Actualités :: Fonction publique : « Nous avons déjà saisi des diplômes falsifiés (...)
Le ministre de la Fonction publique et de la réforme de l’Etat, Soungalo Ouattara

7613. C’est le nombre de postes à pourvoir dans la fonction publique burkinabè cette année, par le biais des concours directs. 122 concours ont été ouverts à cet effet et les dépôts des dossiers se sont déroulés du 15 au 30 avril 2010. Selon le ministre de la Fonction publique et de la réforme de l’Etat, Soungalo Ouattara, un réseau de malfrats qui tentaient de déposer leurs dossiers avec des diplômes falsifiés a été démantelé à Ouagadougou. Dans cet entretien qu’il a accordé à Fasozine.com, ce mercredi 5 mai, le ministre revient sur la question des journées continues au Burkina.

Fasozine.com : Du 15 au 30 avril 2010 s’est déroulée l’opération de réception des dossiers de candidatures pour les concours directs de la Fonction publique. Plus d’une semaine après, quel bilan en faites-vous ?

Soungalo Ouattara : Il faut d’abord noter que nous organisons deux types de concours dans l’année. Il s’agit des concours professionnels et des concours directs. En ce concerne les premiers cités, l’opération est bouclée. Nous avons procédé à la réception des dossiers, à l’administration des épreuves et à la publication des résultats. C’est donc après avoir fini avec ces concours que nous avons lancé ceux dits directs qui permettent aux candidats d’accéder à la Fonction publique.

Nous avons donc procédé à la réception des dossiers de candidatures du 15 au 30 avril 2010. Cette année, l’innovation a consisté en l’ouverture des centres de dépôt dans toutes les provinces. Pour 2010, il y a 7613 postes à pourvoir, tous les emplois confondus. Nous avons ouvert pour le moment 112 concours directs. La plupart de ces concours sont déconcentrés. C’est-à-dire que 94 concours seront composés dans les régions et seulement 8 à Ouagadougou, en l’occurrence les concours à portée internationale comme ceux de l’Asecna, de la Statistique, etc. La déconcentration des concours vise à approfondir le principe de l’égalité des chances pour tous les candidats. Elle va éviter aux candidats des provinces de se déplacer à Ouagadougou pour les compositions.

En dehors des 112, d’autres concours seront-ils lancés très prochainement ?

Il est évident que d’autres concours seront organisés. Mais ils ne seront pas de ce volume. Les prochains concours seront ouverts en fonction des situations résiduelles.

Au cours de l’opération, la presse a fait cas d’un rejet considérable de dossiers de candidatures. Que s’est-il passé ?

Le principe-même veut qu’il y ait des rejets de dossiers, parce que c’est d’abord une sélection. En ouvrant les concours, nous publions les conditions de candidature. Ces formalités concernent l’âge, les diplômes, etc. Si quelqu’un ne remplit pas ces conditions, on ne peut pas le laisser déposer ses dossiers. C’est plutôt le cas contraire qui devait inquiéter.

Il a été aussi question d’un rejet de diplômes obtenus dans des pays étrangers...

Aucun diplôme étranger n’a été rejeté parce que nous travaillons dans un système de reconnaissance des diplômes. La Fonction publique travaille dans le cadre de toutes les conventions qui existent au Burkina. Si quelqu’un possède un bac étranger qui est reconnu au Burkina ses dossiers seront acceptés. L’administration n’a pas le droit de rejeter ces dossiers. Il y va de même pour tous les autres diplômes. Et je ne pense pas qu’on ait rejeté un diplôme obtenu à l’étranger. Le système de la Fonction publique admet les attestations dans les cas où le candidat n’a pas son diplôme. Seulement, certaines de ces attestations ont des durées de validité limitées tandis que d’autres sont définitives. Mais si quelqu’un a une attestation à durée limitée qui date de 1995 et qu’il veut déposer ses dossiers maintenant, pour un concours, vous comprendrez que ce ne sera pas possible. Ce sont ces genres de cas qui expliquent le rejet de certains dossiers dont les gens parlent.

