Actualités :: Me Sankara à Boureima Badini :"Vous êtes un ministre de l’Injustice" (...)

"Affaire des 33 ex-travailleurs de X9 : faut-il une loi spéciale pour Me Sankara ?" tel était le titre de l’écrit émanant du ministère de la Justice que nous avons publié dans notre édition n°6323 du mercredi 02 février 2005. C’est à cela que réagit le président de l’UNIR/MS dans le droit de réponse suivant.

Monsieur le Ministre,

J’ai lu avec intérêt votre désinvolte réaction parue dans la presse le mercredi 02 février 2005 sous le couvert de votre conseiller. Aussi, j’use de mon droit de réponse pour l’opinion et pour le peuple burkinabé qui aspire à une véritable justice, celle que prône Alternance 2005, pour vous dire que tout le monde sait que la justice est corrompue et que vous êtes un véritable ministre de l’Injustice tant les faits sont têtus et criards. Vous l’avez vous-même reconnu dans l’Evènement n°59 du 10 janvier 2005.

Logiquement, si vous étiez juste avec vous-même, vous auriez dû humblement et simplement rendre votre démission. N’est-ce pas ? Revenant à l’affaire des 33 ex-travailleurs de X9, si je ne m’étonne pas de votre politique d’intrusion dans une affaire qui ne regarde que les travailleurs eux-mêmes, souffrez, Monsieur le Ministre, de reconnaître que vous faites une entorse grave à l’administration de la Justice.

A ce titre, s’il n’y a pas deux catégories de Burkinabé à vos yeux, et sous le régime de la IVe République, la formule exécutoire que vous invoquez est également valable au profit de l’avocat maître Sankara, qui a clôturé définitivement son dossier devant un notaire dont l’acte est également revêtu de cette même formule exécutoire sacrée que vous avez l’obligation de faire respecter au nom de la loi et seulement de la loi.

Oui, vous me persécutez

Maintenant, pour ce qui est de l’amalgame dont vous faites cas, votre masque tombe, même si vous vous cachez derrière votre conseiller technique, car en voulant distinguer entre Maître Sankara, avocat, président de l’UNIR/MS, député à l’Assemblée Nationale, député au Parlement panafricain, ancien président du Groupe parlementaire « justice et démocratie », membre dirigeant du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques, et opposant notoire, etc..., vous vous aveuglez tant que vous prenez l’ombre pour la proie ; donc vous créez une injustice et vous persécutez un homme parce que justement il s’appelle Maître Bénéwendé Stanislas Sankara, avocat et homme politique membre d’Alternance 2005 et candidat potentiel à l’élection présidentielle.

Autrement dit, en choisissant de s’attaquer à l’avocat comme vous le prétendez, Monsieur le Ministre, vous qui êtes juge de profession, vous ne pouvez quand même pas ignorer la loi, notamment la loi n° 016/2000/1An du 23 mai 2000 et la convention de Vienne.

Mais en homme politique du régime, vous choisissez de persécuter un opposant politique. En quoi vous persécutez Maître Sankara ?
- Vous persécutez Maître Sankara parce que vous avez instruit votre procureur général, le célèbre Barry Abdoulaye, connu dans toutes les sales affaires de la République pour qu’il prête main-forte à l’infamie et à l’injustice ;
- vous le persécutez parce que malgré la séparation constitutionnelle des pouvoirs, vous instruisez vos juges de services ;
- vous le persécutez parce que l’huissier que vous avez envoyé saisir les biens de l’avocat Maître Sankara sait bien qu’il ne peut le faire, car la loi le lui interdit. Mais vous lui dites de passer outre ;
- vous le persécutez parce que c’est vous qui dites d’exécuter une décision de justice manifestement erronée et sans fondement en droit ;
- vous le persécutez parce que finalement, l’état d’injustice de plus en plus grandissant dans lequel se noie le Burkina Faso est de votre responsabilité.

Démissionnez, et la nation vous sera reconnaissante

Alors comme vous l’avez déjà fait à la Fédération burkinabé de football, rendez service à l’Etat de droit en tirant humblement votre révérence, et la nation vous sera reconnaissante.

Monsieur le Ministre,

Alternance 2005, regroupement politique de plus de 16 partis politiques responsables et soucieux de l’avenir de notre pays, de son progrès, de la paix et surtout de la Justice et de la cohésion sociale, ne peut tolérer l’injustice et l’impunité que vous développez grâce à certains de vos juges, qui ont terni l’image de la Justice du Burkina Faso.

Alternance 2005, qui se bat pour l’approfondissement de la démocratie et pour une alternative empreinte de justice, en dénonçant les tracasseries contre ses leaders, se donnera également les moyens de la victoire de la vérité et de la justice sur l’imposture.

En attendant de revenir très prochainement sur les détails de cette affaire et de bien d’autres qui ne font pas la fierté et l’honneur de notre justice, je vous défie de faire immédiatement exécuter toutes les décisions revêtues en la forme exécutoire et de faire juger les dossiers pendants conformément à la loi.

A bon entendeur, salut !

Ouagadougou, le 02 février 2005.

Maître Bénéwendé Sankara

(1) La titraille est du journal

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