuis six mois. Jules était libre.

Une fois, en allant dans son maquis préféré, le « Wagness », il découvrit qu’il y avait un nouvel arrivage et très vite, il fit son choix. Il porta sur Minata. Or, il se trouve qu’un autre client du maquis avait été charmé aussi par Minata. Il se trouve que dans les maquis, les amitiés se nouent et se délient sous la poussée du makuta. Jules mettait donc sa forme de frappe en jeu puisque la pourvoyeuse qui était sa mère lui donnait des sous toutes les fois qu’il le lui sollicitait. L’autre homme qui se disputait les faveurs de Minata était un boucher.

Un jour, un client avait accosté notre boucher afin qu’il aille négocier pour lui des têtes de bétail vers le Nord. Une importante somme fut remise au boucher. La mission fut une réussite et malgré les « je retiens » opérés opérés par les boucher, le commanditaire a trouvé que la mission avait été bien accomplie et le boucher recut cinq cent mille francs pour la besogne. Le soir venu, le boucher se rendit au maquis. Très vite il mit le grappin sur Minata. La bière coulait à flots.

Les gallimacés furent braisés et les filles furent invitées à boire et à manger. Sur ces entrefaites, Julesse présenta. Quand il vit le boucher entouré des filles dont sa Minata, son sang ne fit qu’un tour. Il alla au comptoir et demanda au gérant de ne plus servir personne. Alors, ce dernier lui demanda pourquoi et que si tel était son désir, qu’il paie ce que contenaient le réfrigérateur et le congélateur et annonça la somme de cent cinquante mille francs, somme que ne possédait pas Jules. Alors, il alla prendre place dans un coin et se fit servir des liqueurs frelatés.

En moins d’une heure, il était rond. Le maquis battait son plein. Entre-temps, malgré la pénombre blâfarde et son état, Jules vit Minata assise sur les genoux du boucher. Il fallait laver l’affront et y alla les rejoindre avec des mots obscènes, des insultes à la bouche. Très vite, un cercle se fit autour d’eux. Un client, qui était à côté, intervient pour calmer les ardeurs. Jules persistant toujours, prend une bouteille vide qu’il brisa, pour lacérer le boucher. Ce dernier qui était resté calme, mit la main sous sa chemise et exhiba un coupe-coupe qui scintillait.

Personne ne dit à Jules de fuir, car il disparut en un temps record. Quelqu’un a dit que fuir c’est souvent vaincre. Tel était le cas. Le boucher et Minata ne se firent pas prier pour aller là oû ils devaient se rendre. Jules revint plus tard avec une bande à sa solde. Ne voyant pas le boucher, il voulait s’en prendre à celui qui avait calmé ses ardeurs. Un client qui avait assisté à tout le scénario alerta la police qui vint le cueillir.

Une fois, au commissariat, Jules demanda qu’on téléphone à sa mère. Cette dernière qui dormait, une fois réveillée et informée, dit à son interlocuteur : « bassinyabé ! » (ce qui veut dire littéralement, gardez-le là-bas). Ainsi, le tango tango de tous les jours a été un fiasco. Jules a dormi en cellule en slip. Sorti le matin, il nettoya la cour du commissariat sans pudeur. En attendant, il vit rarement au Waguess. Voilà quelqu’un qui souffrira après la mort de sa mère.

Rakissé
Sidwaya

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