L’organisation des concours de la Fonction publique est souvent entachée de fraudes. Qu’en est-il pour cette année ?

A chaque étape, il y a toujours des fraudes. Nous avons eu affaire à des diplômes falsifiés lors des dépôts des dossiers à Ouagadougou. Et je suis sûr qu’il y a eu des cas dans les autres centres de dépôt.

Combien de personnes sont aux arrêts pour cette affaire ?

Je ne peux vous dire le nombre actuellement parce que nous n’avons pas encore fait le point. Mais ce qu’il faut retenir d’essentiel, c’est que la lutte contre les fraudes est citoyenne et intéresse tous ceux qui sont impliqués dans l’organisation des concours. Les agents qui y sont impliqués sont engagés et ont une conscience très forte et sont déterminés à lutter contre la fraude.

Quel est le sort des candidats qui avaient été arrêtés l’an passé pour des cas de fraudes ?

Des textes en la matière précisent le traitement réservé à ces gens, en fonction de leur statut. Ceux qui avaient été arrêtés pour des cas de fraude ont été entendus par les autorités compétentes et la justice suit son cours.

Quel est le dispositif de sécurité mis en place pour éviter que les fraudeurs ne passent par les mailles du filet cette année ?

Nous prenons des mesures à chaque étape. Et les mesures que nous avons mises en place vont se dévoiler progressivement. Nous menons les enquêtes jusqu’au bout. Même pour les concours qui demandent des examens médicaux, l’Etat a mis un système anti-fraude en place. Pour la session 2009, beaucoup ont, par exemple, dû déserter, à cause du système anti-fraude. Cette année, même à la rentrée dans les écoles professionnelles, nous allons déployer notre dispositif anti-fraude. Et pour passer entre les mailles du filet, il faudra pour les fraudeurs, se lever très tôt.

La réception des dossiers s’est déroulée cette année avant la tenue des examens du secondaire. Y aura-t-il une autre session pour ceux qui seront admis aux examens et qui voudront prendre part aux concours ?

Pour avancer, innover, rationnaliser, il faut toujours aller à l’essentiel et ne pas s’enfermer dans certaines considérations qui ne valent pas la peine. Si nous voulons attendre que les uns et les autres fassent les examens scolaires pour organiser les concours, il n’y aura pas de date opportune pour la tenue des concours. Nous risquons, dans ces cas, de les organiser en décembre. Le fait de les organiser plus tôt nous permet d’éviter les embouteillages lors des dépôts des dossiers et de permettre aux écoles professionnelles de débuter les cours selon le calendrier indiqué. Dans ces conditions, le comité de pilotage des concours a également le temps de publier les listes des candidats et les centres de composition dans les délais . Cela va nous éviter les « salles litigeuses » que nous avons créées les années passées pour permettre aux candidats qui ne retrouvaient pas leurs salles, de composer.

Quelles sont les dates pour la suite des opérations ?

Nous n’avons pas arrêté de dates pour le moment. C’est un chronogramme interne à nous et ça n’engage pas les candidats. Nous avons ouvert les concours pour eux. Et une fois que nous aurons trié les listes des candidats que nous allons publier, nous annoncerons les dates des compositions. Des concours comme l’administration financière drainent souvent plus de 100 000 personnes. Pour cela, nous programmons les concours en tenant compte de la disponibilité des salles.

La Fonction publique est confrontée d’année en année au nombre croissant des candidats. En tant que premier responsable de ce département, pensez-vous qu’elle pourra, à la longue satisfaire toute la demande ?

