Actualités :: Soutenance de master : David Ouango analyse les conflits autour des terres (...)

« Conflictualité autour des terres des collectivités péri-urbaines et mécanismes locaux de prévention et de gestion : cas de la commune rurale de Saaba (Burkina Faso) ». C’est sur ce thème que l’étudiant David Ouango s’est penché pour la soutenance de son mémoire de master en Prévention des crises et gestion de la paix sociale. Le jury, composé de Dr Roger Zerbo (président), Dr Noël Sanou (rapporteur), et Ouéwamaké Sirima (directeur de mémoire), a reconnu la qualité de son travail en lui donnant la note de 16/20, mention « très bien ».

Une vue de l’assistance présente à l’occasion de la soutenance de David Ouango.

En s’intéressant à un thème en rapport avec le domaine foncier, David Ouango entendait mieux comprendre les enjeux qui gravitent autour de ce secteur, lui qui a auparavant fait des études en sociologie et qui évolue présentement dans le domaine de l’immobilier. « Il y a d’innombrables conflits de terres, difficiles à résoudre. C’est ce qui m’a motivé à aborder ce thème, pensant pouvoir donner des pistes de solution par endroits », a-t-il justifié.

Le directeur de mémoire de l’impétrant, Ouéwamaké Sirima, était absent, mais a donné son aval pour que la soutenance se tienne.

Au constat sur le terrain, l’impétrant dit avoir remarqué que les textes en matière foncière existent. Toutefois, ils sont loin des populations, car inappliqués. « Il y a vraiment un écart important et les conflits sont réels et récurrents, même si les populations développent des initiatives. Ils ont l’ingénierie de la gestion des conflits qui les opposent. Mais la terre a acquis un prix exorbitant aujourd’hui. Et sans l’implication du pouvoir coutumier, il est difficile de dire aux populations de s’entendre autour des terres qui coûtent des millions et des millions », a-t-il conclu.

En plus d’être étudiant à l’Institut africain des industries culturelles (IAIC), David Ouango est entrepreneur immobilier.

Comme solution, David Ouango propose une révision des textes, pour qu’ils prennent en compte l’avis des responsables coutumiers et des populations. « Ce sont eux qui maîtrisent les contours des terres qu’ils occupent depuis des années. Imaginez un jeune qui convoque son oncle en justice pour une affaire de lopin de terre. C’est mal vu dans nos sociétés, parce que ce dernier dira que son fils a osé le convoquer en justice. Du coup, les populations préfèrent aller autour des responsables coutumiers qui les appellent à la conciliation, parce qu’après tout, on est condamné à vivre ensemble », a expliqué David Ouango.

De la gauche vers la droite, on a le président du jury, Dr Roger Zerbo, et le rapporteur, Dr Noël Sanou.

Le jury, dans leur ensemble, a apprécié la pertinence du thème qui, d’ailleurs, est d’actualité. « On vit la problématique du foncier chaque jour. Au niveau traditionnel, on cherche toujours la meilleure manière de régler les différends en la matière. Au niveau administratif, certains textes sont contradictoires ou interprétés différemment. Toutes ces réalités méritaient d’être questionnées. C’est en cela que le choix du thème de David Ouango mérite d’être apprécié à sa juste valeur », a apprécié le président du jury, Dr Roger Zerbo.

« M. Ouango a fait un exercice académique assez pertinent avec la rigueur qui sied », Dr Roger Zerbo.

Au sujet des points à améliorer, le rapporteur, en la personne de Dr Noël Sanou, a principalement insisté sur les éléments de forme. Concernant le fond du document, le président du jury a souhaité de l’étudiant, qu’en attendant qu’un réajustement soit fait pour concilier les règlements traditionnels et les textes en vigueur, il propose un règlement alternatif, vu que, pour un même problème, chacune des parties peut privilégier un règlement différent. « Si on va dans les deux extrêmes, on peut trouver des solutions, mais pas des solutions pérennes. Pourtant, avec une troisième alternative, on peut trouver des solutions qui concernent tout le monde, des solutions qui réunissent plus qu’elles ne divisent », a-t-il conseillé pour finir.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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