Actualités :: Affaire Thomas Sankara : Fin d’une cabale politico-juridique

Dans ce qu’il est convenu d’appeler « L’affaire Mariam SANKARA contre gouvernement burkinabè », le Comité des droits de l’Homme de l’ONU avait fait des « constatations » et invité le gouvernement burkinabè à y « donner suite ». Après le mémorandum produit dans ce sens par ledit gouvernement, il apparaît clairement que cette cabale politico-juridique devrait prendre fin.

Avant de s’appesantir sur le contenu du mémorandum gouvernemental, il n’est pas superflu de revenir sur le contexte dans lequel est « né » cette affaire dite Mariam SANKARA C/ Burkina Faso afin d’en cerner les tenants et les aboutissants pour ses « créateurs ». Il vous souviendra que c’est en 1997 alors qu’elle vivait toujours en France que la veuve de Thomas SANKARA avait saisi les juridictions burkinabè pour s’entendre dire le droit contre ceux qui auraient « assassiné » son mari.

Une demande qui n’a pas manqué de surprendre l’opinion publique si tant est-il que le président SANKARA était mort dans le cadre d’un coup d’Etat et que jamais en Afrique pas plus qu’ailleurs, les juridictions n’avaient eu à connaître d’affaires du genre.

Nul ne dénie à Madame SANKARA le droit de connaître la vérité sur la mort de son mari, mais, en empruntant cette voie, elle ouvrait une boîte de pandore dont le contenu pouvait avoir des effets boomerang pour elle-même. En effet, comme le rappelle le « mémo » du gouvernement, « les faits objet des constatations du Comité des droits de l’Homme sont anciens et sont intervenus dans le cadre d’un Etat d’exception alors que le Burkina Faso vivait dans une situation d’instabilité politique chronique, marquée par l’absence de pluralisme politique et de mécanismes efficaces de garantie des droits humains ». Une instabilité politique à laquelle le président SANKARA, faut-il le rappeler, a pris part activement. C’est vrai que l’on pardonne tout aux morts, mais cela empêche-t-il pour autant de rappeler les torts que vivants, ils ont fait aux autres ?

Absolument pas, et, la veuve ne s’est aventurée sur le terrain juridique que parce qu’elle était mue par des tartufes politiques de l’ombre. Certains de nos politiciens ont en effet fait de l’exploitation des dossiers judiciaires leur fonds de commerce politique, n’hésitent pas à abuser de la bonne foi des honnêtes citoyens pour les rallier à leur cause. La requête de la Dame SANKARA n’avait guère de chances de prospérer judiciairement et, les recommandations du Comité des droits de l’Homme de l’ONU en attestent grandement.

Il n’y figure en effet aucune allusion au côté pénal de l’affaire, le comité se contentant de noter que « le refus de mener une enquête sur la mort de Thomas SANKARA, la non-reconnaissance officielle du lieu de sa dépouille et la non rectification de l’acte de décès constituent un traitement inhumain à l’égard de Mme SANKARA et ses fils, contrairement à l’article 7 du Pacte... » (entendez le Pacte sur les droits civils et politiques).

Et, comme principale recommandation, le comité enjoint à l’Etat burkinabè « d’assurer un recours utile et effectif à Mme SANKARA et à ses fils, consistant notamment en une reconnaissance officielle du lieu de sépulture de Thomas SANKARA et une indemnisation pour l’angoisse que la famille a subie ».
Le gouvernement, soucieux du respect de ses engagements internationaux et attaché aux valeurs de l’Etat de droit et de la démocratie, est allé dans le sens souhaité en prenant des mesures de correction, d’indemnisation, de publication des constatations ainsi que d’autres mesures.

Sur ces dernières qui visent à éviter que des « violations analogues » ne se répètent à l’avenir, le gouvernement a précisé que « depuis plus de quinze ans, le Burkina Faso s’est engagé dans un processus de construction d’un Etat de droit démocratique, fondé sur la garantie et le respect des droits fondamentaux de la personne humaine ».

Il appartient à tous ceux qui veulent œuvrer à la consolidation de cet Etat de droit de venir dans la République pour exprimer leur différence sans préjugés, ni intention de « casser » la maison commune. Une invite valable pour Mme SANKARA ainsi qu’à tous ses maîtres de l’ombre.

L’Opinion

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