Mon souhait et celui du gouvernement est que la Fonction publique n’absorbe pas tout ce monde. Mon souhait est également que l’effort du gouvernement qui tend au développement durable puisse conduire à l’auto emploi et à l’éclosion du secteur privé. Car le rôle de l’administration est d’être un pilier pour porter les politiques publiques et faire en sorte que le secteur privé soit assez fort. Il faut voir dans l’organisation des concours, le renforcement des capacités de l’administration. C’est-à-dire de disposer de ressources humaines pour une relance de l’économie. Si notre souhait est d’absorber tout le monde dans l’administration, cela veut dire que nous entretenons encore les idées du temps des indépendances selon lesquelles l’administration doit continuer à créer l’Etat et l’économie.

Vous avez été interpellé par l’Assemblée nationale sur l’instauration du système des journées continues au Burkina...

Les questions d’aménagement du temps de travail relève de la réforme de l’Etat. Il faut pour cela mûrir la réflexion sur ces questions. Le gouvernement continue donc d’y réfléchir en s’inspirant des cas des pays qui appliquent les journées continues. Mais ce sont des décisions qu’on ne prend pas à la hâte. C’est pour cela que nous allons de façon progressive. Selon nous, pour aller à la journée continue, il faut d’abord mettre en place toutes les mesures d’accompagnement. Et pour ce faire, nous avons commandité des études qui vont rendre leur verdict bientôt. Nous avons aussi le plan décennal de modernisation de l’Etat qui est en cours d’élaboration. Et nous promettons de voir le cas des journées continues dans un cadre global.

Dans un souci de transparence, vous aviez imposé le port de badges à vos agents. Quel est l’impact de cette initiative ?

Le port de badge est toujours de rigueur. Nous avons même installé un service d’accueil et de renseignements pour orienter les usagers du ministère vers les personnes indiquées. Actuellement, nous demandons à nos agents qui sont dans des services extérieurs, tels ceux qui organisent les concours de porter les badges. Nous travaillons même à les renouveler chaque année, car il y a des agents qui viennent et d’autres qui partent.

Certains de vos collaborateurs disent de vous que vous êtes un travailleur infatigable et rigoureux...

C’est la volonté de faire mienne la culture du résultat, prônée par le Président du Faso et le Premier ministre. Cette exigence de résultats au profit des citoyens pousse le gouvernement à la recherche de la performance dans tout ce que nous entreprenons. Et dans la situation de précarité des ressources naturelles, nous n’avons que le travail pour tenir et mettre notre pays au rang qu’il mérite au niveau de la sous-région et du continent. C’est tout cela qui constitue le ressort de l’engagement de tous ceux qui travaillent vraiment pour ce pays.

Jacques Théodore Balima

Fasozine

Burkina/Journée scientifique : Maud Saint Larry examine (...)
Burkina : Un individu tentant de s’en prendre à une (...)
Burkina/Eau et assainissement : Démarrage officiel de (...)
Burkina/Enseignement supérieur : L’université Aube (...)
Plan d’action pour la stabilisation et le développement (...)
Université Joseph Ki-Zerbo : L’autonomisation des (...)
An 34 de l’assassinat de Dabo Boukary : L’UGEB annonce (...)
Affaire Lionel Kaboui : Le délibéré de l’audience de ce 16 (...)
Santé mentale : « Lorsqu’une personne développe une (...)
Région des Hauts-Bassins : Un directeur d’école relevé de (...)
Burkina Faso : Hermann Coulibaly/Gnoumou s’engage pour (...)
24e Journée nationale de lutte contre la pratique de (...)
Le Directeur général des douanes dans la région douanière (...)
Campagne cotonnière 2024-2025 : Une subvention de 10 (...)
Elaboration du rapport diagnostic de la sécurité (...)
Sahel : Lancement officiel du projet "YES-ENJEU" pour (...)
Burkina/Agriculture : Renforcement des capacités d’une (...)
Burkina/Loi sur la promotion immobilière : La Commission (...)
32e Convention de la communauté islamique Ahmadiyya : (...)
Burkina / Journée des traditions : « Ce n’est pas (...)
Burkina/Journée des coutumes et traditions : « La femme (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36708


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés