- Hermann Yaméogo
Pour un scoop, c’en est un. Nous avons reçu à notre boîte postale, un courrier insolite du genre à faire baver toute une rédaction. Face à une telle information, éthique et déontologie interpellent. Où est donc la part de vérité et d’intox ? Difficile de faire la part des choses. En plus, l’auteur a sollicité l’anonymat, que nous lui accordons. Cette enveloppe kakie avec un timbre ivoirien est une bombe.
A quelques semaines des élections municipales, est-ce un règlement de comptes ? Veut-on affaiblir Me Hermann Yaméogo ? Est-ce un de ses proches qui veut le torpiller ? Ou est-ce la fin de la lune de miel avec le régime Gbagbo ?
Nous sommes partagés entre la décision de publier ce brûlot ou de ne pas le faire. Seulement certaines coïncidences sont tellement vraisemblables qu’il faut bien que l’opinion nationale prenne un peu connaissance de cette information. Notre devoir d’informer est manifeste. Aucune volonté de diffamer ou de salir. En la publiant, nous attendons une réaction du principal incriminé, Me Hermann Yaméogo.
La leçon sera grande pour Me Harmann Yaméogo. Si réellement ce qu’on lui prête est vérifié, alors, il saura à quel genre d’interlocuteurs il s’est confié en Côte d’Ivoire. Nous pouvons tout aussi nous laisser convaincre que l’activisme avec lequel il prend la défense du président ivoirien Laurent K. Gbagbo n’est pas innocent. Braver son opinion nationale comme il l’a fait au risque de sa vie et de sa crédibilité, peut-il expliquer toutes ces largesses ? En allant jusqu’à épouser toutes les thèses du régime ivoirien contre son propre pays, Me Hermann Yaméogo ne justifie-t-il pas ainsi ce qui lui est reproché.
Une simple rétrospective des évènements peut laisser croire qu’il peut y avoir du vrai dans cette correspondance particulière. Après chaque séjour de Me Hermann Yaméogo en dehors du pays, son retour au bercail se singularise par une surchauffe de l’atmosphère. Qui ne se souvient pas qu’après Linas-Marcoussis, Me Hermann Yaméogo s’est montré offensif en criant son droit à la différence ?
Et puis cerise sur le gâteau. Quel Burkinabè peut-il ignorer que Me Hermann Yaméogo a fait de la non validation de la candidature de Blaise Compaoré à l’élection présidentielle, une affaire personnelle ? De la désobéissance civile au CODECO, en passant par les sorties médiatiques, tout a été orchestré. Tout cela ne se fait pas sans argent. Ne parlons pas des multiples missions.
Me Hermann Yaméogo est-il rattrapé par son passé récent ? A l’heure de la vérité, tout le monde a droit à la parole. Espérons tout simplement que le présumé coupable acceptera de se défendre par la voie démocratique et situera le peuple sur ce qui a pu le motiver à nouer cet pacte juteux à une période de l’histoire de notre peuple où la cause nationale était en danger.
Nous avons fait notre devoir. Ce qui arrive à Me Hermann Yaméogo doit faire réfléchir tout Burkinabè. Il ne faut jamais jeter une pierre à sa patrie. Nous devons rechercher toujours à résoudre nos contradictions entre nous. Se faire des alliés étrangers peu s’avérer dangereux. L’allié extérieur d’hier, peut être l’ennemi de demain. Les Etats n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts. Me Hermann Yaméogo doit certainement mesurer la valeur de cette vérité. Aujourd’hui, c’est une enveloppe kakie et un bout de papier qui l’accusent. Et demain ? Peut-être qu’une voix plus officielle se mettra à table. Alors viendra le temps des remords. Nous sommes convaincu, qu’entre les présidents Blaise Compaoré et Laurent K. Gbagbo il y a plus d’intérêts communs à partager et à défendre qu’entre Me Hermann Yaméogo et le président ivoirien.
Espérons que cette révélation, vraie ou fausse, servira de leçon à tous les hommes politiques burkinabè.
Michel Ouédraogo
Sidwaya
