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Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

Publié le mercredi 5 juin 2019 à 10h30min

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Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

La moitié des accidents de la circulation observés à Ouagadougou provoquent des blessures, dont 43% à la tête. Souvent, elles ont pour conséquences l’incapacité de travailler ou de mener des activités quotidiennes. Il existe pourtant une législation au Burkina Faso rendant le port du casque obligatoire depuis 2005, mais très peu de conducteurs de deux-roues motorisés respectent cette loi.

Entre le 2 février et le 31 juillet 2015, une enquête a été réalisée par l’IRD et l’Université de Montréal auprès des accidentés de la route hospitalisés au CHU Yalgado. Les urgences traumatologiques ont enregistré au cours de cette période 1867 admissions aux urgences. Les résultats montrent que 87% des hospitalisés sont des usagers de deux roues motorisés (graphique). Près de 43% d’entre eux présentaient des blessures à la tête.


Trente jours après leur accident, 26% des victimes présentaient toujours une incapacité à réaliser au moins une action du quotidien (se laver, s’habiller, se déplacer) sans aide.

L’OMS l’assure, le port du casque est un moyen efficace de diminuer les blessures. L’Organisation explique également que l’utilisation du casque réduit les frais hospitaliers.

Bien que le port du casque ait été décrété obligatoire au Burkina Faso dès 1978 pour les motocyclistes, réaffirmé par un décret de 2003 (pour les 125 cm3) et élargi à l’ensemble des deux roues motorisés par le décret de 2005, la population ne le porte toujours pas.
Des comptages réalisés en avril 2019, par l’Institut de rechercher pour le développement (IRD) et l’INstitut des sciences des sociétés (INSS/CNRST), sur différents types de routes dans les villes de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou indiquent un taux de port du casque pour les usagers de deux roues motorisés égal en moyenne à 4,7%.

Mais pourquoi les usagers de la route refusent de porter le casque en circulation ? S’agit-il d’une défiance de l’autorité de l’Etat comme ce qui avait été observé lors des émeutes liées à l’imposition du port du casque en 2006 ? Doit-on expliquer ces comportements par de la négligence ou la sous-estimation du risque d’accident ?

Par Aude Nikiema (INSS/CNRST), Emmanuel Bonnet (IRD), Christian Dagenais (Univ. de Montréal), Valéry Ridde (IRD)

Références :
Bonnet E., Fillol A., Nikiema A., Ouedraogo M., Lechat L., Ridde V., 2016, Se protéger en circulation réduit la gravité des blessures, L’équité en santé au Burkina Faso, http://www.equitesante.org/wp-content/uploads/2016/01/Note-Traumatismes_PB2_fr.pdf
OMS, 2006, Casques : Manuel de sécurité routière à l’intention des décideurs et des praticiens, https://www.grsproadsafety.org/wp-content/uploads/Helmets_French_Casques.pdf

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Vos commentaires

  • Le 3 juin 2019 à 19:51, par triste En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

    C’est vraiment triste et déplorable ! le casque comme le port obligatoire de la ceinture peut sauver au moins un demi millier de personnes au Burkina Faso chaque année. Mais, que nenni ! On s’excite et on s’indigne pour la mort d’une personne écrasée par un camion dans la ville de Ouaga près à lyncher le chauffeur/chauffard !, mais, on oublie que le casque peut sauver des centaines de personnes par an ! Au delà, des morts, n’oublions pas les milliers de personnes invalides suite à un choc au niveau de la tête et, là, c’est la société ou plutôt les familles qui triment pour subvenir aux besoins de ces invalides. Je vais finir par un plaidoyer particulier : soit on dit plus rien ne sera comme avant, soit on continue dans nos errements en ayant des attitudes suicidaires ! à bon entendeur, salut, car, la faucheuse ne passe qu’une fois car il n’y a pas de séance de rattrapage !!! pour dire si j’avais su ! Pour la forêt de Kua, tout le monde s’est soudain réveillé pour être écologiste à qui mieux mieux même ceux/celles qui n’ont pas planté et entretenu un seul arbre dans sa vie, et, j’espère, qu’au moins, ce débat sur le casque va réveillé le peuple burkinabè pour son bonheur et mieux être et vivre ensemble !

