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Promotion du lait local : L’UMPL/B outille et équipe des mini laiteries à travers le projet PAFAO

Publié le vendredi 29 novembre 2019 à 17h30min

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Promotion du lait local : L’UMPL/B outille et équipe des mini laiteries à travers le projet PAFAO

L’Union nationale des mini laiteries et des producteurs de lait local au Burkina (UMPL/B) a procédé, le 28 novembre dernier, à Koudougou, dans le Centre-ouest, au lancement officiel du projet PAFAO n°201935 dénommé, « mini laiterie, innovation et stratégique 2022 ». Le lancement du projet PAFAO ouvre donc une nouvelle ère pour la filière lait au Burkina, qui va booster davantage la production laitière, la transformation et la commercialisation. L’objectif étant de contribuer à l’amélioration de l’accès des populations aux produits laitiers de qualité. D’où la mobilisation des producteurs laitiers à la cérémonie de lancement dudit projet présidé par le directeur provincial des Ressources animales de Boulkiemdé, Abdoulaye Drabo.

Sous le lead de l’ABADAS, l’Union nationale des mini laiteries et des producteurs de lait local au Burkina (UMPL/B) et la Plateforme d’action à la sécurisation des ménages pastoraux (PASMEP) ont soumis et obtenu un projet à la CFSI et à la fondation de France pour financement. Le projet a été articulé autour de deux principaux points à savoir la promotion du « consommé local », pour que les produits locaux gagnent des parts de marché en Afrique de l’Ouest et la reconnexion de l’agriculture familiale durable aux marchés urbains et ruraux.

D’une durée de 36 mois, le projet qui a mobilisé plus de 42 millions de F CFA profitera à cinq laiteries dans les régions du Centre-ouest et le centre-sud. Dans la région du Centre-ouest, il s’agit de la laiterie Boulkiemdé lait et de la laiterie de Léo. Au Centre-sud, ce sont les laiteries de Mongalamdam, de Sondré Est et de Tambolo. Selon le président de l’UMPL/B, Adama Ibrahim Diallo, « ce projet vise à contribuer à l’amélioration de l’accès des populations aux produits laitiers de qualité. Il va impacter plus de 250 bénéficiaires directs dont 200 femmes, générer environ 1525 bénéficiaires indirectes dont 1125 femmes et 305 jeunes ».

Le président de l’UMPL/B, Adama Ibrahim Diallo : « ce projet vise à contribuer à l’amélioration de l’accès des populations aux produits laitiers de qualité ».

« Le projet va également promouvoir cinq laiteries de transformation, et produire plus de 20 000 litres de lait chaque année, 28 000 consommateurs et développer 7 types de produits au sein de ses laiteries tout en appliquant les nouvelles techniques de marketing et technologies améliorées », a-t-il ajouté. En effet, prévu pour une durée de trois ans (2019-2022), le projet privilégie une approche à la fois globale, inclusive et innovante pour faire développer le lait dans une dynamique de croissance économique soutenue et plus productive.

Le lait local est aujourd’hui l’un des principaux produits dans le secteur de l’élevage au Burkina Faso

« Nos laiteries ont ainsi l’occasion de bâtir de nouvelles innovations et stratégies autour de cette production en vue de maintenir la valeur ajoutée au plan local », a soutenu Adama Ibrahim Diallo. Ce projet, a rassuré le président de l’UMP/B, aidera les laiteries bénéficiaires à migrer vers un développement économique profitable à toutes les populations de ce pays. En tout état de cause, le projet s’inscrit donc dans la continuité des actions mises en place par l’UMPL/B et PASMEP, des aides qu’ils reçoivent de leurs partenaires.

« Les laiteries seront appuyées en renforcement de capacité et équipements de sorte à améliorer la production. Ce qui oriente les défis vers la recherche de débouché sure et sécurisé et la recherche des marchés institutionnels et des marchés de masse », a justifié Adama Ibrahim Diallo. Soutenant fortement l’initiative de l’UMP/B dans sa dynamique d’outiller et d’équiper ses membres, le directeur provincial des Ressources animales du Boulkiemdé, Abdoulaye Drabo, estime que « les manques et les besoins à combler, sont nombreux dans le domaine de l’élevage au Burkina, en Afrique et partout dans le monde ».

Le directeur provincial des Ressources animales du Boulkiemdé, Abdoulaye Drabo : « ce projet va permettre l’augmentation de la production, la croissance des revenus et la réduction du chômage »

D’où sa conviction selon laquelle que « c’est tous ensemble, main dans la main : opérateurs économiques, pouvoirs publics, institutions financières et acteurs sociaux, que nous parviendrons à faire bouger les lignes ». C’est pourquoi, il a encouragé les associations et les bénéficiaires à profiter de cet accompagnement, afin de booster la production et de contribuer au développement de la filière lait et de leurs communes. Car, a-t-il poursuivi, « ce projet va permettre l’augmentation de la production, la croissance des revenus et la réduction du chômage ».

