Le 17 novembre 2007, 251 personnes sont ressorties toutes joyeuses de la Maison du peuple. Elles venaient d’être les heureuses gagnantes du tirage au sort pour l’obtention de parcelles viabilisées à Bassinko, localité située à quelques kilomètres de la ville de Ouagadougou sur l’axe Ouaga-Yako. Aujourd’hui, certains de ces heureux bénéficiaires qui ont pu s’acquitter des différents coûts, ont même construit et y habitent. Mais voilà ! Un hic (un grand hic) demeure. Pour retrouver son domicile, il faut absolument passer par le poste de péage. Impossible de le contourner par la droite.
Seuls les « cascadeurs » arrivent à le faire par la gauche et là aussi, au risque de briser le moteur de leurs voitures. La voie (pour ne pas dire la piste), tracée grâce aux différents passages des maçons et autres livreurs d’agrégats n’est pas du tout carrossable.
« Bonjour, je vais chez moi dans la cité relais ». « Ça fait 200 F CFA », vous répond tout simplement l’agent de péage en poste. Insistez et il ajoute : « D’ailleurs qu’est-ce qui prouve que vous dites vrai, peut-être que vous allez au Mali » . Stupéfait, que pouvez-vous dire de plus ? Soit vous payez, ou ce sont les coups de klaxons des autres routiers qui pleuvent derrière vous, sous les regards moqueurs des petits vendeurs d’eau et autres. Les matins et les après-midis, quand vous vous rendez au service, un simple mensonge du genre « je ne sais plus où j’ai jeté mon ticket » suffit et l’agent vous laisse partir. Pas bon de mentir. Mais… avez-vous vraiment le choix ?
À moins que vous ne soyez un « gourou » pour payer les 400 F x 2 tous les jours (bien sûr, si vous n’avez pas d’autres courses qui exigent que vous reveniez à la maison). Si vous avez une épouse qui a aussi un véhicule, faites les calculs. Je voudrais donc, à travers cet écrit, interpeller les autorités et plus particulièrement le ministère en charge de l’Habitat et de l’Urbanisme et la direction générale du Trésor public. S’il n’est pas pour l’instant envisageable de déplacer le poste de péage encore plus loin de la cité (comme c’était prévu), ne vous étonnez pas qu’un jour les habitants de la cité relais de Bassinko se révoltent. Comment et quand ? Difficile de vous le dire. Mais le pourquoi, vous le savez déjà.
Aristide A. OUEDRAOGO Ouagavillois
Le Pays
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