Actualités :: Blaise Compaoré et Gilbert Djindiéré : Cure de jouvance à Bobo

L’expédition pacificatrice contre les mutins de la 2e région militaire à Bobo-Dioulasso, intervenue le 3 juin courant, est achevée. Mais les opérations de ratissage se poursuivent. C’est ainsi que, de 57 arrêtés dès la fin de l’intervention, on en est aujourd’hui à presque une centaine de mutins fuyards qui ont été alpagués.
On ne cessera jamais de le dire, si les cadences repétées des armes avaient bénéficié au départ d’une certaine sympathie des populations parce qu’elles sont venues rappeler à des gouvernants devenus des crésus tropicaux et dont l’arrogance le disputait à l’insouciance qu’ils ne sont pas sortis de la cuisse de Jupiter, la suite a produit l’effet inverse.

Car, les pillages, vols, viols et ratonnades ont fini par cristalliser sur ces mutins incompréhension, colère, indignation et rejet ; d’où un soulagement après le recadrage bobolais, qui s’apparente à une œuvre de salubrité publique.

Dans cette affaire de mutinerite, de nombreuses personnalités ont obtenu une sorte de cure de jouvence au premier rang desquelles Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier du chef de l’Etat et patron du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). "Golf" a codirigé les opérations avec le chef d’état-major général des armées, le général Nabéré Honoré Traoré.

Tout le monde l’aura remarqué, la silhouette spartiate et familière du général Diendéré était présente sur le tube cathodique et, constat quasi inédit, il a donné quelques interviews. Pour quelqu’un dont les paroles sont rarissimes, car exceptés lors des vœux de nouvel an ou à l’occasion de grands sommets, où il coiffe la commission sécurité et où l’homme s’exprime, il est habituellement muet comme une carpe. De telles sorties après des événements qui ont secoué la République peuvent donc être interprétées comme une reprise en main graduelle des choses.

A l’évidence, l’homme semble boire du petit lait et il y a de quoi, car, le 14 avril dernier, il a échappé de peu à la roquette de ses propres hommes, les éléments RSP.

Du reste, à mots couverts ou directs, ils sont nombreux, les Burkinabè à s’étonner de son maintien à son poste malgré la valse des bérets rouges. C’est qu’un Gilbert Diendéré n’est pas n’importe qui, puisqu’il semble incontournable dans le puzzle sécuritaire de Blaise Compaoré, et d’aucuns diraient même qu’un pacte lie ces 2 compagnons d’armes qui cheminent ensemble depuis un quart de siècle.

Politiquement également, s’il y a quelqu’un d’autre qui sort ragaillardi de cette équipée bobolaise, c’est bien le président du Faso, ministre de la Défense et chef suprême des armées. Par le truchement de la communication, le chef de l’Etat redore son blason ; d’ailleurs les réseaux de communicants de Kosyam n’ont pas dû chômer ces derniers temps en serinant la fin de la récréation sifflée par Blaise Compaoré.

Contesté par les militaires, ceux-là mêmes qui font sa force, et chahuté par la classe politique, dont certains réclament son départ inconditionnel, le président du Faso était dans le creux de la vague. L’image d’un Blaise Compaoré, autre guest star à l’investiture d’ADO, très ovationné mais au visage resté impassible, est encore sur les rétines. L’homme était physiquement présent à la Fondation Félix Houphouët-Boigny le 21 mai 2011, mais son esprit était au Burkina Faso, notamment dans les casernes en rébellion. Dix jours plus tard, les mutins de Bobo lui donneront raison, puisque la ville de Sya était en état de siège.

En réduisant cette insurrection à néant, Blaise semble réaffirmer de nouveau son autorité, mais attention ! La suite de la crise militaro-civile dépend désormais de son comportement : va-t-il maintenir le statu quo sur le sort de l’article 37, c’est-à-dire accepter qu’on lui prête toujours l’intention de charcuter ledit article ?

Va-t-il mettre fin à ce suspense en écoutant la clameur de désapprobation relative à son maintien à Kosyam après 2015 ? Toutes ces choses sont la preuve que tout est volatile en politique. Il faut souhaiter surtout que le virage vertueux amorcé à la faveur de ces 4 mois de tambouille soit maintenu, qu’il accouche d’un Faso qui fera un bond qualitatif.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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