Actualités :: Sinistrés de Yagma : L’eau, un casse-tête chinois

Les sinistrés du site de Yagma vivent un calvaire. Malgré quelques forages et fûts, la problématique de l’eau reste un cauchemar pour quiconque souhaite abandonner la tente pour construire une bâtisse. C’est le constat lorsque nous étions sur les lieux, le mardi 30 mars 2010.

Azetta Sigri a la soixantaine révolue. Elle a sous sa charge deux jumeaux d’à peine 6 ans. Elle est veuve. Sinistrée des inondations du 1er septembre 2009, elle a trouvé refuge sur le site de Yagma. Vivant toujours sous la tente de circonstance, Mme Sigri essaie à elle toute seule, de faire pousser sous le sol, un bâtiment de deux pièces.

Mais elle est confrontée à un problème : l’eau. Presque les larmes aux yeux, elle raconte : "Ma souffrance se résume surtout à l’absence d’eau sur le site. Depuis que l’UNICEF nous a offert les forages, j’y reste chaque jour jusqu’à 0 heure pour avoir de l’eau. C’est après cette heure que je confectionne moi-même les briques pour la construction de ma maison. Je ne bénéficie pas d’aide ni du soutien de personne".

Comme Azetta Sigri, les résidants du site de Yagma résument leur problème au manque d’eau, surtout à la lenteur de son ravitaillement. Des fûts d’eau ont été installés avec une accessibilité difficile. "Les citernes qui ravitaillent ces fûts, le font une fois par jour. Et 1 heure après le ravitaillement, il n’y a plus d’eau à cause du nombre important de demandeurs", explique l’un des habitants du site, Ben Zampaligré.

Mais depuis un certain temps, l’UNICEF à travers sa représentante a un tant soit peu soulagé la souffrance des sinistrés de Yagma en leur octroyant une dizaine de forages "qui ne sont pas suffisants", juge M. Zampaligré. "Nous remercions néanmoins l’UNICEF pour son engagement au profit des sinistrés.

Il nous avait donné un délai d’une dizaine de jours pour la réalisation de ces forages, mais après seulement 8 jours, ils étaient tous fonctionnels", souligne Ben Zampaligré. Il précise que malgré tout cela, il faut veiller pour se procurer de l’eau. "Et si tu ne veux pas te donner à cette corvée, il te faut débourser 500 F pour une barrique d’eau. Avec une barrique d’eau, on ne peut confectionner que l’équivalent d’un sac de ciment de briques", raconte M. Zampaligré.

Un comité de gestion pour faire face aux pannes

Sur le site de Yagma, les maisons poussent, mais à un niveau très bas. Une chose qui ralentit beaucoup les projets de construction, selon Ben Zampaligré.

Dans cette souffrance, la gent féminine en pâtit plus. C’est le cas de Kadiatou Traoré. Elle y est dans ce lieu de quête d’eau, il y a plus de 4 heures. Elle déclare que par respect pour les hommes, elles sont souvent obligées de leurs céder leurs places et attendre.

Comme elle, Colette Nonguierma lance un appel aux autorités à suivre l’exemple de l’UNICEF. "C’est vrai que l’Etat a beaucoup fait pour nous, mais le problème d’eau est fondamental. Je préconise la multiplication des forages", a-t-elle lancée.

Si les uns se plaignent de la longue file d’attente pour avoir l’eau, d’autres accusent la longue distance qu’ils parcourent pour se procurer le liquide précieux.

C’est le cas de Boukaré Ira. Il fait une longue navette deux fois par jour avec ses bidons d’eau sur sa monture à la recherche de cette denrée vitale.

Permanemment en activité, les forages risquent de ne pas tenir longtemps. Ce qui aggravera davantage les souffrances des populations. Aucune ressource n’est à portée de main en cas de panne d’un des forages. Seydou Steeve Zampaligré, chargé de suivi-évaluation au ROJALNU/OMD/BF est du même avis. "Les points d’eau de l’UNICEF sont venus soulager un tant soit peu la souffrance des populations du site de Yagma.

Je pense que pour accroître l’espérance de vie de ces forages, il y a lieu de mettre en place un comité de gestion. Cela permettra de recueillir quelques sous pour faire face aux pannes", propose-t-il.

En tous les cas, le souhait de la plupart des habitants du site de Yagma est l’accroissement des retenues d’eau sur le site, afin que chacun puisse bâtir sa maison et abandonner les tentes avant la saison pluvieuse qui s’annonce.

Yves OUEDRAOGOm

Sidwaya

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