Actualités :: Présidentielles et municipales : l’opposition en manque de stratégie (...)

L’opposition burkinabè est-elle en perte de vitesse ? A quelques mois de l’élection présidentielle, elle n’est pas très visible sur le terrain politique. Elle semble être plutôt préoccupée par le règlement de problèmes internes.

Il faut à tout prix mettre les pendules à l’heure, au risque d’essuyer des échecs cuisants. Or, les démissions, le nomadisme politique et les querelles de leadership ne sont pas de bon augure.

Certes, pour l’une des rares fois dans l’histoire du Burkina, des partis d’opposition ont réussi à former des regroupements politiques, même si leur crédibilité laisse toujours à désirer. Le problème est d’autant plus grave car, face à certains enjeux majeurs, ces partis semblent n’être d’accord que sur leurs désaccords. Il suffit de voir la cacophonie à propos des candidatures pour l’élection présidentielle pour s’en convaincre.

Certains ont déjà fait défection pour voler de leurs propres ailes ; d’autres continuent de se quereller. Tout cela laisse croire que l’opposition est pour le moment préoccupée par une guerre de positionnement. Et cela la dessert à tout point de vue. Car, face à ces défaillances, le parti au pouvoir prend inévitablement des galons. Il est en train d’occuper le terrain dans le but de récolter le maximum de dividendes lors des prochaines élections.
Sans doute que les partis d’opposition objecteront en estimant qu’ils se battent mordicus pour l’alternance. Soit.

Mais le problème, c’est que la machine du parti majoritaire risque de les écraser s’ils n’y prennent garde. Déjà, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) est en train d’utiliser les moyens de l’Etat pour satisfaire les besoins du parti. Cela relève du politiquement incorrect car, à l’évidence, l’Etat n’est pas la propriété d’un parti quelconque. Il est l’affaire de tous.

De ce fait, les amalgames entre l’Etat et le CDP peuvent être suicidaires pour le processus démocratique. Et face à cette situation, c’est le silence dans les rangs de l’opposition. Peut-être attend-elle encore que la presse en parle la première. Les élections sont des moments décisifs dans la vie de toute nation. Elles doivent être par conséquent crédibles, pour donner des chances de succès au développement de la nation.

Vu sous cet angle, l’accès des partis politiques aux médias publics doit être, autant que possible, équitable. Afin de donner aux différents candidats la possibilité de jouer pleinement leur rôle dans le jeu politique. Le déséquilibre sur la part d’espace réservée aux partis rime avec injustice et enlève ainsi à la dynamique électorale son charme. Un tel tableau est de nature à engendrer des dérives susceptibles de conduire le pays dans une zone de turbulences. Le Conseil supérieur de la Communication devrait donc ouvrir l’oeil, et le bon.

Certes, la campagne électorale n’est pas encore officielle ouverte, mais à l’allure où vont les choses, la situation risque d’être plus tard incontrôlable, du moins difficile. Car les inaugurations d’écoles, de maternités et de bien d’autres infrastructures pourraient être présentées en cette période pré-électorale, comme un don du parti aux yeux des populations, même si l’autorité agit au nom de l’Etat.

Dans certaines contrées, on se plaît déjà à affirmer que telle infrastructure par exemple a été financée par tel ministre.
C’est pourquoi l’opposition, en tant qu’actrice majeure du processus démocratique, doit user de stratégies pour éviter que les dérapages ne s’accentuent.

Le parti au pouvoir devrait, lui aussi, revoir sa copie car l’intérêt général découle nécessairement de la capacité de chaque acteur à apporter sa pierre à l’édification de la nation. Dans cette optique, la société civile a également un rôle capital à jouer. De sa vivacité et de la bonne foi des politiques, dépendra la réussite des prochaines élections.

Tous ces acteurs avaient donné une bonne leçon de démocratie lors du scrutin législatif de 2002, en adoptant un code de bonne conduite. Ils se sont efforcés, de concert avec les médias, à le respecter. En tirant leçon de cette expérience, on pourrait mettre en selle un schéma meilleur. Aussi faut-il qu’il soit en vigueur, avant, pendant et après les élections. Cela aura le mérite de rappeler à l’ordre tous ceux qui se livrent à des pratiques préjudiciables au processus démocratique.

Comme dit l’ancien président des Etats-Unis d’Amérique, John Kennedy, "la démocratie n’est jamais une oeuvre achevée" ; elle se construit au quotidien. Et les Burkinabè doivent faire leur cette assertion, au lieu de se livrer à des crocs-en-jambe politiques, devenus la règle d’or lorsqu’approchent les élections.

Au-delà des querelles politiques et des désirs souvent effrénés de leadership, il convient de faire prévaloir l’intérêt général. Cela repose sur trois pôles essentiels : la majorité, l’opposition et la société civile. Chacun doit donc jouer pleinement sa partition.

Le Pays

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