Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Bêbrigda Mathieu Ouédraogo, a initié une série de rencontres avec la population dans ses différentes composantes. Une première partie s’est tenue le 10 février dernier, tandis que la seconde tranche est prévue pour le 13 février. Boycott ou indifférence, les partis politiques ont brillé par leur quasi absence à cette rencontre avec le premier responsable de la région.
C’est la salle de conférences de la direction régionale des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique qui a abrité les concertations. Ce fut d’abord les partis politiques. Au nombre de 25 dans la ville de Bobo-Dioulasso, seulement trois d’entre eux ont répondu à l’appel du gouverneur. La salle ne contenait donc que les trois délégués, avec l’ensemble des journalistes qui, vraiment, attendaient l’événement.
Tout comme s’il y avait eu une surprenante complicité pour un boycott collectif, les autres partis ne se sont pas présentés à ladite rencontre. Le gouverneur qu’accompagnaient le haut-commissaire du Houet et le secrétaire général de la région n’a pu que constater la triste réalité et déplorer cette situation : « Je croyais qu’au treizième mois de mon installation, une telle concertation était utile ».
Il a donc décidé avec l’accord des trois délégués présents (CDP, USB, Verts du Burkina) de reporter la rencontre pour ce lundi 13 février 2006. Les associations féminines, second groupe invité, ont promptement et massivement réagi. Heureusement ! Elles étaient une quarantaine issues des différentes structures de la ville à prendre part à ce forum. Comme quoi là où les hommes traînent les pas, les femmes elles s’exécutent.
Ont-elles mieux cerné l’enjeu de la rencontre portant notamment sur les élections municipales à venir et le développement de la région des Hauts-Bassins ? En tout cas, tout porte à le croire. Pendant plus d’une heure, elles ont échangé à bâtons rompus avec le gouverneur sur plusieurs sujets, à savoir entre autres, les obstacles à la cohésion des femmes et leur implication effective dans le processus de décentralisation.
La guéguerre au sein des structures associatives des femmes est à l’image des clans politiques, ont reconnu des femmes. En effet, elles sont nombreuses, ces groupes ou groupuscules de femmes à Bobo, à s’identifier à tel ou tel bord ou homme politique. Ce qui a amené une intervenante à dire que la tension au sein des associations de femmes est sciemment entretenue par les hommes.
« Faux, » a rétorqué une autre qui trouve que ce sont plutôt les femmes qui entretiennent elles-mêmes ce climat malsain. « A Bobo-Dioulasso, les femmes n’arrivent pas à faire la barrière entre politique et association et c’est là tout le problème », souligne une autre.
Faute de s’accorder entre elles, les structures associatives de la ville continuent d’être minées par des calomnies, des propos ethnicistes, des mensonges, des conflits de leadership et d’incitation à la violence. Face à tout cela, le gouverneur de la région a appelé les femmes à plus de responsabilité collective et au respect de la voie républicaine.
Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya
