Actualités :: Campagne électorale 2005 : des actes antijeu

Est-ce la fin de l’ambiance sereine que connaissait la campagne électorale ? En tout cas, c’est le moins que l’on puisse se demander au regard de la multiplication des incidents antidémocratiques : perturbation du meeting de Philippe Ouédraogo à Ouaga, entraves aux tournées de Me Bénéwendé S. Sankara dans certaines localités, etc.

Dans une certaine mesure, si ces actes antijeu peuvent être tolérés parce que difficilement prévisibles, il y a tout de même des limites à ne pas franchir.

Malheureusement, c’est ce qui vient de se produire à Ziniaré, où un meeting du candidat du Parti burkinabè pour la refondation (PBR), Gilbert Bouda, a été vivement contrarié le 7 novembre dernier par des militants zélés du CDP. Bien que l’incident ait été maîtrisé, il constitue tout de même un acte suffisamment grave. Certes, l’hypothèse d’une action spontanée sans une implication des dirigeants de ladite formation politique n’est pas à exclure.

Mais il n’empêche que le silence de cette formation politique est sujet à diverses interprétations. Car la logique aurait voulu que la direction du parti dénonçât publiquement cet acte antidémocratique, dès l’annonce de ce dérapage qui entache non seulement le bon déroulement du processus électoral, mais aussi l’image de la campagne et, au-delà, de notre démocratie.

Mieux, le parti du président sortant devait même diligenter une enquête interne pour situer les responsabilités et sanctionner au besoin les éventuels fautifs. Il faut espérer, qu’avant même cette enquête, une condamnation formelle serait faite le plus tôt possible.
Autrement, ce serait troublant et inquiétant. Troublant parce que l’on ignore exactement ce que les dirigeants du CDP recherchent en observant ce mutisme devant un acte aussi répréhensible.

Veulent-ils en faire un précédent et dire un jour que ce n’est pas la première fois qu’un candidat rencontre des difficultés à Ziniaré, considérée comme le fief de Blaise Compaoré, surtout que des candidats de l’opposition projettent d’y tenir des meetings cette semaine-même ? Mais ce qui est sûr, c’est que le comportement de ces militants d’une autre époque, traduit une certaine intolérance et une mauvaise compréhension du jeu démocratique au sein du parti.

Si Ziniaré est le fief du président sortant, elle n’est la propriété de personne. Elle n’appartient pas plus au candidat du CDP qu’à celui du PBR, natif lui aussi du Plateau central, ni à tout autre candidat, si l’on considère que nous sommes dans une République. Tout le monde a le droit d’y entrer et d’en ressortir sans être inquiété, comme le fait d’ailleurs Blaise Compaoré dans les fiefs de ses concurrents.

A la limite, l’on peut admettre que ce genre d’incidents surviennent dans d’autres localités. Mais, que cela se passe chez le président sortant censé incarner les valeurs républicaines, c’est véritablement dommage pour l’image de notre système démocratique. Car cela pourrait signifier que le parti au pouvoir est prêt à recourir à tous les moyens possibles, mêmes illégaux, pour gagner le scrutin dans la ville natale de son candidat.

Mais si de tels actes devraient se reproduire, il y a vraiment lieu de craindre pour le dénouement du présent processus électoral en ce sens qu’ils pourraient amener des candidats victimes, à entreprendre des actions de représailles. Et ce sera la porte ouverte à toutes les dérives.

C’est pourquoi, il est temps que les uns et les autres se ressaisissent pour éviter à notre pays des situations désagréables. Donc, halte à cette escalade qui risque, si rien n’est fait, de jeter du discrédit sur notre fragile système démocratique. Dans cette perspective, tous les candidats à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005, qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir, doivent jouer pleinement leur partition en respectant notamment le code de bonne conduite auquel ils ont souscrit avant le début de la campagne.

Cela signifie qu’ils doivent veiller à ce que les règles élémentaires de courtoisie et de tolérance soient observées par les militants de leur formation politique. Agir dans ce sens, c’est donner la preuve de leur engagement pour la paix et le développement du pays.

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