Actualités :: ROPPA : Convaincre pour une forte taxation à l’importation des produits de (...)

Le Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles de l’Afrique de l’ouest (ROPPA) a engagé une campagne de dialogue sur les politiques agricoles et commerciales au sein des Etats membres de la CEDEAO et de L’UEMOA. Pour plus de visibilité de cette campagne qui intervient à un moment où ces deux espaces communautaires se retrouvent à Abidjan (11 et 12 décembre) en vue notamment d’adopter des tarifications sur les produits première nécessité en excluant le ROPPA jusque là associé, le vice-président du Réseau Ibrahima Coulibaly assisté de Amidou Tiémogo et de Seydou Ouédraogo, ont animé un point de presse. C’était le 10 décembre 2012 à Ouagadougou.

Crée en juin 2000 par des organisations paysannes de 10 pays de l’Afrique de l’Ouest pour constituer une capacité collective de dialogue et de négociation avec les décideurs politiques au niveau des institutions régionales et des Etats en vue de mettre en place des politiques agricoles, commerciales et de développement rural qui favorisent l’agriculture paysanne, le ROPPA entend faire taxer à 50% les produits de première nécessité à l’importation au sein de notre région ouest-africaine. Ce qui ne semble pas encore rencontrer l’adhésion de L’UEMOA et de la CEDEAO.

Les produits de consommation courante dans nos espaces communautaires sont très faiblement taxés, a indiqué M. Coulibaly. Et de prendre l’exemple du lait en poudre et du riz qui sont taxés respectivement à 5% et 10%. Il en est de même de l’importation des poussins de race qui est taxée à 5%. Cette situation rend nos Etats structurellement et fortement importateurs, donc à économie faible, non compétitive et à autosuffisance alimentaire compromise, a –t-il poursuivi. Il faut que nos Etats sortent de ce bourbier, et c’est possible ; a-t-il lancé, avant de citer l’exemple du Kenya qui, en plus de taxer fortement l’importation du lait a soutenu les éleveurs de vaches laitières en 8 ans, est devenu autosuffisant et mieux, exportateur de lait. A l’opposé, a-t-il ajouté, le Burkina dépense chaque année 10 milliards et le Mali 20 milliards pour l’importation du lait en poudre.

Pour inverser la tendance, il revient aux organisations de la société civile en l’occurrence le ROPPA, aux ONG, de convaincre nos Etats à consentir une forte taxation commune aux espaces communautaires de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO et UEMOA). « Il faut qu’on se réveille, qu’on se donne la main, sinon on ne va jamais s’en sortir en Afrique », a martelé M. Coulibaly. Mais déjà, il dit se réjouir d’une écoute particulièrement favorable auprès des gouvernements sénégalais et burkinabè. Encore faut-il une forte mobilisation des organisations de la société civile dans les différents pays, étant donné qu’il ne s’agit pas seulement de défendre les intérêts des agriculteurs, mais de toute la société.

Pour Hamidou Tiémogo, le chargé des relations extérieures et communication de l’Association pour la promotion de l’élevage au sahel et en savane (APESS), les politiques agricoles des Etats membres de nos espaces communautaires doivent être communes et protectrices des agriculteurs qui doivent en plus être soutenus. Et ce soutien, il revient aux Etats de l’apporter, et non au ROPPA qui vise essentiellement à influencer sur les politiques agricoles des pays membres, sans intervention directe au sein des producteurs, a précisé M Tiémogo.

Quant à Seydou Ouédraogo de la Confédération paysanne du Faso (CPF), il est temps que nos Etats arrêtent d’aller individuellement aux négociations internationales comme celles conduites par l’OMC en matière commerciale, car ils ne peuvent peser sur les décisions qui leur seraient défavorables. Il paraît impératif que la CEDEAO ou l’UEMOA conviennent d’une taxation commune assez forte des produits de grande consommation et qu’elles portent la voix commune aux Etats membres à ces instances internationales.

Fulbert PARE (Stagiaire)

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