Actualités :: SORTIE DE OUAGA, DIRECTION BOBO : Le chemin de croix

Le chantier de reconstruction du tronçon allant du pont Kadiogo au lycée Bethesda, sur la route de Bobo, est entré dans sa phase d’exécution pratique en mai 2010. Depuis lors, les usagers et les riverains de cette route sont, eux aussi, entrés dans une phase infernale de leur existence. En juillet dernier, ils ont fait part de leurs inquiétudes au Premier ministre, par voix de presse, à travers notamment une lettre ouverte. Rien n’y fit. Aujourd’hui, le calvaire est vécu de plus belle sur ce chantier qui n’a véritablement pas prévu de solutions alternatives.

Le vaste chantier à ciel ouvert qui débute au niveau du pont Kadiogo, jusqu’à la limite ouest de la ville de Ouagadougou, aura fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il aura aussi fait couler dans la boue et la poussière, beaucoup d’usagers de la Nationale N°1. 7,316 kilomètres de chemin de croix en pleine agglomération, si l’on veut quitter la capitale burkinabè en direction de la deuxième ville du pays, où si l’on veut regagner le centre-ville de Ouaga en provenance de Bobo Dioulasso. De quoi donner raison à ce jeune citoyen bobolais qui avait déclaré ceci : « Pour aller de Ouaga à Bobo, il vous faut désormais 6 heures : 3 heures pour quitter Ouaga, et 3 heures pour arriver à Bobo Dioulasso ».

Les conducteurs des bus des compagnies de transport en commun, et les camionneurs transporteurs de marchandises en savent quelque chose. Ce sont, certes, les œufs cassés par le groupement d’entreprises Kara Establishment/SACBA-TP SA, pour préparer les omelettes de la double voie, mais l’on déplore amèrement la quasi-inexistence des possibilités de déviation, surtout à partir du siège de l’ONEA, à hauteur de Pissy. Depuis le démarrage effectif des travaux en mai 2010, c’est le désolant spectacle de véhicules de tout gabarie, slalomant entre les dunes de terre et les grands trous béats, qui s’offrent aux riverains. Des riverains qui, eux aussi, récoltent amèrement la tempête partie d’un vent qu’ils n’ont pas semé. D’ici la fin des travaux prévue pour le 9 mars 2011 selon les délais contractuels , les Ouagalais dont les concessions jouxtent la route en chantier, auraient vu de toutes les couleurs.

« Depuis l’ouverture du chantier, certains d’entre eux n’ont plus accès à leur cour avec leurs véhicules qu’ils sont obligés de garer chez un voisin ou dans un garage loué, s’ils ne veulent pas les abandonner à la belle étoile », explique Jérémie Sawadogo, un riverain du chantier. Et ce n’est pas tout : il y a des ménages qui ont fini par connaître des inondations cette année, suite à la stagnation permanente des eaux, provoquée par les travaux du chantier. Aujourd’hui, avec la rareté des pluies, c’est la poussière qui défie usagers et riverains. Sur le site, l’insécurité est aussi permanente. Car les gigantesques fosses creusées pour servir, sans doute, de caniveaux, ne sont pas balisées et se présentent comme des pièges tendus aux usagers, car rien n’indique leur présence. La nuit, elles constituent de vrais dangers sur le site non éclairé. Tout se passe comme si le groupement d’entreprises badine avec les travaux et aux grands mépris des populations.

« J’aimerais bien qu’au moment de la restitution de la route, les entrepreneurs fassent aussi le point sur le nombre de blessés et de morts que le chantier aurait occasionnés », s’insurge Fousséni Tiemtoré, un pompiste d’une station service aujourd’hui fermée à cause des travaux. Ils sont donc nombreux à souhaiter la fin rapide du chantier qui, pour reprendre son activité, qui pour pouvoir librement circuler sur cette route dont dépendent entièrement les habitants de Boulmioulgou, et ceux des villages de Zongo, de Zagtouli, et même de Tanghin-Dassouri qui rentrent quotidiennement à l’intérieur de Ouaga pour le boulot. Mais rien n’indique que le calvaire prendra fin à la date indiquée, ou, du moins, tout indique que les travaux connaîtront un retard non excusable, surtout qu’en début août dernier, le chantier n’était exécuté qu’à 23%, pour un délai consommé de 50%. Et ce qui irrite le plus, c’est qu’un coup d’œil sur les lieux donne la fâcheuse impression que les entreprises dorment « peinards », sur le chantier.

Par Paul-Miki ROAMBA


Données techniques du chantier

Il s’agit, selon les termes des techniciens, de travaux d’interconnexion des routes nationales N°1 et N°4. C’est un tronçon de 7,316 km qui est prévu pour être reconstruit et bitumé. Après le passage des bulldozers, l’on devrait avoir une route à double-voie avec un terre-plein central, une piste cyclable, des trottoirs et des bretelles comprenant chaussée et accotements. Les travaux sont suivis par une mission de contrôle conduite par GIC-Mali/AACE/Le BICI, avec l’appui du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP). Le montant exact des travaux est de 17 084 495 929 FCFA TTC, financés par la Banque islamique de développement (BID) et le budget de l’Etat.

Le Reporter

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