Du 25 juillet au 3 août 2007, la direction de la santé de la famille, sous l’égide du ministère de la Santé, a entrepris une vaste campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus. Elle se tient dans les quatre (4) grands centres hospitaliers que sont Yalgado Ouédraogo, Fada, Koudougou et Ouahigouya.
Chaque année dans le monde, 450 000 femmes meurent du fait du cancer du col de l’utérus dont 350 000 en Afrique. Au Burkina Faso, il n’existe jusque-là, pas de dépistage systématique chez les femmes en âge de procréer. Quelques campagnes très limitées sont organisées à l’occasion de commémorations de journées ou dans le cadre d’activités d’associations. Le diagnostic est très souvent tardif et la chirurgie reste selon les spécialistes, le seul moyen thérapeutique pour la prise en charge des femmes chez qui le cancer est dépisté.
Pourtant, un dépistage précoce permet de limiter l’extension des lésions et surtout, de faciliter la prise en charge. C’est dans cette optique que la direction de la santé de la famille, en collaboration avec le ministère de la Santé, a entrepris une vaste campagne de dépistage de cette pathologie. Ainsi du 25 au 28 juillet au Centre hospitalier Yalgado Ouédraogo et au Centre hospitalier régional de Ouahigouya, du 31 juillet au 03 août à ceux de Fada et de Koudougou du personnel formé à la tâche procéde au dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus.
L’objectif de cette campagne selon Mariam Nonguierma, sage-femme chargée du volet dépistage du cancer du col de l’utérus à l’hôpital Yalgado Ouédraogo, est de permettre d’abord la mise à niveau desprestataires des formations sanitaires des sites sus-cités, d’assurer le dépistage précoce des lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les femmes et la prise en charge des éventuelles patientes selon le stade de la lésion et les dispositions en place. A l’issue de cette campagne, un plaidoyer sera fait à partir des résultats obtenus, ceci en vue d’intégrer le dépistage de façon routinière dans les activités quotidiennes des structures sanitaires.
Le cancer du col de l’utérus occupe selon la direction de la santé de la famille, le second rang des cancers chez la femme dans le monde. Au Burkina, des statistiques officielles n’existent certes pas, mais du constat de Mme Nonguierma, "sur le terrain de dépistage, 12% des femmes dépistées présentent des lésions qui sont soient infectieuses ou précancéreuses, 1 ou 2 de ces 12% sont au stade de précancer".
La cible et les causes de cette pathologie
Dans le temps, ce sont les femmes de 25 à 60 ans qui constituaient la cible exposée au cancer du col de l’utérus. L’avènement du VIH/Sida, aux dires de Mme Nonguierma, a changé la donne. C’est ainsi que la cible actuelle constitue les femmes de 2O à 60 ans.
Pour elle, le stade cancer se constate dix ans après l’infection au HPV, virus causal de la maladie. Une durée pouvant être escamoté en cas d’infection au VIH/Sida. Les causes les plus fréquentes de ce types de cancer sont dues aux infections et aux prédispositions héréditaires. "En effet, les femmes dont la tante, ou la maman a déjà fait un cancer sont susceptibles de développer la maladie si elle est liée à un facteur génétique.
Cependant, cette hérédité n’est pas systématique. Il faut un agent causal qui est le HPV. Dans le but de faire détecter précocement ou d’empêcher ce virus d’envahir la zone infectée, il est nécessaire pour toute femme dont l’âge est compris entre 20 et 60 ans de se faire dépister", a prévenu Mme Nonguierma. Les femmes présentant des lésions suspectes bénéficieront d’examens approfondis afin d’établir le diagnostic. Depuis 2003, près de 40 000 femmes ont été déjà dépistées du cancer du col de l’utérus.
Aline Verlaine KABORE
Sidwaya
