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Chantiers contestés à la cité de Bassinko : La Coopérative Burkinabè de l’habitat s’en explique

Publié le lundi 19 février 2018 à 00h50min

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Chantiers contestés à la cité de Bassinko : La Coopérative Burkinabè de l’habitat s’en explique

La Coopérative Burkinabè de l’habitat (CBH), à la faveur d’une conférence de presse sur le site de la cité de Bassinko, à quelques encablures de Ouagadougou, le samedi 17 février 2018, a tenu à apporter des éléments d’éclaircissements après le point de presse du Ministère de l’urbanisme et de l’habitat, le jeudi 08 février 2018. Il a aussi été question de présenter la coopérative aux Hommes de médias.

C’est au milieu des habitations de la cité de Bassinko à Ouagadougou que s’est déroulée la conférence de presse de la Coopérative Burkinabè de l’habitat (CBH). A la lecture de la déclaration liminaire du président, Tiéfa Somé, les langues ont commencé à se délier. La raison, « la présente conférence de presse a pour objet d’une part de présenter la CBH et d’autre part, d’apporter des éléments d’éclaircissements face à l’intervention du Ministère de l’urbanisme et de l’habitat », a-t-il lu. Est-ce le bon moment de réagir ? se demandaient certains.

A écouter le président, l’intervention du Ministère de l’urbanisme et de l’habitat sur ledit site a été une surprise pour l’ensemble des membres de la coopérative. « C’est contre toute attente que nous avons vu l’intervention du ministère (…), on est réellement surpris et on ne comprend pas pourquoi un tel acharnement », a-t-il déclaré. Et pour se justifier, il avance : « …parce que c’est le ministre de l’urbanisme actuel, qui était le patron de la cérémonie de remise des clés de la première tranche de construction et le ministre de la justice actuel, le parrain de la cérémonie », a cité en sus le premier responsable de la CBH.

Un chantier social entre questionnement

Bien de questions demeurent autour de ce chantier qui, d’un côté est présenté par la coopérative comme un chantier social répondant aux attentes du peuple Burkinabé, en considérant ses différentes offres. Et de l’autre, perçu par le ministère comme occupant illégalement un espace réservé. C’est ainsi que l’ex chef de service de l’habitat et de l’encadrement de l’auto-construction au ministère de l’urbanisme, Tiéfa Somé, se voulant être convaincant et rassurant dans son propos, l’a fait suivre d’un ensemble de documents connexes. « Nous avons un protocole d’accord avec le ministère pour la construction de 500 logements sociaux. Nous avons un arrêté d’approbation du projet de 500 logements. Nous avons une notification de la première tranche de 100 parcelles », a-t-il voulu pour preuve de son argumentaire. Aussi a-t-il expliqué le contexte de la notification des 100 parcelles, « afin d’être un exemple aux yeux des autres promoteurs, la coopérative a commencé avec des tranches de 100 parcelles », a poursuivi le président Somé avant de souligner que c’est de cette manière que la coopérative s’est vu octroyer « verbalement les autres parcelles ».

Plusieurs relances sans suites avant le démarrage des travaux

De l’avis du président de la coopérative Burkinabè de l’habitat, c’est la quatrième tranche du projet immobilier qui a suscité l’intervention du ministère. Pourtant, ce dernier estime ne pas trouver ce qui cloche, « c’est le ministre lui-même qui a donné une autorisation verbale à la coopérative pour les travaux après plusieurs correspondances restées sans suites comme pour la première tranche », a-t-il notifié. Et d’énumérer les dates des différentes correspondances :

  Le 21 mars 2016 (direction générale de l’architecture, de l’habitat et de la construction) ;
  Le 24 janvier 2017 (direction générale de l’architecture, de l’habitat et de la construction avec ampliation au ministère de l’urbanisme et de l’habitat) ;
  Le 27 novembre 2017 (ministère de l’urbanisme et de l’habitat pour informer du démarrage des travaux de la 4e tranche du projet immobilier).

De la décision de procéder au démarrage des travaux

Selon le président, la décision d’entamer les travaux est intervenue après les correspondances adressées et qui sont restées finalement sans retours. Egalement, avoue-t-il que c’est conformément à l’article 5 du protocole d’accord signé que cette décision a été prise. (L’article 5 stipule en substance que lors d’une adresse de correspondance à l’une des parties signataires du protocole d’accord, cette dernière a 15 jours pour répondre. A défaut donc de réponse, la correspondance est considérée comme acceptée). D’un autre avis, il affirme que la décision est de même due à la pression de la cotisation des membres qui s’élevait à plus de 100 millions de Francs CFA. Bref, lance-t-il : « c’est en résumé la lenteur de l’administration qui nous a amenés à commencer ».

Toujours ouverte aux discussions, mais…

Tiéfa Somé,Coopérative Burkinabè de l’habitat(CBH)

« Si l’on venait à arrêter le chantier, les conséquences seront très énormes non seulement pour la coopérative, mais aussi pour les ouvriers qui travaillent sur le site », a fait savoir le président Tiéfa Somé en affirmant par la même occasion que la coopérative a déjà investi environ 80 millions de Francs CFA dans le chantier.
Au regard de cet état de fait et de ceux précédemment cités, la Coopérative Burkinabè de l’habitat dit rester ouverte aux dialogues, mais ne se prive pas pour autant le droit d’entreprendre des mesures plus radicales si les choses restaient en l’état ou venaient à se compliquer.

La Coopérative Burkinabè de l’habitat(CBH)

La coopérative Burkinabè de l’habitat est une organisation autonome de personnes qui se sont volontairement réunies en vue de satisfaire leurs besoins, aspirations en logement et autres aspects économiques. Elle permet, au regard du premier principe universellement reconnu pour les coopératives, l’adhésion à tous sans distinction de genre ou de catégorie socio-professionnelle. Seulement, tout adhérent se doit de participer à la constitution du capital social en y apportant :
 25 000 Francs CFA (frais d’adhésion) ;
 libérer au moins une part sociale de 50 000 Francs CFA ;
 cotisation annuelle de 15 000 Francs CFA. (Coût total d’au moins 90 000 Francs CFA).

La coopérative a pour objectif principal de fournir à ses membres l’usage d’un logement à titre de location-vente, location simple, résidence principale, d’acquisition directe.

Les logements offerts par la coopérative Burkinabè de l’habitat sont de type F3 (deux chambres+ salon+cuisine interne+douche, WC interne avec une superficie bâtie de 83 m2 pour un coût de 7 500 000 Francs CFA).
La CBH est à un total de 140 logements construits pour un pourcentage de 52% de femmes bénéficiaires des logements.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net

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