Actualités :: Sécurité alimentaire : Cultures de contre-saison, maillon essentiel…

La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à des provisions suffisantes, saines et nutritives, leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires. Disponibilité, accessibilité, stabilité et utilisation rationnelle sont les caractéristiques de la sécurité alimentaire. Apports complémentaires importants, les cultures de contre-saison participent de façon efficace et efficiente à la lutte contre l’insécurité alimentaire. Quelle est la part contributive de l’Etat et des producteurs pour booster ces cultures ? Comment le travail se fait-il concrètement sur le terrain dans la région du Centre ? Constat…

Samedi 6 avril 2013, 8h 17mn et 9 h 57mn, respectivement au marché de Baskuy et de Zabre-Daaga de la capitale, Ouagadougou.

« Madame, venez, chère cliente, approchez-vous, il y a du tout, tomates, salades, oignons, piments, carottes, choux, gombos, etc… de très bonne qualité ». Ainsi s’exprimait une vendeuse à sa cliente au sujet des différents prix. La cliente réplique : « Très bonne qualité, mais inaccessible. Pouvez-vous réduire un peu vos prix ? ». La vendeuse : « Ce n’est pas de notre faute. C’est celui des producteurs. Nous sommes en saison sèche » disent-ils (producteurs).

« Maman, Maman, du maïs, j’en veux » a renchéri une fillette d’environ 6 ans. Sa mère qui répond : « Du maïs en Avril ? ». La vendeuse à son tour : « Oui, du maïs made in Ouagadougou grâce aux cultures de contre-saison ». La disponibilité et l’inaccessibilité des produits. L’ambiance règne ainsi dans tous les marchés de Ouagadougou entre vendeuses et clientes, en ces périodes de saison sèche.

La région du Centre, de par sa situation géographique, regorge d’énormes potentialités hydrauliques. Malheureusement elles tarissent en saison sèche. Malgré tout, les cultures de contre-saison (Cultures menées au cours de la saison sèche) sont pratiquées dans la localité, autour de certains barrages, bas-fonds, ou à partir de puits. Cette activité intéresse, se développe et se modernise compte tenu de la forte demande des produits par les nombreux consommateurs. Des clients qui exigent de plus en plus, des produits de qualité qui soient accessibles.

Au niveau du barrage de Boulmiougou, se trouvent des sites d’exploitations, repartis en six zones. Les producteurs travaillent en groupements. Le président du groupement Nabons-wendé, zone 4, Prosper Ilboudo exploite ses parcelles depuis près de 40 ans. Il produit entre autres, du maïs, de la salade, d’oignons, du riz, des fraises, choux, carottes et tomates. Malgré les difficultés, il arrive à mettre à l’abri du besoin, sa famille. Ce groupement a en son sein, 97 producteurs dont 31 femmes. Selon lui, le groupement ne fonctionne pas bien car il est confronté à des difficultés majeures. « L’Etat nous soutient partiellement. Nous voulons qu’il nous accompagne davantage au profit de tous. Cela va contribuer énormément à améliorer la qualité et l’accessibilité aux produits. Nous avons aussi, l’appui du Fonds des Nations unies pour l’alimentation (FAO). La FAO nous vient efficacement en aide et nous en remercions les responsables » a relevé le président du groupement. Les problèmes d’accès à l’eau, les financements, le manque de matériels tel que les motopompes, les pulvérisateurs, le transport pour la commercialisation, et celui des intrants, constituent entre autres, ces difficultés majeures. A Pabré, à Kamboincé, à Komsilga, et à Ouagadougou, les producteurs vivent les mêmes réalités.

Lutter contre la sécurité alimentaire

Le Secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire est un organe de coordination du dispositif national de sécurité alimentaire du Burkina Faso. Sa mission est de capitaliser tous les efforts qui sont fournis en la matière pour faire face à l’insécurité alimentaire. Pour le Secrétaire exécutif, Tinga Ramdé, les cultures de contre-saison aident à bon escient les populations et contribuent à leurs sécurités alimentaires. Ce sont des apports complémentaires importants pour que ceux qui sont atteints de déficits pendant la période pluvieuse puissent se rattraper avec la production de ces cultures. Il faut manger en quantité, mais surtout en qualité. Et ces cultures sont des apports utiles en matière qualitative (Vitamine A). Elles sont surtout commercialisées autour des villes et génèrent des revenus qui permettent ainsi aux producteurs de se prendre en charge.

L’apport de l’Etat pour la promotion des cultures de contre-saison

Depuis 2008, l’Etat accompagne les producteurs en matière d’intrants, de semences, et d’engrais. Pour Tinga Ramdé, ce soutien se fait aussi bien pour les cultures de saison pluvieuse que celles de contre-saison. Chaque année, selon lui, la direction générale de la production végétale offre aux producteurs, des semences améliorées, de l’engrais. D’autre part, il y a également le côté hydraulique. « Vous savez que pour pratiquer ces cultures, il faut maîtriser l’eau. De nombreux efforts sont faits à ce niveau. Nos partenaires tels que le FAO, accompagnent aussi les producteurs. Ils offrent du matériel et ont des projets de mise à disposition de semences et d’engrais aux producteurs.

Pour le directeur général des productions végétales, Bouma Thio, en termes d’appui pendant la saison sèche, le ministère soutient les producteurs dans l’amélioration de la production agricole à travers toute cette politique de sécurité alimentaire. Cet accompagnement comprend aussi bien les intrants, que la mise à disposition des producteurs, de semences de bonne qualité depuis 2005. En outre, il y a une subvention pour engrais afin d’améliorer la productivité. Des actions de renforcement des capacités notamment la formation des agents d’appui, des producteurs, sont aussi engagées. Selon lui, le ministère développe tout un programme de renforcements des capacités, d’amélioration des équipements des producteurs, de promotion du système d’irrigation, et un appui en numéraires.

L’œil du ministère

En termes de contrôle de la qualité des productions, il y a toujours un suivi du ministère. Une réglementation à ce niveau, permet à ce que les produits qui sont utilisées par les consommateurs respectent la norme. Enfin, l’accompagnement des producteurs en termes de formations contribue à leur faire apprendre les meilleures méthodes de lutte contre les ravageurs notamment par l’utilisation des « produits Bio ».

Jules TIENDREBEOGO

L’Express du Faso

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