  • Le 3 juin 2019 à 20:18, par Bebeto En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

    Pour ma part, porter le casque ou ne pas porter le casque n’est pas un problème. Chacun est libre et chacun doit s’assumer.
    Celui qui fait un accident et il casse sa tête, on fait quoi ? Mais on part l’enterrer et la vie continue. Qu’est-ce que vous croyez ? C’est comme celui qui refuse de se brosser les dents, votre problème c’est lequel ? Laissez le tranquille, il s’approche à grand pas vers une carie dentaire. Ce jour là il n’aura pas besoin des conseils de quelqu’un pour désormais bien se brosser les dents.
    Toutes ces personnes qui circulent à moto sans casque, ils ne sont pas tombées du ciel, ils ont des parents et des proches. Pourquoi nous ne donnons pas des conseils utiles à ces personnes qui circulent sans casque ?
    Nous sommes un peuple ou l’éducation de base en famille à raté, ou passer son temps libre a boire la bière au bord des rues est l’occupation 1ere des pères de famille, au détriment du suivi et de l’éducation familiale des enfants. Actuellement, les mamans aussi ont rejoint cette vie d’irresponsable. Quand l’éducation de base en famille n’a pas existé pour des enfants, quand ils deviennent adultes, ils ne peuvent pas obéir à quelqu’un.
    Moi je conclus que les Burkinabè et précisément à Ouagadougou, une grande majorité des pères et mères de famille n’aiment pas leurs enfants. Quand on aime son enfant, on ne l’abandonne pas au profit de la bière, on reste à la maison avec lui, pour lui donner un minimum d’éducation et l’inculquer un certain nombre de valeur, parmi lesquelles aimer la vie. Et quand une personne aime réellement la vie, elle porte le casque pour la protéger.
    Celui qui ne veut pas porter le casque laisser le, s’il fait un accident et se casse la tête, on part l’enterrer et la vie continuer.
    Ne vous fatiguer pas à vouloir sensibiliser les gens,
    Chacun de nous devrait être le gendarme ou le policier de ses enfants, si nous les aimons.
    Ce qui se passe au BF, c’est le reflet de ce que nous sommes réellement, c’est le reflet de notre hypocrisie collective.
    Le vrai développement d’un pays commence dans la cellule famille.
    Très sincèrement merci à vous.

    • Le 4 juin 2019 à 08:13, par paul En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

      Chacun est libre de le porter ou pas ! soit ! mais, notre état est défaillant ! Je suis désolé de vous contredire Bebeto mais ces centaines de morts sont inacceptables lorsqu’on peut les éviter ! Accepteriez vous aujourd’hui qu’un car mal entretenu, vous écrase en marchant sur le trottoir ou à l’arrêt sur votre moto à un feu rouge parce que ces freins ont lâchés ? NON Accepteriez vous que les Boeing ou Airbus fassent des économies et soient responsables de centaines de morts pour n’avoir pas sécurisé leurs avions ? NON. Cas récent de Boeing où le modèle de l’avion mis en cause sont tous à l’arrêt. Bref, le législateur doit légiféré et, ensuite, faire respecter la loi. Prenons l’exemple de la France, elle est passé de 16.000 morts/an sur les routes à 3.000 environ en imposant le port de la ceinture, des airbags dans les véhicules, la limitation de vitesse, etc. Il n’y a pas de fatalité. Le bien vivre en société impose des règles comme il est interdit de tuer son voisin ! Tout le monde s’est indigné pour 3 élèves écrasés par des camions ces 2 derniers mois à Ouaga. Alors, ayons pour une fois le courage de tous s’indigner pour exiger le port obligatoire du casque !

    • Le 4 juin 2019 à 15:48, par Malick En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

      Non. Ne pas porter un casque est une violation de la réglementation au Burkina Faso.
      Il faut oser sévir. A trop vouloir éviter les problèmes, on ne fait qu’en accumuler.

