Le professeur Georges Anicet Ouédraogo, nommé président de l’Université polytechnique de Bobo le 30 novembre 2011 en conseil des ministres, n’a pas encore pris service. Après le rendez-vous manqué de vendredi dernier (16 décembre), la passation de service avec le président sortant, Pr Hamidou Boly, est programmée à nouveau pour le vendredi 23 décembre. Cette fois serait la bonne, à en croire le président sortant que nous avons rencontré le 21 décembre par rapport à cette passation qui fait tant jaser. Après 4 ans de service, Pr Boly se dit disposé à céder son fauteuil. Toutefois, il dénonce la façon dont il a été remplacé, qu’il qualifie d’ailleurs "d’enlèvement arbitraire et fortuit".
Le président sortant de l’Université polytechnique de Bobo (UPB), Pr Hamidou Boly, a lui-même fixé la date de passation de service au jeudi 22 décembre 2011. Mais, c’est finalement le vendredi 23 décembre que la passation de service devrait avoir lieu. Le 21 décembre, lorsque nous sommes arrivés à l’UPB, c’est un président affairé, occupé à préparer la cérémonie de passation que nous avons trouvé. Lorsqu’il nous a reçus, il a fait savoir qu’il était disposé à passer la main après 4 ans de service dans le milieu très agité des étudiants. Concernant la nomination de son successeur, il dit avoir été pris au dépourvu pour l’avoir apprise dans les journaux, notamment le quotidien "Le Pays".
Pourtant, il dit avoir suivi la lecture du compte rendu du conseil des ministres du 30 novembre 2011 à la radio et à la télévision nationales sans jamais entendre une nomination à la tête de l’UPB. Il n’était pas encore au bout de ses surprises puisque le ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Albert Ouédraogo, lui adressera, le 15 décembre 2011, la lettre n°3985 du 13 décembre lui demandant de procéder à la passation de service avec son remplaçant le vendredi 16 décembre 2011 à 16h. Par lettre n°00582, Pr Boly faisait savoir que la passation de service aura lieu le 22 décembre, le temps pour lui de préparer son bilan de 4 ans pour le présenter à son successeur et aussi permettre à ce dernier de prendre contact avec les membres du conseil d’administration ainsi que les documents administratifs et financiers.
Certes, il a fait contre mauvaise fortune, bon cœur, mais il dit ne rien comprendre à ce qui lui arrive étant donné qu’il ne pense pas avoir commis une faute nécessitant ce qu’il qualifie "d’enlèvement arbitraire et fortuit". Il fait même cas, lettre à l’appui (courrier n°2176 du 1er août 2011), des félicitations à lui adressées par le ministre des Enseignements secondaire et supérieur pour sa nomination au poste de vice-président de la Conférence des recteurs d’universités d’Afrique francophone et de l’Océan Indien (CRUFAOCI) en charge de la zone Afrique de l’Ouest pour une période de 3 ans.
Ce qui pourrait expliquer le refus qui lui est prêté, dans un premier temps, de ne pas quitter son poste en guise de protestation.
Avant de se raviser, susurre-t-on, après que le ministre Albert Ouédraogo a menacé de démissionner si la décision du conseil des ministres n’est pas respectée. A moins d’un imprévu de dernière minute, la cérémonie de passation aura donc lieu ce vendredi 23 décembre, ce qui mettra fin du même coup au bicéphalisme de fait qui prévalait à l’UPB depuis le 30 novembre. Nous avons voulu avoir également la version du président entrant, Pr Georges Anicet Ouédraogo. Malheureusement, nous n’avons pas pu le joindre.
Josias Zounzaola DABIRE
Le Pays
