Actualités :: Mutinerie à Bobo-Dioulasso : 6 militaires et une fillette de 14 ans (...)

Les Généraux Honoré Traoré et Gilbert DiendéréAu lendemain de l’opération militaire qui a permis de restaurer l’ordre et la quiétude, le chef d’Etat major de l’armée, le Gal Honoré Nabéré Traoré, est allé rencontrer les troupes pour les encourager à terminer le travail et rendre visite aux victimes collatérales (civiles et militaires) à l’hôtipal Sanou Souro, à la famille éplorée de la fillette de 14 ans qui a reçu une balle perdue.

Ce sont des populations visiblement heureuses et satisfaits qui applaudissaient les forces armées avec à leur tête le général Honoré Nabéré Traoré et le gouverneur de la région des Hauts-Bassins partout où ils passaient dans la ville de Sya.

Premier endroit visité, le domicile de la fillette decédée, non loin du camp Kuinima au secteur 5. Selon les témoignages, elle était assise sous un hangar avec une camarade quand elle a reçu une balle perdue au niveau du front ; elle a rendu l’âme sur le champ. Djenèba Sanou, c’est son nom, suivait une formation en couture. Pour sa famille, on ne peut que s’en remettre au Seigneur. « L’acte est déjà consommé et on ne peut plus rien faire pour ressusciter notre fille », explique un de ses parents. Le général Traoré, visiblement attristé a présenté ces condoléance à la famille éplorée.

La Radio télévision du Burkina (RTB2) a elle-aussi reçu la visite des mutins le jeudi 1er juin. Ils ont tiré sur la maisonnette qui abrite le service de renseignements, sur l’entrée principale du bâtiment qui abrite la radio, et sur les fauteuils qui s’y trouvent. Selon les explications d’un agent de la RTB2, ils ont investi la salle d’animation disant vouloir passer une déclaration dans laquelle, ils exigeaint le départ du Président Compaoré. Par la suite, ils ont interdit l’accès des agents aux services pendant toute la journée. « On ne pouvait pas les reconnaitre puisqu’ils avaient porté des masques, et leur tenues avaient des galons de colonels et de capitaines », explique un cameraman à qui ils avaient interdit de filmer la scène.

Au camp Kuinima, ce sont des matériels volés, des sachets noirs remplis de munitions que le général Honoré Traoré a pu constater. Et ce n’est qu’un échantillon de tout ce qu’ils ont volés et pillés. Des réfrigérateurs, des mobylettes, du matériel électronique, des sacs de riz….mais aussi des armes que ces mutins avaient volés pour leur opération indigne. Le chef d’Etat-major des Armées n’a pu cacher sa désolation.

A l’hôpital Sanou Souro, la délégation a pu visiter le bloc opératoire où une vingtaine de victimes, essentiellement des civils, y sont réçus pour fractures et autres blessures. A cela s’ajoute deux militaires qui ont eux-aussi reçu des coups de leur collègues. « Je suis stagaire et j’étais en garde lorsqu’on m’a appelé pour m’informer que des collègues viendront chercher des armes. Je devais donc les en empêcher. Je me suis effectivement opposé mais sans succès », confie-t-il.

L’attitude des militaires est révoltant, reconnait le général. « On se demande même si nous ne rêvons pas. Nous nous posons beaucoup de question sur le pourquoi de ces manifestations. Parce que nous ne voyons plus de raisons objectives à cela », a-t-il ajouté. Pour le moment, pas de présicion sur le nombre mutins. Aux dires du général, ils sont en tout cas une minorité. Leur attitude est condamnée au sein de toute l’armée et bon nombre de militaires se plaignent actuellement et estime même certaines primes qui ont été accordées ne se justifient pas. « C’est déhonorant. Chacun a pris conscience. Nous devons à tout prix montrer à tous les Burkinabè qu’il y a une autre image de l’armée », martèle le général Honoré Traoré.

Lors des affrontements entre les forces d’intervention et les mutins, « il y a eu des blessés dont on ne peut pour le moment évaluer le nombre exact », explique le général. Mais, poursuit-il, « Les populations doivent être rassurées du retour à la quiétude. Nous devons tous oublier cette tragédie ».

Notons que le désarmement des mutins suit son cours, et aux dires du général, il pourra prendre deux ou trois mois, « mais il faut que toutes les armes rentrent », souligne-t-il. Aussi, le général, au nom de toute l’armée, a présenté les excuses à toute la population burkinabè.

Bassératou KINDO
Pour Lefaso.net

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