1re session du Conseil national de concertation en nutrition : le Larlé Naaba Tigré investi champion national pour la nutrition
LEFASO.NET | Par Aïssata Laure G. Sidibé
Les travaux de la première session, au titre de l’année 2018, du Conseil national de concertation en nutrition s’est ouverte, le mardi 17 juillet 2018 à Ouagadougou, sous la présidence du Premier ministre Paul Kaba Thiéba. Cette session biannuelle a rassemblé environ 80 membres statutaires du conseil, qui sont essentiellement des représentants de directions techniques des différents départements ministériels, des partenaires techniques et financiers, des ONG, des acteurs du secteur privé et de la société civile.
La malnutrition demeure un réel problème de santé publique au Burkina Faso. Le rapport annuel de Save the Children sur l’indice de privation de l’enfance dresse un tableau peu reluisant. En effet, 27,3% des enfants âgés de 0 à 59 mois connaissent un retard de croissance du fait de la boulimie. Ouvrant les travaux de cette session, le Premier ministre s’est dit profondément préoccupé par cette situation. Mieux, « il faut inverser cette tendance, car on ne peut pas développer le pays en laissant une partie très importante de la population dans la malnutrition, la pauvreté ». Il a aussi rappelé que le gouvernement a inscrit le capital humain dans l’axe N°2 du Plan national de développement économique et social (PNDES).
« La conviction du président du Faso est que la question de la nutrition est un déterminant puissant de la santé. Ce sont des questions intimement liées. C’est pourquoi nous avons commencé à mettre en œuvre des actions pour essayer de mettre fin à cette situation », a en outre affirmé Paul Kaba Thiéba.
L’élaboration et l’adoption en Conseil des ministres d’un Plan national est l’une des actions phares qu’il a énumérées. Ce qui permettra d’organiser convenablement la politique de nutrition ; et ce, jusqu’en 2021. Etant donné que les facteurs qui contribuent à la survenue de la malnutrition sont multifactoriels et multisectoriels, le pays a adopté une approche multisectorielle à l’instar d’autres pays pour réduire la malnutrition chronique de 40% d’ici 2025. Du coup, tous les secteurs dont les interventions mises en œuvre ont un impact direct ou indirect sur la nutrition sont impliqués dans la lutte.
Il s’agit notamment des ministres de la Santé, Dr Nicolas Méda ; et de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, « à cause des rapports qu’il y a avec la question de la malnutrition des enfants de moins 5 ans, des femmes enceintes et des populations les plus exposées et défavorisées », précise le Premier ministre. Est également concerné par cette approche, le ministre de l’Agriculture, Jacob Ouédraogo. Sans oublier les Partenaires techniques et financiers (PTF).
Dr Viviane Van Steirteghem a, au nom des PTF, félicité le gouvernement burkinabè pour les progrès réalisés dans la lutte contre la malnutrition. Parmi lesquels la prise en compte de la nutrition dans le PNDES, la révision du plan stratégique multisectoriel et la politique de nutrition, la création d’une ligne budgétaire en nutrition au ministère de la santé et sa dotation à hauteur de 1 milliard de F CFA en 2017 et 1,500 milliard en 2018 pour l’achat des intrants nutritionnels.
Malgré ces avancées, elle a fait mention d’un défi restant notamment l’organisation de la conférence des partenaires pour une mobilisation conséquente des ressources pour la mise en œuvre du plan stratégique. Avant de réitérer leur disponibilité à accompagner le gouvernement dans la lutte contre la malnutrition.
Connu pour ses multiples actions de renforcement de la sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté, le Larlé Naaba Tigré a été investi champion national pour la nutrition par le ministre de la Santé, Dr Nicolas Méda, par ailleurs président du Conseil national de concertation en nutrition (CNCN). Désormais, le Larlé Naaba est appelé à assurer quatre fonctions : être un modèle social, faire le plaidoyer au plus haut niveau pour susciter plus d’engagement en faveur de la nutrition, donner de la visibilité à tout ce qui se fait en matière d’alimentation et de nutrition.
La dernière fonction se rapporte à la mobilisation des acteurs et des ressources pour amplifier les actions. Le nouveau champion national pour la nutrition a traduit sa reconnaissance au gouvernement et aux PTF pour le choix porté sur sa personne. Mesurant l’immensité de sa tâche, il en appel à une synergie d’actions sur le terrain. « Seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin », dit-il.
Son premier chantier est relatif à l’organisation d’une grande rencontre le samedi 21 juillet prochain. Des milliers d’hommes et de femmes issus des forces vives, du gouvernement, des PTF et des producteurs y prendront part. Objectif de cette activité, selon lui, est de « lancer l’appel à une meilleure nutrition au Burkina Faso ». « Il y a tout pour mieux se nourrir et être en bonne santé mais il n’est pas donné à tout le monde aussi de le savoir. Il faut que je commence par ce rendez-vous important avant de voir comment sillonner dans une croisade de la nutrition au Burkina Faso », avant de justifier.
Outre, l’investiture, les membres statutaires du CNCN ont présenté le plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition ; apprécié l’état de mise en œuvre du volet nutrition du plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables et défini les mesures d’accélération du volet nutrition, entre autres.
Aïssata Laure G. Sidibé
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