Les producteurs du lait étaient présents à la cérémonie de lancement Des bénéficiaires s’expriment

Quant au coordonnateur du PASMEP, René Millogo, il a invité les bénéficiaires à réellement s’approprier le projet. « De votre détermination dépend de la réussite du projet », a-t-il dit. Ayant fait le déplacement depuis la France pour assister à cette cérémonie de lancement, le vice-président de ABADAS, Christian Lemoing, a encouragé les producteurs laitiers du Burkina dans leur dynamique de promouvoir le lait local afin d’épanouir les ménages. Il a rassuré la disponibilité de sa structure à accompagner les petits producteurs du Burkina. A la suite des discours, Fatima Valéa, membre du suivi et évaluation, a présenté le projet aux différents acteurs. A noter également que le public cible pour la consommation du lait local, à savoir les écoliers étaient fortement mobilisés pour cette activité.

Le vice-président de ABADAS, Christian Lemoing, a encouragé les producteurs laitiers

En rappel, le lait local est aujourd’hui l’un des principaux produits dans le secteur de l’élevage au Burkina Faso. Selon la direction générale de la production animale (DGPA), les effectifs du cheptel au Burkina sont estimés à près de 9,7 millions de bovins qui représentent une part significative dans l’économie du pays. Ainsi, l’accroissement du commerce national et la forte demande des consommateurs du lait local encouragent ce secteur et offrent une nouvelle opportunité aux petits producteurs qui s’investissent massivement dans cette production. En outre, la transformation de lait est une activité à haute intensité de main d’œuvre. Son impact sur l’emploi en général et sur celui des femmes en particulier est très important. La transformation de la production nationale du lait est donc une activité capable de résorber considérablement le chômage des jeunes et des femmes.

Correspondance particulière


Aïssatou Barry, responsable de la laiterie Boulkiemdé lait

« Ce financement va nous permettre d’agrandir notre laiterie et améliorer notre condition de travail. De nos jours, nous avons une capacité de production de 150 litre de lait par jours et avec ce projet on pourra atteindre 300 litre par jour. C’est pourquoi, nous souhaitons aussi qu’on appuie les producteurs, car sans les producteurs, la laiterie ne marche pas. Si le projet peut aussi travailler avec les producteurs, cela va vraiment nous arranger ».

Aissata Barry

Ousmane Boly, promoteur de la laiterie Lowlordé Kossam de Léo

« Ce financement contribuera davantage à l’amélioration de la qualité du lait et de la qualité du service. Et les consommateurs vont découvrir davantage les produits laitiers locaux. Nous produisons actuellement entre 50 et 60 litres de lait par jour. Cela est lié à nos équipements. Nous sommes un peu limités. Maintenant avec le nouvel équipement, nous comptons aller jusqu’à 500 litres par jour, voire 1000 litres vers la fin ».

Ousmane Boly
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Vos commentaires

  • Le 30 novembre 2019 à 06:59, par Peuple Insurgé En réponse à : Promotion du lait local : L’UMPL/B outille et équipe des mini laiteries à travers le projet PAFAO

    Braves paysans, je vous souhaite beaucoup de courage car le combat que je vous mener est rude. Le secteur agricole en général est la clé du développement de ce pays de près de 20 millions de bouches à nourrir mais dont malheureusement les dirigeants n’ont pas le courage d’avoir une réelle volonté politique pour le développer. Le coût de production d’un litre de lait local est d’environ 350 F. Le litre de "lait" en poudre importé est d’environ 200 F. Alors faites votre analyse profonde. Ce "lait" importé est un faut lait, un mélange de produits végétaux de bas coûts qu’on déverse sur nos pays, que nous happons comme des robots (Thomas sankara). Prenons l’exemple du Nigeria qui a interdit l’importation du riz qui a ainsi boosté ce secteur en un temps record. Le Ghana voisin vient juste d’emboiter le pas du Nigeria. Alors vous tous burkinabe qui crier partout que vous êtes digne et intègres, vous qui voulez faire croire que vous êtes patriotes prenez une décision courageuse pour sortir ce pays de misère. Les miettes que les bailleurs nous donnent ne valent même pas le 1/10 de notre marché intérieur qui est inondé de produits bas de gamme importés. Soyons dignes et comptons sur nos propres forces. Dieu nous a tout donné, rendons lui grâce. Ne soyons pas ces misérables qui courent éternellement vers cette charité qui n’est rien d’autre qu’un piège pour notre développement.

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