Actualités :: Débats sur la Justice : le SYNAJ prend position

Après la sortie du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM) qui a critiqué certaines pratiques de la chancellerie, et la défense du ministre de la Justice qui s’en est suivie, par un groupe de magistrats, c’est au tour du Syndicat national des agents de la Justice (SYNAJ) de faire entendre sa voix.

Ce syndicat dénonce la campagne médiatique actuellement en cours et portant sur les maux de la Justice et relève un certain nombre d’acquis à mettre à l’actif du Garde des Sceaux, Boureïma Badini.

Le Syndicat national des agents de la justice (SYNAJ) est une structure des personnels de la justice. Il regroupe les greffiers en chef, les greffiers, les secrétaires des greffes et parquets et les autres agents d’appui du ministère de la Justice. Il a été créé courant l’année 1990 pour défendre, à l’instar des autres formations syndicales, les intérêts matériels et moraux de ses membres.
A l’orée de la nouvelle année 2005, le SYNAJ présente ses voeux les meilleurs à ses militants, à toutes les associations soeurs ainsi qu’à l’ensemble des justiciables du Burkina.

Depuis un certain temps, le SYNAJ a pu constater, avec amertume à travers la presse, des écrits incendiaires sur la Justice. Mais une sagesse africaine ne nous enseigne-t-elle pas que lorsque l’os de la cour se retrouve dans la rue, que c’est certainement le chien de la cour qui l’y a traîné ? Dès lors, il nous paraît insensé de scier la branche de l’arbre sur laquelle l’on est assis.

Par conséquent, de toutes ces déclarations fracassantes et bruyantes, le SYNAJ, tout en se démarquant de leurs auteurs, voudrait à travers cette déclaration, rassurer le peuple du Burkina et l’opinion internationale que celles-ci ne relèvent que d’un état d’âme. Et comme tel, il résulte nécessairement de pulsions personnelles égoïstes et subjectives.

Partenariat et complémentarité

La tendance au Burkina Faso est de dire que tel syndicat travaille pour le pouvoir et que tel autre travaille pour l’opposition. Pour notre part, une structure syndicale n’est pas un adversaire de l’administration, il convient de redimensionner la culture syndicale dans nos structures ; tant il est vrai qu’un syndicat responsable et digne de ce nom ne saurait être a priori, ni pour ni contre un pouvoir établi. Le syndicat doit savoir établir avec l’administration des rapports de partenariat et de complémentarité. En ce qui concerne le SYNAJ du reste, la réflexion n’est pas à ce niveau ; notre préoccupation étant et demeurant la satisfaction des intérêts matériels et moraux du personnel non magistrat.

En effet si les magistrats sont au coeur de la justice, il existe d’autres personnels agissant en amont et en aval pour que la justice soit. Relativement au phénomène de corruption au sein de la justice, sans verser dans une caution du phénomène, nous affirmons qu’il n’existe aucune justice au monde où l’on ne parle soit de corruption soit de pots-de-vin ou encore des dessous de table. Le phénomène est à la mesure du degré de développement de chaque pays.

La corruption sans être un phénomène nouveau, est et demeure un fait de société, nous en sommes conscients comme l’a déclaré dans la presse monsieur le ministre et c’est pourquoi d’ailleurs les autorités travaillent déjà à minimiser sinon à éradiquer le fléau, de manière à amener les justiciables à avoir confiance en ceux qui sont chargés de dire le droit. Dans cette dynamique, nous exhortons les autorités à prendre toutes les mesures idoines pour extirper des rangs des personnels de la justice, tous ceux qui s’en seraient rendus coupables.

"Boureïma Badini joue sa partition"

Tirant les leçons du passé, nous nous élevons pour dire que la justice ne saurait servir de terrain de prédilection pour se régler des comptes subjectifs, ne reposant sur aucun fondement sérieux, sinon qu’ils visent à saper les nobles actions entreprises par les premiers responsables du ministère de la justice.

A propos des attaques dont est l’objet le ministre Boureima Badini, le SYNAJ tient à clarifier sa position. Même si on n’aime pas le lièvre, reconnaissons lui au moins ses qualités de coureur. Sans vouloir lui jeter des fleurs, nous estimons humblement que le ministre Boureima Badini a joué et joue encore sa partition. Aucun ministre de la Justice depuis 1989, n’a comptabilisé autant d’acquis et cela crève les yeux.

La modernisation du service public de la justice, l’adoption de la tarification des actes d’huissiers, l’adoption des textes d’organisation des emplois spécifiques du personnel non magistrat, le rehaussement des indemnités servies aux magistrats, l’allocation de l’indemnité de judicature, les multiples séminaires et sessions de recyclages au profit des acteurs judiciaires pour ne citer que ceux-là, sont autant d’actes positifs réussis par l’actuel ministre et qui méritent reconnaissance et encouragements. De ce que nous avons l’habitude de voir, les autorités actuelles du département sont celles qui nous ont le mieux écoutés.

Aujourd’hui le personnel judiciaire dispose d’un texte qui régit son statut et très prochainement, toujours avec l’appui de ses responsables, bénéficierait d’une grille indemnitaire.
Nous pensons sincèrement que l’heure n’est pas à la polémique inutile mais plutôt au travail. Le SYNAJ invite par conséquent chacun des acteurs de la Justice à ranger dans un coin de sa véranda ses pulsions personnelles afin que l’on serve ensemble, loyalement et dignement notre peuple.

Ouagadougou, le 27 janvier 2005
Le Secrétaire général Ibrahima ZERBO

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