Actualités :: Chef de file de l’opposition : On attend le décret d’application

Depuis qu’il a été désigné chef de file de l’opposition, Me Gilbert Noël Ouédraogo s’est peu prononcé sur ses nouvelles responsabilités et la polémique autour de sa légitimité. Aujourd’hui, c’est chose faite. Me Ouédraogo a décidé de parler et de réaffirmer la légalité et la légitimité qui fondent ses fonctions.

Le bruit qui a été répandu autour du chef de file de l’opposition est qu’il n’est pas représentatif de toute l’opposition. Combien de partis ont-ils véritablement accepté la désignation de Me Gilbert Ouédraogo et sont prêts à l’accompagner dans son action ? Pour l’intéressé, l’essentiel n’est pas dans la comptabilité des partis de l’opposition mais dans le respect de la loi. Me Gilbert Ouédraogo estime que "le peuple a voulu que le chef de file de l’opposition soit l’ADF-RDA. Et ce sont les instances de l’ADF/RDA qui ont désigné leur président qui, ipso facto, devient patron de l’opposition. "Dans l’ensemble, je suis serein et je sais ce que chaque responsable de l’opposition m’a dit en face", rassure le président de l’ADF/RDA et chef de file de l’opposition.

Pour lui, beaucoup attendent seulement que le décret d’application soit pris. A ce propos, une rencontre avec le Premier ministre avait permis de jeter les bases de la signature du décret. Le chef du gouvernement avait souhaité que Me Ouédraogo entreprenne une large consultation de l’opposition, ce que ce dernier dit avoir fait en échangeant par courrier avec les différents groupes parlementaires . Chacun a donné sa position sur la question.

Le groupe PDP/PS a fait remarquer que la loi a été votée le 25 avril 2000 et que l’élaboration du décret portant statut du chef de file de l’opposition est de la responsabilité du grouvernement. De ce fait, le groupe PDP/PS estime que la balle est dans le camp du gouvernement. Le groupe Justice et démocratie qui n’a pu se réunir pour exprimer son opinion a, par la voix de son président, estimé qu’il est difficile pour les partis membres de la COB (Coordination de l’oppositon burkinabè à l’époque), de remettre en cause un projet de décret qu’eux-mêmes ont rédigé.

Large consultation de l’opposition parlementaire et extraparlementaire

Quant à l’OBU, elle approuve le projet de décret mais précise que le chef de file doit être une institution dotée des avantages et d’un secrétariat administratif dignes de son rang. La COPEP (Coordination des partis extraparlementaires) présidée par Idrissou Kouanda du PNP propose aussi que le chef de file de l’opposition ait les moyens pour accomplir sa mission.

Ces différentes positions ont été transmises au chef du gouvernement et depuis le 21 juillet, le projet de décret de six articles initié par la COB et maintenu in extenso a été déposé également. Un minimum d’infrastructures s’avère nécessaire au chef de file de l’opposition. On pense en premier lieu à des locaux qui serviront à tous les partis d’opposition comme cadre de rencontre et de travail. Mais il faut aussi un budget de fonctionnement quand on sait que jusqu’à présent , c’est Me Gilbert Ouédraogo qui assure à ses frais les charges d’une fonction pourtant d’ordre public.

Me Gilbert Ouédraogo dit attendre impatiemment le décret d’application qui sera le point de départ de l’engagement d’un certain nombre d’actions. Il promet de travailler en toute impartialité pour le bien de l’opposition. Me Ouédraogo, en homme de droit, se réfère d’abord aux textes, pour justifier sa désignation. Il s’agit de la loi n°007/2000/AN portant statut de l’opposition : "Le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti de l’opposition ayant le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée nationale. En cas d’égalité des sièges, le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti ayant totalisé le plus grand nombre de suffrages exprimés aux dernières élections législatives". Le caractère hétéroclite de l’opposition est aussi réglé par la même loi : "(...) Est considéré comme parti politique de l’opposition tout parti non membre de la majorité parlementaire".

Au regard de la loi donc, il n’y a qu’une opposition. Et pour Me Gilbert Ouédraogo, tout républicain doit accepter ce fait. A défaut, il peut user des voies républicaines pour modifier la loi. En attendant, l’opposition, aux yeux du chef de file, ne souffre d’aucune ambiguïté : ou on est opposant, ou on ne l’est pas, compte tenu de la ligne de démarcation tracée par la loi.

Par Mahorou KANAZOE
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