Actualités :: Solidarité nationale : Le principe, les faits et les impairs

Dix jours après les monstrueuses inondations qui ont affecté la ville de Ouagadougou, des sinistrés demeurent dans l’urgence d’une assistance humanitaire. Ils ont un besoin pressant de matériels de survie : nattes, couvertures, vêtements, nourriture, médicaments et bientôt des fournitures scolaires.

En un mot comme en mille, ils ont besoin du minimum pour couvrir les droits élémentaires de l’homme : se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner, s’éduquer. La précarité de la situation de ces sinistrés est d’autant plus préoccupante qu’ils sont regroupés sur plusieurs sites. La proximité aggrave les problèmes. La diversité des sites les multiplie. Les improvisations inévitables, dans leur prise en charge, les compliquent.

Toutes choses qui appellent de la part des Burkinabè une solidarité plus que nationale, portée au sommet du nationalisme où citoyenneté se conjugue avec patriotisme dans le creuset du destin commun. A ce propos nous citerons une maxime d’anthologie que l’on doit à l’un des plus grands théoriciens de la nation moderne. En effet, pour Ernest Renan « la nation est donc une grande solidarité constituée par le sentiment des grands sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé, elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune.

L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie. » L’épreuve de ces inondations est assurément une opportunité de plébisciter le burkindi, ce sentiment national spécifique, ciment de la cohésion entre elles, des différentes communautés du pays. En prenant la tête de la croisade pour les secours d’urgence et la solidarité envers les sinistrés, le président du Faso donne le « la » de ce sentiment des grands sacrifices que les Burkinabè sont disposés à faire pour l’affirmation d’une citoyenneté solidaire. Solidarité entre Burkinabè mais aussi solidarité avec toutes les communautés étrangères qui nous font l’amitié de vivre avec nous. Voilà pour les grands principes !

Dans les faits, les Burkinabè sont généreux… par tradition, foi ou civisme. C’est donc une demi-surprise qu’en l’espace d’une cérémonie, ils aient laissé parler leur cœur. le plus du milliard en espèce et en nature récolté en quelques minutes à la suite du geste présidentiel lundi dernier en faveur des sinistrés est l’affirmation tangible de l’unité nationale et de la crédibilité de nos autorités auprès des donateurs. C’est pourquoi, il faut ranger certaines critiques à la périphérie de l’inélégance politicienne d’opposants en manque de thème d’agitation. Ne dit-on pas que la critique est facile mais l’art difficile ?

Par contre, au nombre des impairs, il faut s’inquiéter des prémisses d’intolérance, d’égoïsme, d’attentisme à tout recevoir qui se manifestent sur certains sites d’hébergement des victimes des inondations. On citera pour preuve, « la colère » du maire de Baskuy exprimée sur la voie des ondes contre la propension de certains délégués des sinistrés à distribuer les vivres et le matériel de secours par affinité religieuse, ethnique ou parentale, s’ils ne se réservent pas tout simplement la part du lion. « Ceux qui demandent assistance, ne s’apprécient guère », dit un proverbe de chez nous. Les uns trouvent toujours les autres en trop, surtout s’ils doivent être secourus par la même main.

La vigilance devrait donc être de mise du côté des responsables du ministère de l’Action sociale et des autorités communales pour éviter que les sites d’hébergement des « réfugiés » ne se transforment en village de la jungle où de petits pachas vont se repaître de l’indigence des nécessiteux. Gare aussi à l’esprit passif d’assistanat chez certains sinistrés. Celui de la facilité qui consiste à tout attendre des secouristes, y compris les gestes les plus ordinaires de salubrité : nettoyer sa couchette, balayer le site d’hébergement, laver son linge…Même dans le besoin d’être secouru, la passivité, la facilité sont absolument contre-productives pour la dignité humaine. « Quand on te lave le dos, lave-toi la face ». Pourvu que la solidarité nationale ne cultive pas le parasitisme des sinistrés !

L’HEBDO DU BURKINA

Burkina/Journée scientifique : Maud Saint Larry examine (...)
Burkina : Un individu tentant de s’en prendre à une (...)
Burkina/Eau et assainissement : Démarrage officiel de (...)
Burkina/Enseignement supérieur : L’université Aube (...)
Plan d’action pour la stabilisation et le développement (...)
Université Joseph Ki-Zerbo : L’autonomisation des (...)
An 34 de l’assassinat de Dabo Boukary : L’UGEB annonce (...)
Affaire Lionel Kaboui : Le délibéré de l’audience de ce 16 (...)
Santé mentale : « Lorsqu’une personne développe une (...)
Région des Hauts-Bassins : Un directeur d’école relevé de (...)
Burkina Faso : Hermann Coulibaly/Gnoumou s’engage pour (...)
24e Journée nationale de lutte contre la pratique de (...)
Le Directeur général des douanes dans la région douanière (...)
Campagne cotonnière 2024-2025 : Une subvention de 10 (...)
Elaboration du rapport diagnostic de la sécurité (...)
Sahel : Lancement officiel du projet "YES-ENJEU" pour (...)
Burkina/Agriculture : Renforcement des capacités d’une (...)
Burkina/Loi sur la promotion immobilière : La Commission (...)
32e Convention de la communauté islamique Ahmadiyya : (...)
Burkina / Journée des traditions : « Ce n’est pas (...)
Burkina/Journée des coutumes et traditions : « La femme (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36708


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés