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Programme « SADC-UF » : Dix organisations de la société civile plaident pour un développement rural durable et inclusif

Publié le jeudi 25 juin 2020 à 21h35min

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Programme « SADC-UF » : Dix organisations de la société civile plaident pour un développement rural durable et inclusif

Les organisations membres du Programme de souveraineté alimentaire et droits citoyens des unités familiales au Nord et au Centre-Nord du Burkina Faso ont animé ce jeudi 25 juin 2020 une conférence de presse. Il a été principalement question du plaidoyer que mènent ces organisations pour des politiques minières, semencières et foncières plus adaptés aux réalités et aux intérêts des populations dans leur zone d’intervention.

Elles sont dix organisations de la société civile à mettre en œuvre depuis 2017, le programme « Souveraineté alimentaire et droits citoyens des unités familiales au Nord et au Centre-Nord (SADC-UF) ». Le programme intervient dans les provinces du Loroum, du Passoré, du Yatenga, du Zondoma et du Bam. Son but : plaider pour des politiques minières, semencières et foncières plus adaptées aux réalités et aux intérêts des populations, et ce, pour un développement rural durable et inclusif.
Selon les conférenciers du jour, pour ce qu’il leur a été donné de constater dans leur zone d’intervention, les politiques minières, semencières et foncières actuelles ne sont pas conçues de manière adéquate dans l’intérêt des communautés.

En ce qui concerne les politiques minières et foncières, ils estiment que les terres des paysans ne sont pas protégées contre l’accaparement par les grandes entreprises de l’agro-business et les exploitations minières, ainsi que les spéculations foncières. Ils ajoutent que les minerais retirés des sous-sols du pays ne génèrent pas un développement local durable au profit des communautés riveraines des installations minières tel que prôné par le code minier. Or, ces communautés sont fortement impactées par l’exploitation minière qui dégrade les sols.

Le programme plaide pour un développement rural durable et inclusif prenant en compte les intérêts des populations

Ils soulignent également que le consentement libre et éclairé des populations, notamment rurales n’est pas garanti dans le processus d’expropriation des terres agricoles au profit de l’agrobusiness et des industries minières. « Pour nous, il s’agit simplement d’un bradage de nos ressources au profit d’intérêts étrangers à ceux du peuple. C’est pourquoi, à travers ce point de presse et bien d’autres actions qui suivrons, nous tenons à interpeller les gouvernants de faire respecter et considérer le droit des communautés dans la gestion de nos ressources et de prendre leur responsabilité », peut-on lire dans la déclaration liminaire livrée par Mariam Badini, présidente du comité de pilotage du programme SADC-UF.

Les semences traditionnelles doivent être au cœur de la politique agricole, soutiennent les conférenciers

Sur la question de la politique semencière, les membres du programme SADC-UF estiment que dans un pays où plus de 86% de la population pratique l’agriculture, notamment familiale, il est de bon ton que l’accent soit mis sur les semences paysannes traditionnelles et non celles commerciales. Ils affirment en effet, que les semences traditionnelles sont sélectionnées par le paysan lui-même dans son champ et sont plus adaptées aux conditions climatiques, contrairement aux semences commerciales.

« Pourquoi favoriser à outrance les semences commerciales, qui endettent et rendent dépendants les paysans, qui font perdre un savoir-faire, une diversité et une identité ? Pourquoi investir dans des OGM et le paquet de pesticides, pendant que la richesse est déjà dans la main des paysans ? », s’interrogent-ils.

Elles sont dix organisation à mettre en oeuvre le porgamme SADC-UF dans les régions du Nord et du Centre-nord

Plaider pour l’amélioration des conditions de vie des populations

Face donc au constat fait dans la zone d’intervention du programme SADC-UF, ces membres disent plaider auprès des autorités pour une sécurisation collective des terres pour les communautés et les unités familiales, en prenant en compte les opportunités pour les femmes, les jeunes et les générations à venir.

En ce qui concerne les mines, le programme « SADC-UF » milite pour que l’exploitation minière soit soucieuse des intérêts des populations actuelles et futures. Cela sous-entend que les populations doivent pouvoir suivre de façon active, participative et par un consentement éclairé, tout le processus de l’exploitation minière.

Et pour ce qui est des semences paysannes, ils affirment qu’il n’y a pas et qu’il n’y aura jamais de souveraineté alimentaire sans autonomie semencière. « La souveraineté alimentaire restera un leurre si les semences commerciales remplacent les semences paysannes triées et conservées par nos paysans de génération en génération. C’est pourquoi, nous militons pour des systèmes agraires basés sur des principes agro-écologiques et tournés durablement vers la satisfaction des besoins actuels et futurs de nos marchés de proximité sur lesquels s’approvisionnent majoritairement nos populations », a conclu Mme Badini.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 juin 2020 à 06:52, par Pilpoil En réponse à : Programme « SADC-UF » : Dix organisations de la société civile plaident pour un développement rural durable et inclusif

    Bravo !!!
    Il faut garder un oeil sur l’accaparement des terres surout par la Chine.(A peine venue elle voulait s’emparer de la foret Kua à Bobo Dioulasso)
    Au Burkina 80% de la population vit de l’agriculture. Le domaine de l’agriculture doit etre protegé et reservé au nationaux mais interdit au multinationales exceptee dans les zone amenagées par l’Etat a cet effet. On ne peux céder des pans entier de notre economie aux multinationales. Lorsque nos paysans n’auront plus de terres que vont-ils devenir ? Des chomeur al acharge de l’Etat.
    L’Etat doit se ressaisir tres vite. En general les mulinationales s’accapaerent des terres et produisent pour exporter dans leur pays d’origine ou n’y a plus de terre arable et ou toute les terres sont poluées. Les terres acquis par les compagine etrangeres doivent avoir un limite dans le temps (50 ans maximum). C’est a dire qu’après cette periode la terre revient a l’Etat Burkinabé. Sinon imaginez un peu, quelqu’un comme Bill Gate peut venir acheter la moitier du Burkina , y mettre une cloture et nous empecher de circuler. Il n’ya plus de place en Chine , ils sont chez nous non seulemet pour les terres, nos resource mais surtout pour caser leur surplus de population parce qu’ils n’ont plus de place chez eux. Et en générale ce sont des repris de justice qui viendront faire la loi chez nous comme on l’a vu en Guinée ou des conflits en populations et Chinois ont éclaté. Dans certains pays Africain il y’a eu des morts et ca n’est que le debut.

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