Richissime homme d’affaires et bon vivant avant tout, Bakary est un fidèle parmi les fidèles des débits de boisson de la ville de Bobo-Dioulasso. A sa présence la bière coule à flot, la facture n’étant jamais salée pour cet argentier. Germain est quant à lui un agent dévoué de la gendarmerie nationale. Garant de la sécurité des populations, il a œuvré tout au long des festivités de fin d’année. Deux hommes, deux mondes à priori distincts mais unis par les vicissitudes de la vie. En effet, Bakary comme d’habitude s’est rendu dans sa seconde « demeure ». Là où la bière rime avec l’autre moitié du ciel. Une fois de plus Bakary a marqué sa présence. Une table bien fournie sur laquelle l’on retrouve pratiquement toutes les marques de boisson alcoolisée de la place.
Sa compagnie était des meilleurs avec ces bobolaises qui font tant rêver et ses compagnons de table qui maintiennent une ambiance joviale avec des blagues interminables. Las de plaisir et de bouteilles, Bakary décida de prendre congé de ses amis. Au même moment Germain venait de boucler une journée bien remplie. Heureux d’avoir eu à veiller sur la quiétude des citadins de Sya pendant ses dangereuses périodes de fin d’années. En bon père de famille, il enfourcha sa moto pour rejoindre son petit monde à lui.
Il venait ainsi, malheureusement de prendre rendez vous avec la faucheuse. Juste à la sortie de son service, une voiture avec Bakary au volant l’écrasa et il rendît l’âme. La boîte de pandore venait donc de s’ouvrir avec d’une part un monde meurtri par la disparition du mari, du père, du fils et de l’agent. Et d’autre part un « meurtrier » malgré lui, meurtri moralement et touché à jamais par cet accident qui le hantera et partant son monde à lui. On ne cessera jamais de le dire, la route tue, et plus encore avec des bouteilles de plus.
Ousséni BANCE / Stagiaire
L’Express du Faso
