Région du Sahel : Le PADES veut promouvoir l’entreprenariat des jeunes et femmes de l’Oudalan
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Le Projet d’appui au développement de l’entreprenariat au Sahel (PADES) a été lancé, mardi 15 septembre 2020, à Ouagadougou. A terme, le projet devra bénéficier à 1 600 jeunes et des femmes entrepreneurs dans les filières porteuses de la chaîne de valeur de l’élevage et 240 porteurs de projets d’entreprises et OSC.
Créer ou renforcer 240 micro-entreprises et OSC et 288 emplois directs, stabiliser 648 emplois. Tels sont les résultats que vise le Projet d’appui au développement de l’entreprenariat au Sahel (PADES), lancé par le consortium Africare Burkina Faso, le Service international d’appui au développement (SIAD), UCEC et la mairie de Gorom-Gorom. Un projet financé par le ministère européen des Affaires étrangères à hauteur de 262 millions de F CFA et pour une durée de six mois.
L’objectif du projet est de contribuer à la stabilité de la région du Sahel et à l’insertion durable des populations dans leurs territoires. Pour cela, le PADES envisage de favoriser la création d’emplois et d’auto-emplois productifs dans la chaîne de valeur de l’élevage en stimulant le développement de micro et petites entreprises locales, et ensuite renforcer l’action de la commune de Gorom-Gorom en direction des jeunes et femmes. A terme, ce sont environ 1 600 jeunes, dont l’âge est compris entre 16 et 45 ans, et des femmes entrepreneurs dans les filières porteuses de la chaîne de valeur de l’élevage et 240 porteurs de projets d’entreprises et OSC, dont 30% de déplacés internes, qui vont bénéficier de l’appui de ce projet.
Des acteurs très optimistes sur les résultats du PADES
Pour Amadou Sawadogo, représentant des bénéficiaires, ce projet est une bouffée d’oxygène qu’on apporte aux populations de la province de l’Oudalan. Selon lui, à cause de l’insécurité, l’entreprenariat local a beaucoup peiné. « Il y a longtemps que nous cherchions des voies et moyens pour être encadrés ou formés pour nos activités d’élevage », affirme-t-il. Pour lui, dans la filière de la chaîne de valeur de l’élevage, les acteurs ont besoin d’être formés, encadrés et accompagnés pour l’obtention d’aliments pour les animaux. Et rien de tel que Gorom-Gorom pour un tel projet, parce que l’élevage est culturel dans cette province.
Pour le conseiller de la coopération régionale de l’ambassade de France, Houcine Dahmane, il est certain que la province de l’Oudalan est parmi les plus affectées par l’insécurité et en même temps l’une des provinces qui ont le plus de déplacés internes. Mais, ajoute le conseiller de la coopération régionale, il est clair que le problème d’emploi et la précarité des moyens de subsistance contribuent à la dégradation de la situation. D’où le choix de cette province. Ce qui est innovant dans le projet, pour lui, c’est qu’il va doter en capital certains porteurs de projets. Le projet va principalement axer son intervention au profit d’une vingtaine de villages de la province.
Le maire de la commune de Gorom-Gorom, Ibrahim Ag Attahir, s’est dit satisfait que sa commune bénéficie de ce projet qui est une réponse à la crise économique et alimentaire majeure dans les zones frontalières du Burkina Faso, liée à l’insécurité humaine. Le chargé du bureau d’Africare Burkina, Hubert Badiel, informe que l’initiative concerne, pour un début, la province de l’Oudalan, mais pourra s’étendre à tout le Sahel voire à d’autres régions, avec l’appui d’autres partenaires financiers.
Etienne Lankoandé
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