Actualités :: Ministère de l’économie et des finances : L’administration et les syndicats (...)

Quelques jours de répit et c’est reparti ! La tension ne baisse pas au ministère de l’économie et des finances. Après le sit-in de 72 h (22, 23 et 24 juillet) qui a été dispersé par la compagnie républicaine de sécurité au dernier jour, les agents du ministère étaient une fois de plus en sit-in ce 31 juillet 2014 malgré l’interdiction émise par leur structure de tutelle.

A distance et face aux agents de sécurité qui ont bloqué l’entrée du ministère, quatre syndicats protestaient contre ce qu’ils appellent la répression du 24 juillet et dénonçaient les atteintes aux libertés syndicales, parce qu’il leur est désormais interdit toute manifestation au sein du ministère.

Les manifestations se multiplient, les mesures administratives aussi. Et aucun des deux camps ne veut lâcher du lest. Une fois de plus, les coups de sifflet ont retenti au ministère de l’économie et des finances (cette fois en dehors, de l’autre côté du goudron). Et une fois de plus, la CRS était là. Dans le camp des manifestations, des poings levés, chants hostiles (libérez, libérez !!!). Dans le camp des agents de sécurité, boucliers bien tenus, on discute.

Moins de 10 jours après les derniers évènements, ils sont encore là avec des objectifs antagoniques. Pour dénoncer « l’arrêt brutal par les forces de l’ordre du sit-in organisé par le SYNAFI les 22, 23, et 24 juillet 2014 » et « l’atteinte répétée aux libertés syndicale au sein dudit département » ou pour faire respecter une décision. Celle d’empêcher « toute manifestation au sein et aux alentours du ministère de l’Economie et des finances ».

Rappel

Le 24 juillet dernier, au dernier jour de leur sit-in, les agents grévistes du ministère de l’économie et des finances avaient reçu la visite de la CRS. S’en étaient suivies des arrestations dont le secrétaire général du SYNAFI et l’utilisation de gaz lacrymogène. Cette intervention faisait suite à une note adressée par le secrétaire général du ministère au responsable du syndicat lui notifiant d’éviter les nuisances sonores au cours de leur meeting ; nuisances qui ne permettaient pas aux agents non-grévistes de travailler sereinement. Les ministères voisins se seraient même plaints de ces nuisances. « Nous nous inscrivons en porte- à- faux avec cet argument parce que le mégaphone que nous utilisons lors de nos sit-in n’empêche nullement quelqu’un de travailler. C’est juste une invention pour nous réprimer » rétorque de son côté le secrétaire général du SYNAFI, Mohamed Savadogo.

Réaction et contre-réaction

Pour prévenir d’éventuels troubles, à la date du 29 juillet, le secrétaire générale du ministère adresse une note au secrétaire générale du SYNAFI pour lui signifier que « pour compter de ce jour, et ce jusqu’à nouvel ordre, il est interdit toute manifestation au sein et aux alentours du ministère de l’économie et des finances. Les manifestations s’entendent des sit-in, assemblées générales ou toute autre activité apparentée ». « C’est une atteinte grave aux libertés syndicales. Un secrétaire général ne peut pas prendre une note pour interdire un sit-in. En tant que membre de la coordination, nous disons que nous ne sommes pas dans un régime d’exception mais dans un Etat de droit » scande de son côté Séni koanda, Secrétaire général du syndicat autonome des agents du trésor du Burkina (SATB), et vice-président de la coordination des syndicats du ministère.

Il faut dire qu’à l’exception du syndicat des agents des douanes, tous les syndicats du ministère étaient au sit-in du 31 juillet pour « dire aux autorités du ministère qu’ils en ont marre des répressions ». Il s’agit du syndicat national des agents du trésor, le syndicat national des agents des impôts et du domaine, le syndicat national des travailleurs de la planification et de la coopération et bien entendu, le Syndicat national des agents des finances(SYNAFI).

Mais de l’avis du secrétaire général du ministère de l’économie et des finances, Tibila Kaboré, cette manifestation n’est pas légale. Selon lui, le ministère de l’administration territoriale et de la sécurité a fait savoir au syndicat que « les meetings ne sont autorisés qu’après négociation avec les premiers responsables », alors qu’il n’y a pas eu de négociation en la matière. « Nous avons donc mis en place un dispositif pour éviter que le sit-in se passe dans la cour », a ajouté M. Kaboré.

Quid de l’application du protocole d’accord

Le nœud gordien des différents mouvements au sein du ministère demeure l’application du protocole d’accord signé entre le syndicat et le gouvernement en 2011. « Il faut que le protocole soit respecté, le gouvernement doit tenir ses engagements. En 2011 nous avons été frappés et blessés. C’est à l’issu de cela que nous avons obtenu ce protocole c’est donc un devoir moral vis-à-vis de nos camarades de travailler afin que ce protocole soit respecté. On va y aller, même s’il faut 20 ans, nous ne baisserons pas les bras » rappelle et prévient le premier responsable du syndicat.

De son côté le secrétaire général du ministère pointe la mauvaise foi du syndicat et estime que le protocole en l’état ne peut être appliqué. « Concernant les points du protocole qui ont été querellés, nous leur avons proposé de faire une mission dans d’autres pays pour constater les bonnes pratiques qui peuvent être répliquées ici. C’était une mission administration et syndicat. Nous sommes dans un espace harmonisé et on ne peut prendre des décisions sans tenir compte de cela. Quand ils ont annoncé le premier sit-in, je les ai reçus, pour dire d’attendre que les missionnaires reviennent pour que l’on discute. Et si à l’issue de cela, il n’y a pas de consensus, ils pourront prendre les décisions qui s’imposent. Ils ont quand même maintenu le mouvement. Quand les missionnaires sont revenus, ils ne nous ont pas rendu compte mais ont lancé un autre mot d’ordre sur le même problème. On ne sait plus quoi dire. On a l’impression qu’ils ont leur agenda ».

Une fois de plus les portes de la négociation ne sont pas fermées nous a dit Tibila Kaboré. Il reconnait cependant que le protocole a été signé dans un contexte particulier, en 2011. « C’était le printemps de tous les mouvements, il n’y a pas que le ministère des finances qui revendiquait ». Il a par la suite été proposé au syndicat certains aménagements pour la mise en œuvre du protocole, ce qui n’a pas été accepté.

Tiga Cheick Sawadogo

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