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72 heures du lait local : L’insécurité met à mal la viabilité des laiteries

Publié le mardi 29 octobre 2019 à 23h24min

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72 heures du lait local :  L’insécurité met à mal la viabilité des laiteries

Face à la déprime dans les rangs des producteurs et transformateurs de lait local dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Sahel et de l’Est, l’Union Nationale des mini-laiteries et producteurs de lait local du Burkina a engagé un débat sur la question de l’insécurité lors des 72 heures du lait local. Objectif : trouver des pistes pour une résilience des pasteurs et agropasteurs face à l’insécurité.

Depuis 2015, l’insécurité ne cesse de prendre de l’ampleur, notamment dans les régions du Nord, du Centre-Nord, le Sahel et l’Est. Les pasteurs voient ainsi l’exercice de leur métier devenir de plus en plus difficile. Ils assistent, impuissant à la destruction et au vol de leurs animaux. Les pâturages et les pastorales sont devenus inaccessibles.

Les pasteurs et agropasteurs sont contraints de fuir face à la menace des bandits et à l’action des groupes radicaux. Dans ce contexte, !’approvisionnement en aliment bétail est quasi impossible. Les laiteries, quant à elle, n’ont plus de lait pour tourner. Collecter et livrer du lait est devenu très risqué.

Du coup, les laiteries sont en train de fermer les unes après les autres, laissant dans la précarité un grand nombre de femmes et de ménages sans revenus. Pour beaucoup, la solution est de partir en attendant des jours meilleurs. Face à cette problématique, l’Union Nationale des mini-laiteries et Producteurs de Lait local du Burkina a lancé la réflexion lors des 72 heures du lait local qui se tient à Ouagadougou du 24 au 26 octobre 2019.

Pour cette 5ème édition, le thème est « un pastoralisme résilient pour du lait local : une réponse à l’insécurité et un facteur de développement durable ». Ce sujet est d’autant plus crucial en raison du poids du secteur dans l’économie du Burkina Faso. Monsieur Léon Badiara, représentant le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques a rappelé que le secteur de l’élevage rapporte 26% des recettes d’exportations et contribue pour 18% au PIB.

Adama Ibrahim Diallo, président UMPLB

En outre, le pays dispose d’un cheptel assez important de 10 millions d’ovins, 9,7 millions de bovins pour développer sa filière laitière. Que faire face à cette insécurité qui met à mal les systèmes de production pastoraux ?

Pour M. Badiara, « il ne faut pas occulter les rôles des uns et des autres en tant qu’acteur ayant des capacités à développer des moyens d’adaptation et d’interagir les avec les autres afin de trouver ensemble des stratégies résilientes dans un contexte de sécurité difficile ». Il a ajouté qu’il est nécessaire d’œuvrer ensemble et dans nos environnements respectifs à favoriser des solutions qui puissent être bénéfique dans l’exercice quotidien de nos activités, tout en cultivant le bon vivre ensemble.

Léon Badiara, representant du MRAH

Pour l’Emir de Djibo, parrain de cette 5ème édition, ces journées de réflexion doivent donner de « l’optimisme, du dynamisme, de l’intelligence, de l’imagination dans une période où certains semblent avoir baissé les bras. Cela permettra de dégager des idées, des résolutions pour la recherche d’un environnement paisible, incitatif pour l’exercice du pastoralisme. Les participants de cette édition pourront également échanger sur « Comment assurer l’alimentation du bétail pour la continuité de la production laitière et l’approvisionnement des mini laiteries en lait cru dans un contexte de crise sécuritaire ? ».

EMIR de Baraboulé

En plus des réflexions, les visiteurs peuvent échanger avec des transformateurs, des producteurs, structures d’appui techniques et financiers et déguster des produits laitiers. Pour l’occasion, il a été procédé, avec le soutien d’OXFAM au Burkina à la remise d’équipements à 10 mini-laiteries. Pour cette édition, l’UMPLB a bénéficié du soutien technique et financier du MRAH, OXFAM, APESS, PASMEP, SNV, FEB, IPROLAIT …

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