Actualités :: Croyances et sciences : Entre science et superstition, l’Afrique cherche sa (...)
Un chargeur solaire de portable présenté au FRSIT 2006

Changer de mentalité pour passer de la superstition à la culture scientifique : c’est l’objectif de la foire-exposition et du séminaire de chercheurs, organisés à Ouagadougou en novembre et qui tente de rapprocher la science des populations.

Jeudi 23 novembre. La maison du Peuple de Ouagadougou vibre au rythme du Forum national de la recherche scientifique et de l’innovation technologique (FRSIT). Cette manifestation, organisée tous les deux ans, expose au public les résultats de chercheurs, habituellement confinés dans les laboratoires. Ici, des élèves s’intéressent aux Organismes génétiquement modifiés (OGM).

Là, un professeur de physique se fait expliquer le processus de fabrication d’un tracteur made in Burkina. L’enseignant doute cependant que la science puisse tout expliquer : « Il y a des phénomènes dont la compréhension nous échappe », dit-il, à propos de ceux qui disposent de dons surnaturels, celui de maîtriser la foudre par exemple.

Composer avec les croyances traditionnelles

Comme lui, de nombreux Burkinabé restent convaincus que la science n’a pas réponse à tout. Le même jour, à l’hôtel Somkièta, à quelque 500 m de là, des chercheurs et universitaires réfléchissent à la vulgarisation de la science. Ils se rencontrent à l’initiative du programme Promotion de la culture scientifique et technique (PCST), mis en ouvre dans dix pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, à Madagascar, au Yémen et au Maroc. « Nous voulons créer des conditions favorables à l’émergence et au développement de la culture scientifique dans les pays où sa pratique est moindre », dit Marie-Lise Sabrié, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), coordonnatrice de ce programme. « Le monde moderne est pétri de science et de technique si bien que, si on n’a pas un minimum de connaissances, on ne peut pas s’insérer dans ce monde », justifie-t-elle.

« La culture scientifique en est à ses balbutiements au Burkina », note un rapport, distribué lors du séminaire. M. Ouédraogo, le professeur de physique, explique : « Les Burkinabé restent superstitieux. Peu ont de la culture scientifique. Ceux qui en ont se montrent réservés parce qu’ils baignent dans un environnement où ils constituent une minorité ». Oger Kaboré, chercheur en anthropologie au Centre national de la recherche scientifique et technique (CNRST), rappelle que de nombreuses variétés de mil et de riz adaptés à nos pluviométries ne parviennent pas à franchir les portes de l’Institut national de recherche agricole.

« Tout le problème, c’est de faire passer ces nouvelles cultures dans les mentalités parce que les gens sont réticents à toute nouvelle trouvaille. C’est ce qui est difficile. Il faut une véritable éducation populaire pour que les gens puissent changer de mentalité et s’approprier les résultats de la recherche pour améliorer leur production agricole ».

Certains en viennent à penser que la science a plus de chance de succès si elle compose avec les croyances traditionnelles. Yamba Elie Ouédraogo, directeur de l’Institut d’application et de vulgarisation en science, explique : « Le moyen d’arriver à la culture scientifique, c’est notre propre culture ». Pour ce défenseur des croyances traditionnelles, les traditions ne sont pas une entrave à la culture scientifique. Il invite les Africains à s’approprier la science pour lui donner une valeur nouvelle teintée de leur culture :» Je crois donc qu’avec ce concept de culture scientifique, nous avons l’occasion de donner et de recevoir, de faire des échanges entre tradition et science ».

Valérie KOUTOU
(Syfia International)

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