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Crise à La Poste Burkina : Le dialogue n’est pas rompu, selon le PCA

LEFASO.NET | Par Yvette Zongo

Publié le vendredi 10 mai 2019 à 23h10min

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Crise à La Poste Burkina : Le dialogue n’est pas rompu, selon le PCA

Suite à la crise qui s’est déclenchée à La Poste Burkina entre le personnel et l’administration, Lefaso.net a rencontré le président du conseil d’administration, Abdoulaye Kondé, pour recueillir sa version des faits. Il explique la situation qui prévaut au sein de la boite dans cet entretien.

Lefaso.net : Au départ, il s’agissait d’un sit-in, comment la situation a-t-elle dégénéré pour aboutir à l’expulsion du directeur général ?

Abdoulaye Kondé : Il faut préciser que tout est parti de l’adoption du statut du personnel de La Poste Burkina. Et concernant ce statut, des recommandations avaient été formulées lors de la crise qu’a connu la société en 2018 où il a été question de relire le statut du personnel à ses annexes et lorsque cela a été acté, la direction générale avait mis en place un comité composé de représentants du syndicat, du personnel ainsi que des représentants de la direction générale pour travailler sur le dossier et proposer des rapports.

Et lorsque cela a été fait, la direction générale a formulé quelques amendements par rapport à ce qui a été proposé par la commission. Et dans le but d’avoir un point de vue commun, la direction est allée vers les partenaires sociaux afin d’avoir un document consensuel à présenter au niveau de l’administration. Et en ma qualité de PCA, j’ai rencontré les membres de la commission en suggérant que tout le monde s’aligne dans la même dynamique pour faire en sorte que le document puisse être consensuel afin de faciliter la prise de décision au niveau du conseil d’administration.

C’est ainsi qu’au regard de certains points de désaccords sur certains aspects, on a pu harmoniser les choses et le dossier a été transmis au conseil pour être apprécié. A la suite de cela, un conseil d’administration extraordinaire prévu à cet effet pour adopter le statut a été convoqué le 4 avril et au cours de la rencontre, on a estimé qu’il fallait avoir certaines informations complémentaires pour pouvoir statuer sur le dossier. Ce qui a été fait et on s’est retrouvé à la session du conseil d’administration ordinaire pour l’arrêt des comptes et le conseil a encore estimé qu’il restait des informations complémentaires pour pouvoir mieux se décider.

Et vu que le dossier avait déjà été renvoyé une première fois, le conseil a donné cette fois-ci une date limite qui était prévue au 30 avril pour produire ces informations complémentaires et c’est dans cet intervalle que le syndicat a écrit à la direction générale pour dire qu’il faudra que la date du 30 avril soit respectée sinon si rien n’est fait, elle sera donc responsable de la détérioration du climat social.

Et lorsque le document a été reçu le 29, nous avons donc partagé les informations à l’ensemble des membres du conseil pour qu’il commence déjà à analyser et au même moment, on a informé les partenaires sociaux que la date du 30 n’était pas celle du conseil d’administration mais la date limite pour produire les documents et que dans ce laps de temps le conseil ne pouvait pas se tenir et qu’il ne faudra pas s’attendre à une décision d’ici le 2 mai, étant donné que le 1er était chômé.

Vu qu’un sit-in prévu était prévu le 6, le conseil a tenu à avoir une rencontre d’échange le 7 en vue d’harmoniser et de s’assurer que les éléments complémentaires avaient été remis. Et voyant que tous les éléments étaient prêts pour pouvoir convoquer un conseil extraordinaire pour se pencher sur la question, on a donc chargé le directeur général d’informer les partenaires sociaux que le conseil est fixé à la date du 14 mai prochain pour examiner le statut du personnel. Et c’est lorsqu’il est allé porter l’information à leur connaissance que la situation a dégénéré.

Du problème de statut, on arrive à une situation où le personnel ne veut plus voir le DG ; comment expliquez-vous cela ?

Je ne saurai vous donner plus de précision sur cette situation. Ce que je sais, c’est que depuis effectivement l’arrivée du directeur général, il y a eu quelques problèmes mais on avait trouvé des solutions par grâce aux efforts des uns et des autres et depuis lors, on s’est inscrit dans une dynamique de communication, de dialogue entre les partenaires, la direction générale et bien sûr avec le conseil d’administration de telle sorte que lorsqu’il y a un problème, que l’on puisse échanger, poser les problèmes et voir comment les résoudre. Et c’est dans cette démarche qu’on s’est inscrit jusqu’à ce qu’on connaisse la situation actuelle.

Maintenant que la situation a dégénéré, quelles sont les mesures prises par la société afin de sortir de la crise ?

Vous savez que dans toute situation, lorsqu’une crise s’installe, il faut aussi développer des initiatives tendant à la résoudre et il faut donc trouver un plan de sortir de crise. Pour cela, le dialogue n’est pas rompu, parce que les pourparlers sont en cours avec les différents acteurs afin de trouver des solutions pour sortir de cette crise.

C’est vrai que nous sommes dans un Etat de droit et on n’est pas contre le fait que les citoyens exercent leurs droist mais cela doit se faire dans une démarche réglementaire, sans compter qu’il y avait un processus de dialogue et de communication à l’interne et que ces voies pouvaient être utilisées pour gérer la situation pour qu’on n’arrive pas à celle qui prévaut aujourd’hui. Pour dire qu’il faut toujours s’inscrire dans cette dynamique pour permettre d’assurer la pérennité de nos structures.

Interview réalisée par Yvette Zongo
Lefaso.net

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