Actualités :: Candidats à l’lélection présidentielle : "Dévoilez vos sources de financement (...)

"Laurent Bado a-t-il commis un crime en parlant ? Je préfère cet intellectuel égaré en politique aux politiciens véreux". C’est le point de vue d’une de nos lectrices, Aïssatou Rouamba. En tout cas, elle est formelle : "Que les candidats à l’élection présidentielle qui aiment leur peuple aient le courage de dire qui les finance et pourquoi. Cela facilitera le choix des électeurs".

Pour la première fois, je n’ai pas résisté à l’envie de prendre la plume pour m’élever contre toutes ces tentatives honteuses d’asservissement de la vertu et de la vérité. Depuis les révélations de Laurent Bado le 3 juillet dernier, la réaction d’une certaine partie de l’opinion m’inquiète sérieusement.

Voilà un candidat à une élection présidentielle qui décide, malgré tous les graves risques encourus, de dévoiler la face cachée et nauséabonde de la classe politique burkinabè abonnée à un jeu de cache-cache avec son peuple, et certains trouvent cela scandaleux ! On en veut surtout à Laurent Bado parce qu’il a accepté l’argent de Blaise Compaoré, une somme qu’il a remise au secrétaire général de son parti après avoir informé neuf membres de son bureau.

Qu’en le faisant, il s’est laissé corrompre. C’est à croire donc que le percepteur d’impôts ou l’agent de douane qui reçoit, sans solliciter, l’argent d’un opérateur économique pour mieux faire son travail est automatiquement corrompu ! Que toutes les communautés religieuses ou coutumières qui reçoivent l’argent ou le soutien matériel de Blaise Compaoré pour mieux fonctionner sont corrompues ! De grâce !

Ce que ces "intellectuels" refusent d’analyser, c’est plutôt les mobiles réels de l’initiative du chef de l’Etat ;

"Ailleurs, il aurait été contraint de démissionner"

Laurent Bado, en révélant cette affaire, a certainement voulu prendre l’opinion nationale et internationale à témoin : supposons que ce financement visait à corrompre les responsables de l’OBU. Dans ce cas, Blaise Compaoré se montre indigne d’être chef d’Etat, car les causes justes supposent les moyens justes.

A l’inverse, s’il est sincère en disant qu’il veut aider l’opposition qui a une idée ou un idéal à défendre, c’est la preuve qu’il ne croit plus à son parti, qu’il n’a plus rien à proposer au peuple après 18 ans de pouvoir. N’oublions pas qu’en 2001, il a, par franchise, reconnu que le pays était à "la croisée des chemins". Personne ne parle de cela.

Quand le journaliste qui se dit indépendant s’interroge dans un article paru dans la presse sur les raisons de la révélation tardive de l’affaire ainsi que la nature de cet argent de Blaise, je lui demande en retour de dire s’il y a un moment plus propice et solennel qu’un discours d’investiture à une élection présidentielle pour avouer des choses graves. Laurent Bado a-t-il commis un crime politique en parlant ?

Et bien, je préfère cet intellectuel égaré en politique aux politiciens véreux qui ne sourcillent pas pour mentir afin d’assouvir leur soif du pouvoir. Au moins des journaux comme l’Observateur Paalga et Le Pays ont eu l’objectivité de saluer le courage, l’honnêteté et la grandeur de cet intellectuel. Quand Emile Paré emprunte la voie inverse, comme il en a l’habitude, pour nier avoir pris de l’argent, cela n’émeut personne. Ailleurs, il allait être contraint de prendre sa retraite politique.

Le ton est donné. Que les candidats à cette élection qui aiment leur peuple aient le courage de dire qui les finance et pourquoi. Cela facilitera le choix des électeurs devant cette multitude de candidatures.

Aïssatou ROUAMBA

Le Pays

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