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Secteur des Transports au Burkina : La gestion du fret désormais entre les mains du gouvernement

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Publié le samedi 10 octobre 2020 à 15h05min

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Secteur des Transports au Burkina : La gestion du fret désormais  entre les mains du gouvernement

Le gouvernement reprend la gestion du fret (marchandises) du Burkina Faso. Elle est confiée au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). La signature du décret a eu lieu, vendredi 9 octobre 2020, au ministère des Transports à Ouagadougou en présence des différents acteurs intervenants dans le domaine du transport. Mais la signature n’a pas fait l’unanimité et s’est terminée en queue de poisson.

Depuis quelques années, l’on constate la multiplication des organisations syndicales des transporteurs. C’est dans ce sens que le gouvernement a décidé, à travers le ministère des Transports de mettre en place une faitière unique afin de mieux gérer le fret au Burkina Faso.

Ce vendredi 9 octobre 2020, une cérémonie de signature du décret du transfert de la gestion du fret au Conseil burkinabè des chargeurs s’est tenue à Ouagadougou. Le transfert de la gestion du fret au CBC vise à mieux gérer ce domaine du transport au Burkina. Cependant, le décret n’a pas été approuvé par tous les acteurs. Ce qui à occasionné des échauffourées lors de la signature dudit décret. La cérémonie s’est ainsi terminée en queue de poisson. Les acteurs de la faîtière unique des transports burkinabè (FUTRB) n’étant pas d’accord que la gestion du fret soit confiée désormais au CBC.

« Nous avons été invités ce matin pour la signature du décret concernant la gestion du fret. Nous ne sommes pas d’accord avec le ministre sur le fait que les transporteurs qui sont censés gérer leur fret se retrouvent exclus de cette gestion. Ils ont dit que l’Etat reprend la gestion du fret, c’est comme si on revenait en arrière de 50 ans, car dans aucun Etat de la CEDEAO nous n’avons vu l’Etat géré le fret. Ils nous ont dit de nous organiser en une faîtière, nous l’avons fait, nous nous sommes installés et on attendait la gestion. Aujourd’hui, ils viennent nous exclure de la gestion de cet fret. On n’est pas d’accord car on ne peut pas faire gérer le fret par d’autres personnes pendant que les acteurs (transporteurs, chargeurs et chauffeurs) sont là. L’Etat nous a délivré seulement un bon de chargement. Le reste du trajet, c’est nous qui le faisons ; je ne peux pas comprendre que nous soyons exclus. Nous allons nous concerter pour prendre une décision mais d’emblée nous pouvons dire que la faîtière unique des transporteurs n’est pas concernée par ce décret. Nous ne sommes pas d’accord ». Ainsi a exprimé leur colère, El Hadj Issoufou Maïga, président national de la faitière unique des transporteurs routiers du Burkina Faso (FURTB).

El Hadj Issoufou Maïga, président national de la faitière unique des transporteurs routiers du Burkina Faso (FURTB)

Entre souffrance et déception

Mamadou Bamogo, secrétaire générale du Syndicat national des chauffeurs professionnels du Burkina Faso exprime sa déception à l’égard des autorités. « C’est nous qui souffrons, c’est nous qui en pâtissons. Si nous avons fait appel aux autorités pour résoudre cette question et que notre ministre de tutelle prend le problème fictivement, c’est décevant ».

Mamadou Bamogo, sécretaire générale du Syndicat national des chauffeurs professionnels du Burkina Faso exprime sa déception à l’égard des autorités

Aussi le secrétaire général national de la FUTRB, Bonaventure Kéré n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement face à la situation. « Le ministre nous a invités ce matin pour faire du théâtre. Depuis quand avez-vous vu un gouvernement qui concurrence ses propres acteurs ? Cet arrêté qui a été signé, nous ne savons pas pour qui ils le signent. Nous ne nous sentons pas concernés. La FUTRB n’est pas concernée », puis d’ajouter : « Nous sommes excédés et c’est ce qui justifie la réaction des chauffeurs ».

Le secrétaire général national de la FUTRB (faîtière unique des transports routiers du Burkina Faso), Bonaventure Kéré

Reprendre ce qu’on avait cédé est toujours dérangeant et frustrant selon, le ministre Vincent Dabilgou. « Donc ces agissements et ces grognes témoignent cela. Force reste à la loi et tous sont tenus de se conformer à la nouvelle mesure. » a martelé le ministre Dabilgou.

Sarah Kaboré (Stagiaire)
Dofinitta Augustin Khan (Stagiaire)

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