Actualités :: Partis d’opposition : Les soucis de Hermann Yaméogo

Un nouveau parti est né, l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP). Pour un pays qui en compte plus d’une soixantaine , la création d’un énième parti peut passer pour un non-évènement en soi. Pour le cas présent, le parcours politique des promoteurs de la nouvelle formation mérite qu’on s’y attarde.

En effet, le président du nouveau parti, Michel Nana a été un militant de première heure de l’Alliance pour la démocratie et la fédération (ADF), le parti de Hermann Yaméogo, aujourd’hui UNDD. Député sous la première législature (1992-1997) on pensait que M. Michel Nana était resté fidèle aux idéaux de Hermann Yaméogo. Les faits le démentent aujourd’hui et de quelle manière ! C’est encore un militant de poids qui abandonne Hermann Yaméogo.

Pour sûr, ce nouveau parti va moissonner prioritairement dans les rangs de l’UNDD et qui plus est, dans sa province-bastion. Aussi, à considérer la grande foule rassemblée le samedi 1er mai, il n’est pas exagéré de dire que Hermann Yaméogo a du souci à se faire. Les explications usuelles qui mettent en avant des dissensions au sein des partis d’opposition téléguidés par le pouvoir ne convainquent pas. Hermann Yaméogo doit se regarder attentivement dans la glace, réviser son discours politique et surtout ses amitiés suspectes qui suscitent la réprobation des patriotes burkinabé.

Un proverbe bien connu chez nous soutient qu’ "on n’indique pas la maison paternelle avec la main gauche". C’est pourtant ce que Hermann Yaméogo et ses alliés du G-14, de la COB et maintenant du groupe des 15 font chaque jour que le soleil se lève. Quand on les attend sur des questions d’intérêts nationaux, il déclare qu’il faut une enquête internationale sur on ne sait quelle "compaorose". Mais où diable ont-ils trouvé pareille idée ? L’ONU a des dossiers autrement plus urgents et plus réels en termes de menaces pour la paix et la sécurité dans le monde que les sous-entendus contenus dans ces déclarations de politique fiction dont le groupe à Hermann Yaméogo et autres Philippe Ouédraogo abreuve la presse.

La politique fiction avec une forte propension à la surenchère, la distance visible d’avec les problèmes des citoyens et le nombrilisme exagéré des gros bonnets de l’opposition ont pour conséquence directe, la déliquescence des partis de l’opposition et plus particulièrement ceux d’Hermann Yaméogo. Ces dissensions - scissions - création de nouveaux partis ne crédibilisent pas l’opposition. De même à force de vouloir réaliser l’union sacrée, elle multiplie les regroupements informels avec pour seules activités sur leur agenda, les déclarations et autres conférences de presse toutes concentrées à Ouagadougou.

A ce propos, avant même que d’être née l’ADP de Michel Nana leur montre le bon chemin pour espérer réaliser l’alternance. En dehors de tout pragmatisme, "l’idéologie ne remplit pas le ventre". Les injures dans la presse ne mobilisent pas non plus des électeurs analphabètes à au moins 70 %. On comprend alors la démarche de certains partis de l’opposition qui préfèrent le difficile chemin d’aller à la rencontre de leurs militants sur le terrain. Ces approches contradictoires des partis d’opposition dans leur implantation et la mobilisation de leurs militants fait dire qu’il sera difficile, le moment venu, de choisir un candidat unique de l’opposition ou même d’en proposer 2 ou 3.

En effet, au nom de quels principes le regroupement qui a une existence légale va-t-elle saborder son candidat au profit de coordination hétéroclite et informelle ? Au nom de quels critères de représentativité, ces partis qui vont au contact de leurs militants en province vont-ils s’éclipser au profit de dirigeants de salon et de studios de télévision ? Aucun ! Dès lors, le président de l’UNDD qui rêve de faire l’union sacrée autour de sa candidature a là encore, du souci à se faire.

Quand s’y ajoute au plan régional, les tuiles macabres sur fond de xénophobie de certains dont il s’était fait l’avocat, on en déduit qu’il a réellement des soucis à se faire.

Djibril TOURE
L’Hebdomadaire

Journée nationale de pardon : le bilan, 3 ans après
Réconciliation nationale : Muets comme une tombe de la (...)
Coopération Burkina Mali : Clôture de la grande (...)
Kassoum KAMBOU : Rôle et place du juge dans notre (...)
Situation nationale : L’UNDD affûte ses armes à (...)
Compte rendu du conseil des ministres du 24 mars (...)
Journée mondiale de l’Eau : Opération 1000 forages
Politique et société : Les vertiges du pouvoir
Promotion et protection des biens publics, une (...)
Point de presse du gouvernement : "Une société qui ne (...)
Insécurité au Burkina Faso : Les dispositions nouvelles (...)
Journée nationale de pardon : "Le Burkina n’a pas d’autre (...)
Concorde nationale : A la fois mythe et réalité
Assassinat de trois policiers : Bassolet à la (...)
Haute criminalité : faut-il appliquer la même peine aux (...)
XVIe anniversaire du GDP : Sous le signe de l’analyse de (...)
Gouvernement/syndicats : 8 heures pour 4 acquis
Moussa M. Tapsoba, président du CENI : "Il faudrait que (...)
Groupe parlementaire "Convention des Forces républicaines" :
Kénédougou : Inauguration de la RN10 Sikasso/frontière du (...)
Assassinat de trois policiers et d’un civil à Koupèla : (...)

Pages : 0 | ... | 12117 | 12138 | 12159 | 12180 | 12201 | 12222 | 12243 | 12264 | 12285 | ... | 12495


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés