Santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso : L’ABBEF veut une meilleure implication des élus locaux
Le jeudi 01 mars 2018, l’Association Burkinabè pour le Bien-être Familial (ABBEF) a organisé dans la salle de fête de la mairie de l’arrondissement 1 de la commune de Bobo-Dioulasso, une rencontre de plaidoyer en faveur de la santé de la reproduction au profit des élus locaux. Cette rencontre vise une meilleure implication des collectivités dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso.
La problématique de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents au Burkina Faso préoccupe l’Association Burkinabè pour le Bien-être Familial (ABBEF). En effet, à travers des présentations, la « situation alarmante » de la santé sexuelle et reproductive des jeunes au Burkina Faso a été dépeinte au cours de cette rencontre de plaidoyer. C’est dans la perspective de lutte contre ces pratiques des jeunes que l’ABBEF met en œuvre avec l’appui financier de Planned Parenthood Global, une 2ème phase du projet voix pour la santé depuis juillet 2016.
Selon le coordonnateur du projet Dipama Saïdou, ce projet souhaite créer un environnement de politiques locales favorables à la Santé de la Reproduction des Adolescents et des Jeunes. Il a pour objectif général de plaider pour l’amélioration de ces politiques pour le financement des services de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) pour les adolescents et les jeunes dans les communes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Koupéla et Dori d’ici Mars 2018.
« A travers le plaidoyer il œuvre auprès des autorités et décideurs sociopolitiques locaux en vue de susciter une adhésion aux questions de santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes, et entrainer des prises de mesures favorables », a-t-il expliqué.
Selon la présidente nationale de l’ABBEF, Windyame Kaboré, le Burkina Faso fait partie des pays où le taux de natalité est beaucoup plus élevé. « Et nous avons besoin qu’au niveau local, les élus locaux puissent s’engager à mettre ces actions dans leur priorités », a-t-elle indiqué.
Selon elle, l’objectif de cette rencontre est de faire un plaidoyer pour amener la commune à avoir plus d’engagement en faveur de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescentes car elle estime que « les jeunes d’aujourd’hui, sont les adultes de demain ».
« Cette rencontre de plaidoyer vise à mieux susciter un engagement local des Communes d’intervention du projet. Bien que des engagements écrits aient été élaborés par certaines Communes, ces missions de plaidoyer et d’échange de la direction exécutive et de la gouvernance de l’ABBEF avec les acteurs locaux des Villes de Bobo-Dioulasso, a pour but de renchérir et de rassurer les autorités de la disponibilité de l’ABBEF pour les accompagner », a laissé entendre la présidente nationale de l’ABBEF.
Bien que des élus locaux se soient impliqués dans la sensibilisation des jeunes en matière de la santé sexuelle et reproductive, la présidente estime qu’il faut plus d’engagement de la part de ces élus au regard de l’ampleur du phénomène. Aussi, elle souhaite une meilleure implication des jeunes eux-mêmes dans cette lutte « parce qu’on ne peux vraiment être sauvé que par soit même. Et il faut que les jeunes prennent conscience que la situation est grave et qu’ils doivent chercher l’information pour éviter que nous ayons des adultes malades », a signifié la présidente Windyame Kaboré.
Cette rencontre a été ponctuée par plusieurs communications. Une première communication qui a permis à Jacques Saré de présenter l’ABBEF et ses missions, une deuxième communication est faite par SaidouDipama, sur le projet Voix pour la santé. Par ailleurs, une troisième communication a porté sur le résuméde l’Etat des lieux de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso et particulièrement de la ville de Bobo-Dioulasso.
Madame Konaté Madeleine, première adjointe au maire de la commune en charge de la santé apprécie positivement cette rencontre, au vu de la qualité des présentations faites par les techniciens. Elle a affirmé que, pour amoindrir le taux des chiffresprésentés, la commune a mis en place un projet qui sera financé par l’associationdes mères francophonesà hauteur de plus de cent millions de francs CFA. A l’en croire, ce projet a pour but d’aller vers les jeunes en créantdes centres d’écoute, former des agents qui iront sensibiliser les jeunes afin de réduire ces différents taux.
Au terme de cette rencontre, la présidente a porté un message de plaidoyer pour plus d’engagement des autorités communales dans le financement de la SRAJ/PF.
Toutefois, la commune de Bobo-Dioulasso, par la voix de la première adjointe au maire, madame Madeleine Konaté, s’engageauprès de l’ABBEF pour une meilleure gestion de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents au Burkina Faso.
Romuald Dofini
Lefaso.net