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Crises politiques dans la sous-région : Faut-il encore compter sur la CEDEAO ?

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Publié le mardi 27 octobre 2020 à 17h00min

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Crises politiques dans la sous-région : Faut-il encore compter sur la CEDEAO ?

Finalement, à quoi sert la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), face aux crises à répétitions dans l’espace communautaire ? Faut-il l’admettre maintenant comme une institution au service de Chefs d’État qui sont déterminés à gouverner à vie contre la volonté de leur peuple et au prix de morts et dégâts ?

Malheureusement, tout concourt à cette conclusion, confortant l’opinion selon laquelle, la CEDEAO est un « syndicat » de Chefs d’Etat. Comment convaincre le citoyen de la CEDEAO que cette organisation est celle des peuples, lorsqu’il suit l’actualité en Guinée-Conakry et en Côte d’Ivoire, où les morts et dégâts pour le pouvoir semblent être dans l’ordre du normal ? Pourtant, la CEDEAO est financée par l’argent du citoyen de l’espace (c’est-à-dire des ressources publiques de chacun des pays qui la composent).

À quelle fin, si elle n’est pas capable de lui garantir le premier des droits, à savoir le droit à la vie. La CEDEAO (ses dirigeants) ne saurait donc se dérober aux malheurs qui frappent les pays en crise en ce moment (pour ne prendre que les cas récents, guinéen et ivoirien). Ce, d’autant que ce n’est pas une situation qui a surpris, les choses ont évolué crescendo.

Des citoyens ont appelé à limiter les dégâts et à épargner, à temps, les pertes en vies humaines. Mais rien n’y fit ! L’institution s’est contentée de déplacements « touristiques » à Conakry et à Abidjan par des délégations enrobées sous tous les noms (en Guinée, on parle maintenant, depuis la proclamation des résultats, de mission internationale de ‘’bons offices’’). Après combien de morts ? Après combien de commerces saccagés ? Après combien de domiciles incendiés ? On n’en parle plus, pourvu que l’on puisse jouir du pouvoir dans la quiétude, pouvoir arraché aux prix de morts. Pourtant, ce sont les mêmes qui s’émeuvent publiquement, lorsque des citoyens sont fauchés en Occident par des individus de mauvaise foi.

Que toutes ces délégations qui se succèdent dans ces pays prennent aisément leurs frais de mission et autres perdiems trempés de sang et de malheurs des peuples pour lesquels elles sont pourtant censées se sacrifier, est vraiment pathétique. Faut-il compter sur la CEDEAO, encore ? Cette organisation pourtant invitée, au fil du temps et progressivement, à partir de la décennie 90, sous la pression des évènements politiques, à s’ériger en une organisation également chargée de trouver des solutions aux conflits armés et autres crises politiques qui mettaient en péril la paix et la sécurité dans l’espace communautaire.

En tout cas, des voix commencent à réclamer qu’on mette entre parenthèses, toutes ces institutions africaines, pour faire appel à l’ONU pour prévenir les crises. Convaincues que ces institutions africaines créent elles-mêmes des crises, sinon les exacerbent. Les problèmes sont connus, leurs instigateurs également. Alors, il ne manque que le courage de dire la vérité à ces derniers pour préserver l’intérêt des citoyens des pays concernés et de l’espace communautaire, contraints de subir des angoisses à répétitions par le fait de dirigeants qui ne jurent que pour leurs propres intérêts et des institutions sous régionales qui ne semblent là que pour les plus forts.

Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)

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