Actualités :: Demande de pardon de Blaise Compaoré : Puisqu’il faut dire quelque (...)

Personnellement, j’ai pardonné il y a bien longtemps. Le fait que les auteurs de crimes se cachent est déjà un aveu.
J’ai pardonné, car on ne peut pas vivre au milieu de ses semblables, avec la rancœur en bandoulière. J’ai ma douleur, qui, elle, est ineffacable. Je ne vais pas porter en plus des tourments éternels.

Il y a la quête de la paix intérieure. Mais, quelque chose me gêne dans tout ça. Des gens persistent à faire de la politique politicienne avec ces crimes. Je ne peux m’empêcher de penser que tout cela est abject. Et ce n’est certainement pas ce que les Burkinabè attendaient du MPSR.

Jusque là, pas une seule fois on n’a parlé des familles. Seule la récente rencontre des chefs traditionnels a parlé des victimes et de leurs familles. C’est quoi cette réconciliation qui se passe toujours entre des gens qui n’ont subi aucun dommage ? Peut-être que je suis limité, mais je pense que Kosyam n’est pas le lieu indiqué pour une demande de pardon. C’est plutôt devant les hangars des vieux, dans les familles de ceux qui ont été assassinés.

Il reste des plaies à cauteriser. Et je redis la même demande. Qu’on nous donne les corps de nos parents. Je crois pouvoir dire que cette demande est légitime. En tout cas, on peut la comprendre.

Il faudra bien que l’on se décide à nous expliquer le lien entre cette foire de la réconciliation et la lutte contre le terrorisme. Est-ce cette question des crimes politiques qui grippe les armes de nos soldats ? Est-ce la raison qui fait que des barbus à moto tiennent tête à toute une armée de métier ?

Allons jusqu’au bout ! Les acteurs de cette réconciliation auraient-ils des relations obscures pouvant faire cesser ces attaques ? Pour être plus clair : des gens parmi nos dirigeants mettraient-ils en activité leurs amis djihadistes à des fins de politique politicienne ? Est-ce que des Burkinabè auraient le cœur de faire ravager notre pays pour des luttes de pouvoir ?

Avec le sinistre bilan des morts, les cohortes de PDI, je crois que nous avons payé cher pour avoir droit à des réponses.

Je suis sincèrement désolé, mais je ne peux pas dire autre chose.

Sayouba Traoré
Journaliste, écrivain

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