Actualités :: Manifestations de militaires à Bobo-Dioulasso : La légitime et salutaire (...)

On aura dépassé le seuil de tolérance avec la dernière sortie des militaires à Bobo-Dioulasso. Depuis la nuit du 31 mai au 2 juin, ils se sont illustrés de la pire des manières à travers des tirs nourris d’armes à feu, des violences, des pillages, des saccages et des actions de terreur vis-à-vis des populations.

Pouvait-on tolérer davantage les exactions de ces militaires qui prennent les populations civiles pour des moins que rien et sur lesquelles l’on commet toutes sortes d’exactions ? De nombreux Burkinabè ont crié leur ras-le bol dans la presse et beaucoup ont commencé à s’organiser dans un mouvement qu’ils ont appelé « Mouvement citoyen contre les brutalités militaires » (MCCBM). Ces citoyens appellent à un sursaut pour dire non aux violences indicibles perpétrées par ces soi-disant soldats.

Le conseil des ministres du mercredi 1er juin 2011, en décidant d’envisager des mesures en vue du rétablissement de l’autorité de l’Etat, est venu comme pour donner de l’espoir aux populations soucieuses de l’ordre, de la sérénité et de la paix sociale.

L’action entreprise par le gouvernement depuis la nuit du jeudi 2 juin pour restaurer l’ordre et la sécurité dans la ville de Bobo-Dioulasso est salutaire. Il était plus que temps de siffler la fin de la récréation et d’arrêter ce psychodrame.

On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs. Cette action musclée a sans doute engendré des désagréments mais c’était le prix à payer pour mettre fin au gangstérisme. Il faut saluer le courage et l’abnégation des hommes qui étaient obligés de faire face à des gens qu’ils considéraient jusqu’alors comme leurs camarades d’armes ; lesquels ont refusé d’entendre raison, préférant vandaliser, torturer, terroriser les populations et faire fuir les investisseurs ainsi que les touristes.

On pouvait même tolérer le fait que ces mutins exigeaient du gouvernement ici et maintenant le déblocage sans condition de la rondelette somme de 600 millions de francs qu’ils se partageraient selon leur clé de répartition, si cela avait été mené sans vandalisme.
Mais tenez-vous bien : ces délinquants ont tiré à la roquette sur les locaux abritant les armements, vidé les magasins de riz de la caserne qu’ils replaçaient à 10 000 FCFA le sac, pillé de nombreux commerces et banques, dépouiller les occupants de plusieurs hôtels, forcé des coffres- fort, humilié de nombreux citoyens et citoyennes, irrité les commerçants qui, à leur tour, ont incendié des édifices publics et privés…

Et lorsque l’on sait que du 04 au 29 mai courant, le chef d’Etat major général des Armées, à la suite du chef de l’Etat qui a rencontré les militaires du rang, les sous-officiers et les officiers, a bouclé une tournée dans les différentes garnisons, on ne peut que rester pantois face à ce qui s’est passé trois jours plus tard. Par ailleurs, ils avaient convenu de la date du 31 mai 2011 pour la réintégration des munitions et armes de guerre indûment détenues par certains d’entre eux. Mais hélas !

Une intervention menée par l’ensemble des Forces armées républicaines

Face à ces comportements irresponsables, inacceptables et répréhensibles qui défient l’autorité, les forces armées nationales, sur la base d’une réquisition complémentaire spéciale signée du Premier ministre, ont procédé au désarmement forcé des mutins de la garnison de Bobo-Dioulasso.

Contrairement à ce que d’aucuns ont avancé, cette opération salutaire et légitime n’a pas été menée uniquement par le Régiment de sécurité présidentielle. Elle a été une action de l’ensemble des Forces armées burkinabè, qui, pour cette mission précise, ont fait appel au Régiment para commando (RPC) de Dédougou, à la Gendarmerie mobile et au Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

De sources concordantes, l’intervention des forces armées a occasionné sept (7) morts dont six (6) militaires tombés dans l’enceinte du camp et une jeune fille du secteur 5 par balle perdue, vingt-cinq (25) civils et huit (8) militaires blessés. Une soixantaine de mutins ont été mis aux arrêts après que les forces de l’ordre les aient contraints à indiquer les endroits où ils ont caché le fruit de leur pillage. Un lot important d’armes ont été récupérés, des biens volés ont été saisis.

Les mutins en fuite sont activement recherchés. Le Procureur du Faso près le Tribunal de Bobo-Dioulasso et le Commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire sont à pied d’œuvre pour la suite judiciaire à donner à cette affaire.

Il faut saluer la ferme décision de la hiérarchie militaire de restaurer l’ordre et de donner l’exemple. Car l’armée ne doit pas être un poids qui écrase le peuple mais une épée qui veille sur lui.

Une action saluée par l’ensemble des populations

La quasi-totalité des Burkinabè, qui avaient crié leur ras-le bol la semaine dernière, ont applaudi cette action. Plusieurs habitants de la ville de Sya ont manifesté leur joie après cette délivrance. Dans cette même tribune, nous écrivions, il y a quelques jours que : « Les Burkinabè de bonne volonté ont besoin de paix, de quiétude et veulent que le gouvernement contribue à alléger leur fardeau face à la vie chère. Le gouvernement, disions-nous, doit travailler avec fermeté à assurer la quiétude tant souhaitée, quitte à utiliser la force légitime, face à des brigands déguisés en hommes de tenue, et qui salissent la réputation des vrais hommes et femmes ayant choisi de veiller à la sécurité de leurs frères et sœurs. Ceux-là, les citoyens des villes et des campagnes les respectent et saluent leur engagement et leur esprit de sacrifice. Pour les autres, on les aura quasiment radiés des effectifs que personne ne verserait une seule larme de compassion ! Bien au contraire ! ».

Merci au gouvernement et à la hiérarchie militaire d’avoir pris leur responsabilité. Le peuple souhaite avancer pendant que les gouvernants trouvent les voies et moyens idoines pour l’aider à faire face à la conjoncture difficile. Pour ce faire, il faut tourner la page, se donner la main pour ensemble reconstruire l’image écornée de notre pays, faire en sorte que le Burkina Faso redevienne ce havre de paix où le reste du monde prenait plaisir à séjourner. Nous avons trébuché et devons immédiatement nous redresser pour envisager le développement de notre pays.

Wenceslas B. KABORE

Burkina/Finances : Le Réseau des caisses populaires (...)
Burkina : La Jeune chambre internationale Ouaga Étoile (...)
Gaoua : Le gouvernement burkinabè et ses partenaires (...)
Burkina/Recherche scientifique : Maud Saint Larry Maïga (...)
Burkina : Un individu tentant de s’en prendre à une (...)
Burkina/Eau et assainissement : Démarrage officiel de (...)
Burkina/Enseignement supérieur : L’université Aube (...)
Plan d’action pour la stabilisation et le développement (...)
Université Joseph Ki-Zerbo : L’autonomisation des (...)
An 34 de l’assassinat de Dabo Boukary : L’UGEB annonce (...)
Affaire Lionel Kaboui : Le délibéré de l’audience de ce 16 (...)
Santé mentale : « Lorsqu’une personne développe une (...)
Région des Hauts-Bassins : Un directeur d’école relevé de (...)
Burkina Faso : Hermann Coulibaly/Gnoumou s’engage pour (...)
24e Journée nationale de lutte contre la pratique de (...)
Le Directeur général des douanes dans la région douanière (...)
Campagne cotonnière 2024-2025 : Une subvention de 10 (...)
Elaboration du rapport diagnostic de la sécurité (...)
Sahel : Lancement officiel du projet "YES-ENJEU" pour (...)
Burkina/Agriculture : Renforcement des capacités d’une (...)
Burkina/Loi sur la promotion immobilière : La Commission (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36708


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés