La Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) a animé le 27 décembre 2011, une conférence de presse au cours de laquelle, elle a fait part de ses inquiétudes sur la consommation au Burkina. A ce titre, la mauvaise qualité des services des opérateurs de téléphonie mobile, la pénurie du gaz butane, la question relative aux textes sur les cahiers des charges des huiliers et le déficit céréalier ont fait l’objet des échanges. Le président de la ligue des consommateurs, Pierre Nacoulma, qui a présidé les débats s’est insurgé contre le manque de volonté politique claire pour non seulement rendre disponibles les produits mais aussi veiller à ce qu’ils soient sains.
Le président de la Ligue des consommateurs, Pierre Nacoulma, s’est entouré de ses plus proches collaborateurs lors des échanges que la Ligue a eus avec les hommes de médias le 27 décembre 2011. La ligue a voulu ce cadre pour faire le point de la question de la consommation et ce pour certains produits. Le point le plus saillant des échanges a été, sans conteste, celui de la disponibilité du gaz butane. Selon le président de la LCB, le gaz butane depuis quelques mois se fait rare et les ménages éprouvent des difficultés pour s’en procurer auprès des distributeurs agréés. Pourtant, fait remarquer le premier responsable de la LCB, il ressort des entretiens avec les responsables de la SONABHY et de la SODIGAZ, que la première "dispose présentement de gaz dans ses entrepôts".
La ligue dit ne pas comprendre que les ménages ne puissent donc pas disposer de ce combustible. A en croire Pierre Nacoulma, les responsables de la SONABHY expliquent que certes le gaz est disponible mais la pénurie "serait liée à l’application d’une décision de la SONABHY de ne plus charger les bouteilles Shell Sénégal et SODIGAZ Mali, pour le compte de SODIGAZ-Burkina, car ces marques de bouteilles ne figurent pas sur l’agrément de SODIGAZ". Tout de même et quoique cela soit, la ligue s’insurge contre la pénurie et appelle le ministère en charge du secteur du commerce à mettre tout en oeuvre pour mieux organiser le secteur. Un autre point d’attraction des échanges a été le constat fait par la LCB sur les prix des produits céréaliers.
Une enquête réalisée à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso par la LCB fait ressortir qu’en comparant les années 2010 et 2011 "Le prix moyen du sac de maïs de 100 kg est actuellement à 20 000 F CFA contre 12 000 en 2010 à la même période, soit une augmentation de 66%". Quant au mil qui se vendait à 13 500 F CFA en 2010, présentement, il s’achète à 21 750 F CFA. Au regard de l’ampleur de la situation, Pierre Nacoulma et la ligue ont appelé à ce que le cadre de concertation issu des négociations de mars-avril 2011 se réunisse afin de faire en sorte que les produits de grande consommation soient accessibles.
Quant à la mauvaise qualité des services de téléphonie mobile, la LCB salue la mesure de sanctions pécuniaires de 1 à 2% du chiffre d’affaires de l’opérateur mais elle souhaite que l’ARCEP aille plus loin dans la sanction en retirant la licence de l’opératieur qui offrirait des services de moindre qualité aux consommateurs. Sur la question de l’huile alimentaire, de nombreuses actions ont été menées et des textes proposés pour mieux encadrer le secteur ; mais force est de constater que "plus d’un an après, ces textes n’ont pas encore été signés, pendant que des huiles continuent de mettre en danger la santé des consommateurs" a souligné Pierre Nacoulma. Contrairement donc au moratoire proposé aux huiliers, la LCB a appelé de tout son voeu, la signature urgente de textes avec la mention "application immédiate".
Aimé NABALOUM
Le Pays
Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36708