  • Le 4 juin 2019 à 13:33, par Alice OUATTARA En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

    La solution c’est rendre les bus disponibles et créer des espaces où déposer engins et voitures. Vous verrez. J’ai utilisé le bus pendant 7ans. Moins de stress. La SOTRACO doit palier les heures d’attentes avec un départ toutes les 20mn

  • Le 4 juin 2019 à 13:39, par Alice B.K. OUATTARA En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

    Les accidents à moto sont dûs au fait que nos routes et goudron ne sont pas adaptées à ces engins qui filent trop. Il y a aussi trop de "dos d’ânes"

  • Le 4 juin 2019 à 15:43, par Bebeto En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

    Bonjour Mr. Paul
    Je comprends vitre position. Moi je suis pour le port du casque. Mais ceux qui refusent de le porter ou n’obligent pas leurs enfants a le porter, c’est une démission personnelle de leur part. Je suis conscient que mon langage était très dur et je m’en excuse SVP. Mais Mr. Paul, il faut aussi apprendre à chacun la responsabilité, chacun f
    dout s’assumer, sinon nous allons perdre trop de temps, d’énergie et d’argent, alors que la responsabilité individuelle de chacun peut nous permettre de gagner énormément.
    Le problème, nous voulons tous ramener à l’État. Voyez-vous Mr. Paul, mêmes nos caniveaux qui débordent d’ordures, c’est l’État. En tant que père de famille, si nous payons une moto remettre à notre enfant de 15 ans qui est bien mineur, ce qui va lui arriver en circulation, nous sommes responsables. Malheureusement Mr. Paul certain ne veulent pas entendre parler de ça. Notre responsabilité individuelle combinée à la rigueur de l’État peut réduire de façon sensible, ces accidents mortels et traumatisant.
    Oui les véhicules et les engins défaillants, il faut les mettre à la fourrière, l’État ne doit pas rigoler avec ça.
    Merci bien à vous.
    Veuillez m’excuser si mes 1ers écrits vous ont choqués par la violence des mots.

  • Le 5 juin 2019 à 12:59, par SALOUKA En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

    Disons-nous tout simplement la vérité. Les casques vendus au Burkina Faso sont ni plus, ni moins que des calebasses. J’ai été à plusieurs reprises témoin d’accidents où les casques portés par les accidentés ont été éventrés. Il faut apprendre aux usagers à rouler raisonnablement et surtout éviter de prendre la route comme un salon de beauté en se mirant avec les rétroviseurs de leurs engins. Ce qui est déplorable, c’est que de nombreux policiers et gendarmes font les mêmes bêtises que ceux qui ne connaissent rien des règles de la circulation. Il y a également tous ces permis de conduire achetés en circulation. Le tableau est plus sombre que cela, mais arrêtons-nous ici.

  • Le 5 juin 2019 à 16:43, par Jean MOULIN En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

    Je dirai laxisme de nos autorités.
    La vente des motos assortie de casque une obligation mais au Burkina Faso les textes sont faits pour ne pas être respectés.

    Si j’étais concessionnaire, je vendrais les véhicules sans ceinture de sécurité.

  • Le 5 juin 2019 à 17:45, par Le réaliste En réponse à : Le port du casque : refus de l’autorité ou inconscience des usagers de la route ?

    Internautes Bebeto, Paul et Salouka, vous avez tous raison. Seulement, notre mal est très profond à cause de l’incivisme, le désordre, l’anarchie que les politiciens ont initiés, cultivés et entretenus à travers l’impunité depuis longtemps et à dessein pour leurs intérêts inavoués.
    De nos jours, chacun ignore que l’Etat, c’est tout le monde et non un individu. De cet fait, on entend dire que l’Etat ne fait rien et les politiciens assoiffés du pouvoir diront que c’est une défaillance de Rock, son PM et son gouvernement. Ce qui est pire, beaucoup d’entre nous-mêmes refusons de reconnaitre nos insuffisances et se comportent très mal tout demandant un changement chez les autres. Il s’agit là d’un problème de société et ce qui est encore grave, il y a bel et bien beaucoup de brebis galeuses au sein des services techniques tant civils, militaires et policières chargés de traquer énergiquement le phénomène. A qui la faute ? Bien entendu nous tous. Les valeurs de patriotisme, loyauté, fidélité, dignité, d’intégrité et du sacrifice jusqu’au dernier souffle jadis étiquetées au Burkinabè sont reléguées aux calendres grecques.
    En un mot, on va en souffrir encore longtemps dans la mesure ce n’est pas en une seule année que le mal s’est installé, mais sur près de trois décennies dont certaines acteurs sont encore malheureusement aux commandes bon gré mal gré. Cependant, l’espoir est permis car beaucoup de Thomas SANKARA, de Norbert ZONGO etc.....seront guidés par DIEU pour sauver le Faso. Que DIEU nous assiste selon sa volonté

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